Par cette journée de septembre débutant et flamboyant de soleil, l'incursion territoriale commencera dès l'abord des gorges de la Chiffa. La circulation automobile en ce mercredi 8, certes importante, est cependant fluide.
Le pont enjambant l'oued Chiffa est le point de délimitation des wilayas de Blida et de Médèa. La route jadis tourmentée est, présentement, plus large et bien matérialisée ; elle permet un flux circulant modérément rapide. Camp des chênes (El Hamdania), au pied du versant sud du massif de Chrèa, est devenu la halte obligatoire. Ses coquets restaurants et auberges offrent aux promeneurs et aux voyageurs des grillades dans un cadre forestier saisissant. L'eau vive de l'oued au fond du vallon court dans un filet étincelant de clarté. Il est bien loin le temps où les deux ou trois gargotes fourguaient de douteuses brochettes au pied levé. Le village encaissé dans une petite clairière, tend sous les poussées socioéconomique et démographique à sortir de l'enserrement en grignotant des espaces sur la roche par des moyens appropriés.
Au sortir du village et à une encablure là où l'espace s'élargit en une vaste clairière, la commune a eu cette initiative heureuse d'implanter un hameau touristique fait d'une vingtaine de petits chalets en bois couverts de tuiles vertes. Flanqué d'une aire de stationnement, il permet aux passagers de se dégourdir les jambes, de prendre une collation, de flâner ou d'acquérir un article artisanal de poterie ou de vannerie. De jeunes désœuvrés proposent la prise de photo avec le paon faisant la roue ou sur le dos du chamelon de service qui semble manquer de sable. Un vautour, au cou déplumé et à l'envergure démesurée, bas frénétiquement des ailes. Ce n'est qu'à partir de cet endroit que la route se libère et devient, carrément à plusieurs voies. Il fallait, jadis, faire preuve de vigilance entre la Citadelle et El Hamdania ; le tronçon encaissé entre le ravin et la paroi rocheuse était le cauchemar des automobilistes. Le risque prégnant d'éboulement était bien réel, surtout après les précipitations. Ce n'est qu'au début des années quatre vingt( 80) que de gros moyens ont été mobilisés pour l'élargissement, le confortement des parois et le creusement de deux tunnels. L'entreprise Hydro-Electra de l'ex Yougoslavie s'est attelée à la réalisation de l'œuvre qui a duré près de quatre ans. Elle se chargera plus tard du canal qui relie oued Chiffa au barrage de Boumedfâa. Cette entreprise a d'ailleurs payé, un lourd tribut aux hordes terroristes conduites par Sayah Attia alias El khane un certain décembre de 1993. Les victimes, au nombre de 13 furent égorgées dans leur sommeil à la base- vie de Tamesguida ; elles devaient toutes quitter le pays le 13 du même mois. Mais leur funeste sort en a décidé autrement. Pas très loin de là, s'est jouée aussi une autre tragédie sanglante en 1996, celle des sept(7) moines de Tibhirine.
La plâtrière est reconnaissable de loin par sa blanchâtre carrière à ciel ouvert qui mord dans la colline. Médèa qui n'était pas visible de loin, il y a à peine quelques années, est sortie de son écrin. Ces immeubles flambants neufs sont perceptibles et se détachent nettement sur fond de ciel bleu. Le nouveau contournement vers Berrouaghia évite actuellement la capitale de l'ancien Titteri pour aboutir à une poignée de kilomètres de Ouzera. Le tissu urbain a enjambé la RN1 au niveau de Ain Deheb (ex Damiette), pour occuper l'espace par son nouveau pole urbain remarquable par son style recherché et ces arceaux arabo mauresques. L'ancien cimetière de Chouhada qui était, pourtant loin de la ville, a été délocalisé au profit du nouveau pôle universitaire. La double voie reliant Médèa à Ouzera serpente au milieu des célèbres coteaux ondulants. La vigne à perte de vue a gagné de nouveaux territoires, le roux automnal du feuillage renseigne quelque peu sur la fin des «vendanges». La région réputée pour ses cépages, disposait des cuves, dit-on, les plus élevées au monde. Petit hameau colonial à l'indépendance, Loverdo redevenu Ouzera tend de plus en plus à être une banlieue de Médèa. Sa belle et grande mosquée architecturalement réussie jouxte la route. Ses concepteurs ont, probablement, prévu les éventuels fidèles que draine la RN1 ; ils n'ont pas tord quand on sait que cette colonne vertébrale du pays est longue de plus de 2400 kms. Elle relie, In Guezzam sur la frontière algéro nigérienne à Alger. Il est, d'ailleurs, devenu anodin de croiser des bus qui font quotidiennement ces trajets «astronomiques», à peine envisageables il y a quelques années de cela.
Le col de Ben Chicao qui culmine à plus de 1200 mètres est réputé par sa «maison de l'enfance», orphelinat datant de l'aire coloniale. Ce foyer aura eu le mérite d'avoir abriter plusieurs générations d'orphelins, du séisme d'Al Asnam d'octobre 1954 à ceux de la Guerre de libération nationale au lendemain de l'indépendance. Il a toujours constitué le havre vers lequel se dirigeaient les passagers lors des tempêtes de neige hivernales. La route en lacis, se bloquait sous l'effet de la neige épaisse ou le verglas. Cet établissement n'est plus seul maintenant, de nouveaux équipements infrastructurels sont venus s'ajouter pour le sortir de son relatif isolement. Le nouveau parc de loisirs au faite du col qui a fait, momentanément, le bonheur des autochtones et des voyageurs est semble-t-il fermé et on ne sait pour quelle raison. Le Caravansérail, ex. domaine colonial viticole est le carrefour du raisin. On y trouve toutes les variétés de la région : dattier, gros noir, muscat, cardinal à des prix qui ne défient aucune concurrence citadine mais qui trouvent preneurs chez les usagers de la route. Le particularisme de la wilaya de Médèa est, sans nul doute, son réseau routier qui en dépit du caractère chahuté de la topographie est l'un des mieux aboutis. Pour ceux et celles qui ont connu la région dans les années soixante ou même les années quatre vingt, la mue est époustouflante. Pour se diriger sur Béni Slimane, il fallait contourner la ville de Berrouaghia, il est possible actuellement de le faire bien avant cette dernière ce qui fait gagner près d'une vingtaine de kilomètres au trajet.
La descente sur Berrouaghia, est présentement à sens unique ; le spectre du «Fernène» (pente raide de 10%) qui hantait les camionneurs s'est dissipé par la largeur de la route et des bretelles-butoirs de secours bien signalées. Au dernier virage que les automobilistes abordaient ce jour là, des motards de la Gendarmerie nationale leur intimaient l'ordre de rebrousser chemin à contre sens, sans aucune explication. Un danger imminent menaçait, probablement, la vie des usagers. C'est ainsi que la route qui monte fit office de voie d'évacuation. Ce n'est qu'à la vue d'une colonne noire de fumée qui montait que tout le monde a appréhendé le risque encouru. Le feu venait de prendre dans les maquis bordant la route. Le branle bas de combat et les véhicules hululants de la Protection civile privaient le voyageur du spectacle de la vue panoramique sur le bassin industriel de Berrouaghia. Cette ancienne bourgade de quelques milliers d'habitants des années quatre vingt a explosé économiquement et démographiquement. Contenue, jadis, au fond d'un vallon creusé par oued Loglat, la ville s'est développée dans tous les sens. L'habitat collectif a conquis toutes les collines environnantes. Le tissu industriel constitué du complexe pompes-vannes de l'ex SONACOME et du conglomérat matériaux de construction de l'ex.SNMC, jadis bien loin de la ville, ne font plus qu'un avec elle. D'ailleurs son centre s'est maintenant déplacé sur la RN1 où des motels, restaurants, parc de loisir et gare routière ont élu domicile. Son contournement est, présentement impératif. Vers sa sortie sud, les immeubles ont déjà couvert la colline qui cachait la ville. La route, à ce niveau se dédouble pour relier Zoubiria (ex.Brazza) du nom de la katiba éponyme de la wilaya IV historique. Ancien village colonial des piémonts du mont Mongorno, haut lieu de la Guerre de libération nationale, elle s'est développée dans un cadre verdoyant.
Le pont enjambant l'oued Chiffa est le point de délimitation des wilayas de Blida et de Médèa. La route jadis tourmentée est, présentement, plus large et bien matérialisée ; elle permet un flux circulant modérément rapide. Camp des chênes (El Hamdania), au pied du versant sud du massif de Chrèa, est devenu la halte obligatoire. Ses coquets restaurants et auberges offrent aux promeneurs et aux voyageurs des grillades dans un cadre forestier saisissant. L'eau vive de l'oued au fond du vallon court dans un filet étincelant de clarté. Il est bien loin le temps où les deux ou trois gargotes fourguaient de douteuses brochettes au pied levé. Le village encaissé dans une petite clairière, tend sous les poussées socioéconomique et démographique à sortir de l'enserrement en grignotant des espaces sur la roche par des moyens appropriés.
Au sortir du village et à une encablure là où l'espace s'élargit en une vaste clairière, la commune a eu cette initiative heureuse d'implanter un hameau touristique fait d'une vingtaine de petits chalets en bois couverts de tuiles vertes. Flanqué d'une aire de stationnement, il permet aux passagers de se dégourdir les jambes, de prendre une collation, de flâner ou d'acquérir un article artisanal de poterie ou de vannerie. De jeunes désœuvrés proposent la prise de photo avec le paon faisant la roue ou sur le dos du chamelon de service qui semble manquer de sable. Un vautour, au cou déplumé et à l'envergure démesurée, bas frénétiquement des ailes. Ce n'est qu'à partir de cet endroit que la route se libère et devient, carrément à plusieurs voies. Il fallait, jadis, faire preuve de vigilance entre la Citadelle et El Hamdania ; le tronçon encaissé entre le ravin et la paroi rocheuse était le cauchemar des automobilistes. Le risque prégnant d'éboulement était bien réel, surtout après les précipitations. Ce n'est qu'au début des années quatre vingt( 80) que de gros moyens ont été mobilisés pour l'élargissement, le confortement des parois et le creusement de deux tunnels. L'entreprise Hydro-Electra de l'ex Yougoslavie s'est attelée à la réalisation de l'œuvre qui a duré près de quatre ans. Elle se chargera plus tard du canal qui relie oued Chiffa au barrage de Boumedfâa. Cette entreprise a d'ailleurs payé, un lourd tribut aux hordes terroristes conduites par Sayah Attia alias El khane un certain décembre de 1993. Les victimes, au nombre de 13 furent égorgées dans leur sommeil à la base- vie de Tamesguida ; elles devaient toutes quitter le pays le 13 du même mois. Mais leur funeste sort en a décidé autrement. Pas très loin de là, s'est jouée aussi une autre tragédie sanglante en 1996, celle des sept(7) moines de Tibhirine.
La plâtrière est reconnaissable de loin par sa blanchâtre carrière à ciel ouvert qui mord dans la colline. Médèa qui n'était pas visible de loin, il y a à peine quelques années, est sortie de son écrin. Ces immeubles flambants neufs sont perceptibles et se détachent nettement sur fond de ciel bleu. Le nouveau contournement vers Berrouaghia évite actuellement la capitale de l'ancien Titteri pour aboutir à une poignée de kilomètres de Ouzera. Le tissu urbain a enjambé la RN1 au niveau de Ain Deheb (ex Damiette), pour occuper l'espace par son nouveau pole urbain remarquable par son style recherché et ces arceaux arabo mauresques. L'ancien cimetière de Chouhada qui était, pourtant loin de la ville, a été délocalisé au profit du nouveau pôle universitaire. La double voie reliant Médèa à Ouzera serpente au milieu des célèbres coteaux ondulants. La vigne à perte de vue a gagné de nouveaux territoires, le roux automnal du feuillage renseigne quelque peu sur la fin des «vendanges». La région réputée pour ses cépages, disposait des cuves, dit-on, les plus élevées au monde. Petit hameau colonial à l'indépendance, Loverdo redevenu Ouzera tend de plus en plus à être une banlieue de Médèa. Sa belle et grande mosquée architecturalement réussie jouxte la route. Ses concepteurs ont, probablement, prévu les éventuels fidèles que draine la RN1 ; ils n'ont pas tord quand on sait que cette colonne vertébrale du pays est longue de plus de 2400 kms. Elle relie, In Guezzam sur la frontière algéro nigérienne à Alger. Il est, d'ailleurs, devenu anodin de croiser des bus qui font quotidiennement ces trajets «astronomiques», à peine envisageables il y a quelques années de cela.
Le col de Ben Chicao qui culmine à plus de 1200 mètres est réputé par sa «maison de l'enfance», orphelinat datant de l'aire coloniale. Ce foyer aura eu le mérite d'avoir abriter plusieurs générations d'orphelins, du séisme d'Al Asnam d'octobre 1954 à ceux de la Guerre de libération nationale au lendemain de l'indépendance. Il a toujours constitué le havre vers lequel se dirigeaient les passagers lors des tempêtes de neige hivernales. La route en lacis, se bloquait sous l'effet de la neige épaisse ou le verglas. Cet établissement n'est plus seul maintenant, de nouveaux équipements infrastructurels sont venus s'ajouter pour le sortir de son relatif isolement. Le nouveau parc de loisirs au faite du col qui a fait, momentanément, le bonheur des autochtones et des voyageurs est semble-t-il fermé et on ne sait pour quelle raison. Le Caravansérail, ex. domaine colonial viticole est le carrefour du raisin. On y trouve toutes les variétés de la région : dattier, gros noir, muscat, cardinal à des prix qui ne défient aucune concurrence citadine mais qui trouvent preneurs chez les usagers de la route. Le particularisme de la wilaya de Médèa est, sans nul doute, son réseau routier qui en dépit du caractère chahuté de la topographie est l'un des mieux aboutis. Pour ceux et celles qui ont connu la région dans les années soixante ou même les années quatre vingt, la mue est époustouflante. Pour se diriger sur Béni Slimane, il fallait contourner la ville de Berrouaghia, il est possible actuellement de le faire bien avant cette dernière ce qui fait gagner près d'une vingtaine de kilomètres au trajet.
La descente sur Berrouaghia, est présentement à sens unique ; le spectre du «Fernène» (pente raide de 10%) qui hantait les camionneurs s'est dissipé par la largeur de la route et des bretelles-butoirs de secours bien signalées. Au dernier virage que les automobilistes abordaient ce jour là, des motards de la Gendarmerie nationale leur intimaient l'ordre de rebrousser chemin à contre sens, sans aucune explication. Un danger imminent menaçait, probablement, la vie des usagers. C'est ainsi que la route qui monte fit office de voie d'évacuation. Ce n'est qu'à la vue d'une colonne noire de fumée qui montait que tout le monde a appréhendé le risque encouru. Le feu venait de prendre dans les maquis bordant la route. Le branle bas de combat et les véhicules hululants de la Protection civile privaient le voyageur du spectacle de la vue panoramique sur le bassin industriel de Berrouaghia. Cette ancienne bourgade de quelques milliers d'habitants des années quatre vingt a explosé économiquement et démographiquement. Contenue, jadis, au fond d'un vallon creusé par oued Loglat, la ville s'est développée dans tous les sens. L'habitat collectif a conquis toutes les collines environnantes. Le tissu industriel constitué du complexe pompes-vannes de l'ex SONACOME et du conglomérat matériaux de construction de l'ex.SNMC, jadis bien loin de la ville, ne font plus qu'un avec elle. D'ailleurs son centre s'est maintenant déplacé sur la RN1 où des motels, restaurants, parc de loisir et gare routière ont élu domicile. Son contournement est, présentement impératif. Vers sa sortie sud, les immeubles ont déjà couvert la colline qui cachait la ville. La route, à ce niveau se dédouble pour relier Zoubiria (ex.Brazza) du nom de la katiba éponyme de la wilaya IV historique. Ancien village colonial des piémonts du mont Mongorno, haut lieu de la Guerre de libération nationale, elle s'est développée dans un cadre verdoyant.
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