Le réveil se fait sur les chapeaux de roues pour la famille R. en Algérie. Le petit Réda prend le chemin de l’école pour la première fois.
«Premier jour d’école !», crie Réda.
Papa et maman pensaient pourtant avoir tout préparé la veille au soir.Les vêtements de Réda et son tablier flambant neuf sont bien mis en évidence sur la première étagère de l’armoire et les dernières vérifications avaient aussi été faites sur l’appareil à photo qui devait immortaliser l’événement «historique» pour la famille.
Pour la «grande» rentrée, Réda a aussi avant de dormir, posé les mêmes questions : «Pourrais-je porter mes baskets neuves ?», «Comment sera ma maîtresse à l’école ?» «A quelle heure vous venez me chercher ?» Tentant de se rassurer, le petit, surexcité à l’approche du grand événement, n’a pas caché sa joie d’aller à «l’école des grands» et d’apprendre «plein de choses». Réda a même entamé un compte à rebours dix jours avant le grand événement et d’égrener chaque matin la phrase devenue récurrente : «Il reste six jours avant la rentrée, il reste cinq jours,…»
Habillé, coiffé et le petit-déjeuner pris rapidement avec le cri de «je n’ai pas faim maman» et la petite «délégation » s’engouffre dans la voiture familiale. Les blousons ont été retirés dans la précipitation du placard, en raison du temps maussade et des pluies qui se sont invités malencontreusement en ce jour de rentrée des classes. Soucieuse de ne pas faire arriver son fils en retard le jour J, la maman de Réda, une fois arrivée devant le portail de l’école primaire du quartier, s’est rendu compte qu’ils sont bien en avance. L’averse importante, qui s’est accentuée dès huit heures du matin, n’arrange en rien les choses.
Réda lui est plutôt pressé de pénétrer dans l’enceinte de l’école et ne tient pas en place. Les autres enfants, arrivés les uns après les autres, se regroupent devant la porte d’entrée, tentant tant bien que mal de s’abriter de la pluie qui a redoublé d’intensité. Le portail de l’établissement s’ouvre enfin, Réda et sa maman foulent pour la première fois le sol de la cour en même temps que des dizaines d’autres écoliers et parents. Car les élèves de la première année primaire sont accompagnés par leur père ou leur mère jusqu’à l’intérieur de l’école. Réda se calme d’un coup et observe ce qui se passe autour de lui. «Maman, je n’ai pas de sac à dos, les autres enfants en portent !»
Sa maman qui, une fois dans l’enceinte de l’école, a senti le stress la gagner, explique à Réda que le cartable n’était pas nécessaire pour le premier jour. «Tu te rappelles Réda, la directrice nous a précisé la dernière fois de venir sans cartable et sans tablier. Ne t’inquiètes pas, tu prendras ton sac à dos demain.» Rassuré momentanément, le petit Réda décide tout de même d’enlever son tablier.» J’ai chaud maman, je porterai le tablier demain. Quand est-ce qu’on va en classe ? s’interroge-t-il, observant les enfants autour de lui eux aussi tenant leurs parents par la main. Dans la cour de l’école, les grandes classes ont déjà formé les rangs devant leurs maîtresses respectives. L’hymne national est entonné, les élèves le reprennent en chœur. Intimidé tout d’un coup, Réda «chuchote» quand même les couplets appris à la maternelle. Une enseignante, une liste de noms à la main, s’approche de lui et l’interroge rapidement : «Comment tu t’appelles ?» Il hésite un petit moment et c’est sa maman qui répond à sa place en précisant le nom et le prénom.
L’enseignante regarde sa liste et entraîne le petit garçon. Il est inscrit dans sa classe. Le rang se forme avec Réda et une petite fille en tête. Le petit garçon se tourne timidement vers sa maman puis regarde devant lui en se tenant tout droit. Réda a l’air intimidé et inquiet, il ose à peine bouger. Une fois les rangs des deux classes de première année formés, les enseignantes entraînent les enfants en file indienne vers les classes.
Réda s’arrête tout d’un coup et se retourne pour faire un signe de la main à sa maman. Cette dernière lui répond en souriant pour le rassurer. Elle a un petit pincement au cœur en voyant son fils s’éloigner. Une première épreuve «de grand» franchie dans la vie du petit garçon, en attendant d’autres plus décisives.
Par Le Soir
«Premier jour d’école !», crie Réda.
Papa et maman pensaient pourtant avoir tout préparé la veille au soir.Les vêtements de Réda et son tablier flambant neuf sont bien mis en évidence sur la première étagère de l’armoire et les dernières vérifications avaient aussi été faites sur l’appareil à photo qui devait immortaliser l’événement «historique» pour la famille.
Pour la «grande» rentrée, Réda a aussi avant de dormir, posé les mêmes questions : «Pourrais-je porter mes baskets neuves ?», «Comment sera ma maîtresse à l’école ?» «A quelle heure vous venez me chercher ?» Tentant de se rassurer, le petit, surexcité à l’approche du grand événement, n’a pas caché sa joie d’aller à «l’école des grands» et d’apprendre «plein de choses». Réda a même entamé un compte à rebours dix jours avant le grand événement et d’égrener chaque matin la phrase devenue récurrente : «Il reste six jours avant la rentrée, il reste cinq jours,…»
Habillé, coiffé et le petit-déjeuner pris rapidement avec le cri de «je n’ai pas faim maman» et la petite «délégation » s’engouffre dans la voiture familiale. Les blousons ont été retirés dans la précipitation du placard, en raison du temps maussade et des pluies qui se sont invités malencontreusement en ce jour de rentrée des classes. Soucieuse de ne pas faire arriver son fils en retard le jour J, la maman de Réda, une fois arrivée devant le portail de l’école primaire du quartier, s’est rendu compte qu’ils sont bien en avance. L’averse importante, qui s’est accentuée dès huit heures du matin, n’arrange en rien les choses.
Réda lui est plutôt pressé de pénétrer dans l’enceinte de l’école et ne tient pas en place. Les autres enfants, arrivés les uns après les autres, se regroupent devant la porte d’entrée, tentant tant bien que mal de s’abriter de la pluie qui a redoublé d’intensité. Le portail de l’établissement s’ouvre enfin, Réda et sa maman foulent pour la première fois le sol de la cour en même temps que des dizaines d’autres écoliers et parents. Car les élèves de la première année primaire sont accompagnés par leur père ou leur mère jusqu’à l’intérieur de l’école. Réda se calme d’un coup et observe ce qui se passe autour de lui. «Maman, je n’ai pas de sac à dos, les autres enfants en portent !»
Sa maman qui, une fois dans l’enceinte de l’école, a senti le stress la gagner, explique à Réda que le cartable n’était pas nécessaire pour le premier jour. «Tu te rappelles Réda, la directrice nous a précisé la dernière fois de venir sans cartable et sans tablier. Ne t’inquiètes pas, tu prendras ton sac à dos demain.» Rassuré momentanément, le petit Réda décide tout de même d’enlever son tablier.» J’ai chaud maman, je porterai le tablier demain. Quand est-ce qu’on va en classe ? s’interroge-t-il, observant les enfants autour de lui eux aussi tenant leurs parents par la main. Dans la cour de l’école, les grandes classes ont déjà formé les rangs devant leurs maîtresses respectives. L’hymne national est entonné, les élèves le reprennent en chœur. Intimidé tout d’un coup, Réda «chuchote» quand même les couplets appris à la maternelle. Une enseignante, une liste de noms à la main, s’approche de lui et l’interroge rapidement : «Comment tu t’appelles ?» Il hésite un petit moment et c’est sa maman qui répond à sa place en précisant le nom et le prénom.
L’enseignante regarde sa liste et entraîne le petit garçon. Il est inscrit dans sa classe. Le rang se forme avec Réda et une petite fille en tête. Le petit garçon se tourne timidement vers sa maman puis regarde devant lui en se tenant tout droit. Réda a l’air intimidé et inquiet, il ose à peine bouger. Une fois les rangs des deux classes de première année formés, les enseignantes entraînent les enfants en file indienne vers les classes.
Réda s’arrête tout d’un coup et se retourne pour faire un signe de la main à sa maman. Cette dernière lui répond en souriant pour le rassurer. Elle a un petit pincement au cœur en voyant son fils s’éloigner. Une première épreuve «de grand» franchie dans la vie du petit garçon, en attendant d’autres plus décisives.
Par Le Soir
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