Une trentaine de moscovites ont eu la rétine gravement brûlée par des faisceaux lasers. L'ophtalmologue Jean-Antoine Bernard fait le point sur le danger des lasers.
La fête a pris une tournure dramatique pour une trentaine de personnes qui assistaient au festival de musique et de danse Aquamarine, qui s'est tenu au début du mois de juillet à Vladimir, à 170 kilomètres de Moscou.
Des faisceaux laser destinés à illuminer le ciel en pleine nuit ont balayé la foule et aveuglé des jeunes gens en train de danser.
"Plus de 30 personnes âgées de 16 à 30 ans ont été hospitalisées dans la capitale pour des dommages à la rétine, depuis le 7 juillet", soit deux jours après le drame, selon le quotidien Kommersant de lundi dernier. "Tous souffrent de brûlures de la rétine, vous pouvez y voir des cicatrices. La perte d'acuité visuelle atteint dans certains cas jusqu'à 80% et il est improbable que l'on puisse rétablir leur vision", a reconnu un des médecins.
Après une lésion, "la rétine cicatrise avec des tissus fibreux et pas avec des tissus visuels ; la zone brûlée devient donc définitivement non-voyante", explique à LCI.fr le docteur Jean-Antoine Bernard, directeur de la Société française d'ophtalmologie. "Si la lésion n'est pas située au centre de la rétine et si elle est de petite taille, il n'y a pas de conséquence, poursuit-il. En revanche, si les gens fixent le faisceau laser, l'impact se fera au centre de la rétine, dans la zone qu'on appelle la macula, là où la vision est la plus nette et cela peut entraîner une perte de la vision."
"Pas grand-chose à faire"
Face à une lésion de la rétine, "il n'y a pas grand-chose à faire", confirme le spécialiste. Les accidents de ce type sont très rares en France où l'utilisation des lasers est strictement encadrée. Selon le Dr Bernard, on relève moins d'une dizaine de cas par an, essentiellement en milieu industriel. "La plupart des lasers utilisés dans les spectacles sont d'assez forte puissance, indique-t-il. Contrairement à un faisceau lumineux, leur déperdition énergétique est faible : ils sont très visibles sur grande distance."
D'où l'obligation, en France, de disposer ces lasers en hauteur afin que le faisceau passe au-dessus de la tête du public. Quant aux lasers de type "pointer", utilisés en discothèques ou au bout de porte-clés et de stylos, ils sont moins dangereux. "A condition, précise le Dr Bernard, de ne pas les fixer pendant trop longtemps, comme avec le Soleil." Et de conclure : "Bien utilisé, le laser rend des services incomparables mais mal utilisé, il peut provoquer des accidents dramatiques comme celui de Russie".
- AFP
La fête a pris une tournure dramatique pour une trentaine de personnes qui assistaient au festival de musique et de danse Aquamarine, qui s'est tenu au début du mois de juillet à Vladimir, à 170 kilomètres de Moscou.
Des faisceaux laser destinés à illuminer le ciel en pleine nuit ont balayé la foule et aveuglé des jeunes gens en train de danser.
"Plus de 30 personnes âgées de 16 à 30 ans ont été hospitalisées dans la capitale pour des dommages à la rétine, depuis le 7 juillet", soit deux jours après le drame, selon le quotidien Kommersant de lundi dernier. "Tous souffrent de brûlures de la rétine, vous pouvez y voir des cicatrices. La perte d'acuité visuelle atteint dans certains cas jusqu'à 80% et il est improbable que l'on puisse rétablir leur vision", a reconnu un des médecins.
Après une lésion, "la rétine cicatrise avec des tissus fibreux et pas avec des tissus visuels ; la zone brûlée devient donc définitivement non-voyante", explique à LCI.fr le docteur Jean-Antoine Bernard, directeur de la Société française d'ophtalmologie. "Si la lésion n'est pas située au centre de la rétine et si elle est de petite taille, il n'y a pas de conséquence, poursuit-il. En revanche, si les gens fixent le faisceau laser, l'impact se fera au centre de la rétine, dans la zone qu'on appelle la macula, là où la vision est la plus nette et cela peut entraîner une perte de la vision."
"Pas grand-chose à faire"
Face à une lésion de la rétine, "il n'y a pas grand-chose à faire", confirme le spécialiste. Les accidents de ce type sont très rares en France où l'utilisation des lasers est strictement encadrée. Selon le Dr Bernard, on relève moins d'une dizaine de cas par an, essentiellement en milieu industriel. "La plupart des lasers utilisés dans les spectacles sont d'assez forte puissance, indique-t-il. Contrairement à un faisceau lumineux, leur déperdition énergétique est faible : ils sont très visibles sur grande distance."
D'où l'obligation, en France, de disposer ces lasers en hauteur afin que le faisceau passe au-dessus de la tête du public. Quant aux lasers de type "pointer", utilisés en discothèques ou au bout de porte-clés et de stylos, ils sont moins dangereux. "A condition, précise le Dr Bernard, de ne pas les fixer pendant trop longtemps, comme avec le Soleil." Et de conclure : "Bien utilisé, le laser rend des services incomparables mais mal utilisé, il peut provoquer des accidents dramatiques comme celui de Russie".
- AFP