Fusion de barres adresse-recherche, surf privé, gestionnaires, sécurité…Google dévoile les atouts de son nouvel outil. Visite guidée.
Philippe Guerrier 03-09-2008
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Google ne mâche pas ses mots. "C'est un nouveau navigateur qui va changer le Web (…) Il sera capable de faire tourner les applications de demain." Avec Google Chrome, le groupe Internet n'a pas lésiné sur les moyens pour faire une entrée remarquée dans le monde de l'Internet Explorer, Firefox et autres…
Confiant et humble à la fois car Google reconnaît que l'inspiration a parfois été puisée dans des projets existants (Firefox de Mozilla ou WebKit d'Apple). Mais il vient d'ajouter une pièce maîtresse pour satisfaire les besoins des internautes au quotidien : après les recherches, les chats, les e-mails, les projets collaboratifs, voici le navigateur Chrome. Une contribution 100% open source.
Depuis mardi soir, le groupe Internet propose une version bêta de l'outil en 43 langues (en France, rendez-vous sur ce site pour le téléchargement). Invité à Paris pour le lancement de Google Chrome, David Kadouch, chef de produits sur la partie ingénierie basé près de Tel-Aviv (Israel), a présenté mardi en fin d'après-midi les principales nouvelles fonctions de l'outil de navigation présenté comme simple et épurée (voir aussi l'interview vidéo).
Il n'existe qu'une version Windows pour la sortie de Chrome. Les déclinaisons Linux et Mac attendront "quelques mois". L'ambition est de retrouver la sobriété de l'interface du moteur Google tout en rendant l'application plus stable et plus rapide. Panorama des principales fonctionnalités mises en avant.
L'omnibox : fusion de la barre d'adresse et du champ recherche
C'est la barre d'outils de Google Chrome. Un composant central puisqu'il s'agit d'une barre de recherche combinée aux adresses Web. Grâce à Google Suggestions, l'internaute n'a qu'à taper quelques lettres pour voir s'afficher en suggestion les adresses Web les plus populaires susceptibles de répondre à sa requête. Par exemple, en tapant le mot-clé "musée", l'internaute se verra proposer l'accès au site "Louvre.fr". En matière de recherches sur Internet, Google Chrome se veut agnostique. Grâce à l'Omnibox, il suffit de taper le nom du moteur recherché (Yahoo par exemple) et d'effectuer une commande "Tab" sur le clavier de l'ordinateur pour se voir proposer l'accès à l'index du moteur désiré. Un esprit "browser ouvert" assez bluffant car on peut changer de moteur par défaut assez rapidement, tout en restant dans l'environnement de Chrome.
Navigation privée : surfez incognitoOn n'attendait pas Google à court terme sur le volet navigateur. La surprise est encore plus grande en découvrant les efforts fournis sur le front de la protection des données personnelles. Google Chrome propose une fonction "navigation privée". "Quand je surfe à partir de cette fenêtre, je suis incognito", assure David Kadouch. Cette fenêtre a une apparence spécifique afin de la distinguer de l'interface normale pour des recherches Web classiques à partir du navigateur. Google assure qu'en choisissant le mode "navigation privée", aucun historique de navigation ou de recherche n'est généré.
Protection des données : Google s'aligne sur Firefox
Avec Google Chrome, il est possible de supprimer l'historique de navigation, les cookies, les sites Web en cache, les téléchargements, les mots de passe sauvegardés en fonction des sessions dans le temps (dernière sessions, celles réalisées dans la dernière semaine, du dernier mois. Plus radical : on efface tout. Une certaine flexibilité est accordée à l'internaute pour qu'il protège ses données personnelles surtout en cas d'exploitation partagée d'un même ordinateur. Le risque est que tous ceux qui utilisent le même ordinateur peuvent voir où vous êtes allés. Et, en l'état actuel, Google Chrome reconnaît ne pas savoir gérer les profils personnalisés.
Gestion des historiques : pratique
Pour éviter de recommencer les recherches déjà effectuées, Google Chrome propose une gestion des historiques de navigation avec la possibilité d'effectuer une recherche par mots-clés dans un index "spécial historique". Les sites en accès sécurisé type https comme les espaces de banques en ligne sont exclus du dispositif pour éviter le piratage de données confidentielles.
Gestionnaire des tâches : pourquoi Chrome n'est pas qu'un navigateur
Chrome est perçu comme une plate-forme destinée à faire tourner les applications Web. David Kadouch ne parle pas pour autant de système d'exploitation mais la dimension "navigateur" est trop restreinte. La preuve : Chrome propose un gestionnaire des tâches avec la gestion des processus (utilisation de la mémoire, de la consommation UC, paramètres réseaux…).
On entre dans le cœur de la philosophie de Chrome. C'est le premier navigateur à attribuer un processus distinct pour chaque application (plug-in). Chaque onglet fait l'objet d'une exploitation indépendante. Avantage de l'approche lorsque l'on est habitué à surfer en multi-fenêtres : si une application plante sur un onglet, Google Chrome ferme uniquement la fenêtre récalcitrante et laisse les autres fenêtres ouvertes à la consultation. Ce qui permet d'éviter de redémarrer une session avec le navigateur. Sécurité : l'esprit Sandbox sert de silo anti-malwares
Dans la lutte contre le hameçonnage (phishing), Google Chrome reconnaît qu'il a été inspiré par Mozilla Firefox. Le navigateur propose une fonction d'avertissement des URL potentiellement dangereuses. On retrouve ces fichiers "liste rouge" compressés automatiquement téléchargés dans le navigateur afin de faciliter le travail de prévention de Google. Cette liste nécessite une mise à jour régulière. La prudence reste donc de vigueur. Mais justement, en matière de politique de gestion des mises à jour du navigateur, Google ne communique pas encore sur le sujet. Le fait de prendre l'onglet comme unité de référence favorise l'esprit "sandbox" ou comment isoler un processus malveillant sans perturber la session globale de surf. "Il n'y a pas d'interaction entre les onglets ou, du moins, elles sont très limitées", assure David Kadouch.
V8 ou comment doper le langage de programmation JavaScript
C'est le fruit des recherches effectuées par une équipe d'ingénieurs de Google au Danemark. Le moteur "multithread JavaScript V8" permet d'augmenter les performances de Google Chrome en vue d'exécuter les programmes JavaScript complexes. Un confort qui va bientôt devenir une nécessité au regard de l'usage du JavaScript dans les outils Web 2.0 comme Facebook ou Flikr. En l'état actuel, Google Chrome est le seul navigateur à avoir implémenté ce moteur V8.
Dans la session de questions-réponses, David Kadouch a indiqué que Google ne communiquait pas encore sur une déclinaison mobile du navigateur. Il reste tout aussi discret sur les éventuelles interactions avec Google Androïd (plate-forme pour un OS mobile ouvert).
Sur le front d'une exploitation de Chrome en solution Web professionnelle, Google ne cache pas son ambition d'en faire un environnement de travail sur fond de développement du cloud computing.
Le représentant de Google assure qu'en l'état actuel, son groupe n'a pas songé à placer des espaces publicitaires sur son navigateur. "Place à l'innovation et attendons les retours des utilisateurs", prône-t-on en interne.
Philippe Guerrier 03-09-2008
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Google ne mâche pas ses mots. "C'est un nouveau navigateur qui va changer le Web (…) Il sera capable de faire tourner les applications de demain." Avec Google Chrome, le groupe Internet n'a pas lésiné sur les moyens pour faire une entrée remarquée dans le monde de l'Internet Explorer, Firefox et autres…
Confiant et humble à la fois car Google reconnaît que l'inspiration a parfois été puisée dans des projets existants (Firefox de Mozilla ou WebKit d'Apple). Mais il vient d'ajouter une pièce maîtresse pour satisfaire les besoins des internautes au quotidien : après les recherches, les chats, les e-mails, les projets collaboratifs, voici le navigateur Chrome. Une contribution 100% open source.
Depuis mardi soir, le groupe Internet propose une version bêta de l'outil en 43 langues (en France, rendez-vous sur ce site pour le téléchargement). Invité à Paris pour le lancement de Google Chrome, David Kadouch, chef de produits sur la partie ingénierie basé près de Tel-Aviv (Israel), a présenté mardi en fin d'après-midi les principales nouvelles fonctions de l'outil de navigation présenté comme simple et épurée (voir aussi l'interview vidéo).
Il n'existe qu'une version Windows pour la sortie de Chrome. Les déclinaisons Linux et Mac attendront "quelques mois". L'ambition est de retrouver la sobriété de l'interface du moteur Google tout en rendant l'application plus stable et plus rapide. Panorama des principales fonctionnalités mises en avant.
L'omnibox : fusion de la barre d'adresse et du champ recherche
C'est la barre d'outils de Google Chrome. Un composant central puisqu'il s'agit d'une barre de recherche combinée aux adresses Web. Grâce à Google Suggestions, l'internaute n'a qu'à taper quelques lettres pour voir s'afficher en suggestion les adresses Web les plus populaires susceptibles de répondre à sa requête. Par exemple, en tapant le mot-clé "musée", l'internaute se verra proposer l'accès au site "Louvre.fr". En matière de recherches sur Internet, Google Chrome se veut agnostique. Grâce à l'Omnibox, il suffit de taper le nom du moteur recherché (Yahoo par exemple) et d'effectuer une commande "Tab" sur le clavier de l'ordinateur pour se voir proposer l'accès à l'index du moteur désiré. Un esprit "browser ouvert" assez bluffant car on peut changer de moteur par défaut assez rapidement, tout en restant dans l'environnement de Chrome.
Navigation privée : surfez incognitoOn n'attendait pas Google à court terme sur le volet navigateur. La surprise est encore plus grande en découvrant les efforts fournis sur le front de la protection des données personnelles. Google Chrome propose une fonction "navigation privée". "Quand je surfe à partir de cette fenêtre, je suis incognito", assure David Kadouch. Cette fenêtre a une apparence spécifique afin de la distinguer de l'interface normale pour des recherches Web classiques à partir du navigateur. Google assure qu'en choisissant le mode "navigation privée", aucun historique de navigation ou de recherche n'est généré.
Protection des données : Google s'aligne sur Firefox
Avec Google Chrome, il est possible de supprimer l'historique de navigation, les cookies, les sites Web en cache, les téléchargements, les mots de passe sauvegardés en fonction des sessions dans le temps (dernière sessions, celles réalisées dans la dernière semaine, du dernier mois. Plus radical : on efface tout. Une certaine flexibilité est accordée à l'internaute pour qu'il protège ses données personnelles surtout en cas d'exploitation partagée d'un même ordinateur. Le risque est que tous ceux qui utilisent le même ordinateur peuvent voir où vous êtes allés. Et, en l'état actuel, Google Chrome reconnaît ne pas savoir gérer les profils personnalisés.
Gestion des historiques : pratique
Pour éviter de recommencer les recherches déjà effectuées, Google Chrome propose une gestion des historiques de navigation avec la possibilité d'effectuer une recherche par mots-clés dans un index "spécial historique". Les sites en accès sécurisé type https comme les espaces de banques en ligne sont exclus du dispositif pour éviter le piratage de données confidentielles.
Gestionnaire des tâches : pourquoi Chrome n'est pas qu'un navigateur
Chrome est perçu comme une plate-forme destinée à faire tourner les applications Web. David Kadouch ne parle pas pour autant de système d'exploitation mais la dimension "navigateur" est trop restreinte. La preuve : Chrome propose un gestionnaire des tâches avec la gestion des processus (utilisation de la mémoire, de la consommation UC, paramètres réseaux…).
On entre dans le cœur de la philosophie de Chrome. C'est le premier navigateur à attribuer un processus distinct pour chaque application (plug-in). Chaque onglet fait l'objet d'une exploitation indépendante. Avantage de l'approche lorsque l'on est habitué à surfer en multi-fenêtres : si une application plante sur un onglet, Google Chrome ferme uniquement la fenêtre récalcitrante et laisse les autres fenêtres ouvertes à la consultation. Ce qui permet d'éviter de redémarrer une session avec le navigateur. Sécurité : l'esprit Sandbox sert de silo anti-malwares
Dans la lutte contre le hameçonnage (phishing), Google Chrome reconnaît qu'il a été inspiré par Mozilla Firefox. Le navigateur propose une fonction d'avertissement des URL potentiellement dangereuses. On retrouve ces fichiers "liste rouge" compressés automatiquement téléchargés dans le navigateur afin de faciliter le travail de prévention de Google. Cette liste nécessite une mise à jour régulière. La prudence reste donc de vigueur. Mais justement, en matière de politique de gestion des mises à jour du navigateur, Google ne communique pas encore sur le sujet. Le fait de prendre l'onglet comme unité de référence favorise l'esprit "sandbox" ou comment isoler un processus malveillant sans perturber la session globale de surf. "Il n'y a pas d'interaction entre les onglets ou, du moins, elles sont très limitées", assure David Kadouch.
V8 ou comment doper le langage de programmation JavaScript
C'est le fruit des recherches effectuées par une équipe d'ingénieurs de Google au Danemark. Le moteur "multithread JavaScript V8" permet d'augmenter les performances de Google Chrome en vue d'exécuter les programmes JavaScript complexes. Un confort qui va bientôt devenir une nécessité au regard de l'usage du JavaScript dans les outils Web 2.0 comme Facebook ou Flikr. En l'état actuel, Google Chrome est le seul navigateur à avoir implémenté ce moteur V8.
Dans la session de questions-réponses, David Kadouch a indiqué que Google ne communiquait pas encore sur une déclinaison mobile du navigateur. Il reste tout aussi discret sur les éventuelles interactions avec Google Androïd (plate-forme pour un OS mobile ouvert).
Sur le front d'une exploitation de Chrome en solution Web professionnelle, Google ne cache pas son ambition d'en faire un environnement de travail sur fond de développement du cloud computing.
Le représentant de Google assure qu'en l'état actuel, son groupe n'a pas songé à placer des espaces publicitaires sur son navigateur. "Place à l'innovation et attendons les retours des utilisateurs", prône-t-on en interne.
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