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En l’espace d’une décennie, dix millions d’immigrants devraient arriver au Royaume-Uni

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  • En l’espace d’une décennie, dix millions d’immigrants devraient arriver au Royaume-Uni


    DÉCRYPTAGE - Avec une augmentation presque entièrement due au solde migratoire, la population britannique devrait atteindre 72,5 millions en 2032, dépassant celle de la France.

    L’arrivée de 10 millions d’immigrants devrait porter la population du Royaume-Uni à 72,5 millions d’habitants, en l’espace d’une décennie. Les chiffres officiels, tout juste publiés, montrent que cette augmentation de la population sera presque entièrement due au solde migratoire. Des données sensibles politiquement qui ont obligé Downing Street à réaffirmer sa volonté de faire baisser les flux migratoires.

    Selon les prévisions de l’ONS (Office des statistiques nationales), la population britannique devrait ainsi augmenter de près de 5 millions. Cette augmentation repose presque entièrement sur le solde migratoire - la différence entre les personnes qui entrent dans le pays et celles qui le quittent - estimé à 4,9 millions de personnes sur la période. Le « changement naturel » - la différence entre les naissances et les décès - devrait être proche de zéro. À partir de 2029, les décès seront plus nombreux que les naissances et les migrations internationales deviendront la seule source de croissance démographique.

    Niveaux records

    Cette augmentation devrait donc être de 7,3% entre 2022 et 2032, contre 6,1% au cours des dix années précédentes. En 2022, la population était de 67,6 millions d’habitants. Nigel Henretty, responsable de l’analyse démographique à l’ONS, a précisé que ces chiffres ne prenaient pas réellement en compte les changements éventuels de politique.

    Ces projections supposent aussi que les niveaux de migration nette se stabiliseront à 340.000 par an à partir de 2028. Ces dernières années, ils ont atteint des niveaux records. L’immigration nette s’est élevée à 728.000 personnes supplémentaires en 2024, avec même un pic à 906.000 l’année précédente. Soit plus du double qu’avant le référendum sur le Brexit de 2016, où elle était de 360.000 personnes. Depuis 2021, l’immigration légale a « atteint des niveaux sans précédent », a souligné Mary Gregory, directrice de l’ONS.

    Depuis le Brexit, dont on va « fêter » le cinquième anniversaire le 31 janvier, le visage de cette immigration a changé. Le nombre de migrants venus de l’UE a chuté, compensé par un afflux en provenance de l’Inde, du Nigeria et du Pakistan, souvent pour pourvoir des postes vacants dans le domaine de la santé et de l’aide sociale.

    Vives réactions politiques

    Ces chiffres ont suscité de vives réactions politiques. Un porte-parole du premier ministre s’est empressé d’annoncer la publication prochaine d’un livre blanc présentant « un plan complet pour mettre fin à ces chiffres d’immigration incroyablement élevés ». Dès son arrivée au pouvoir, conscient des attentes de l’opinion, Keir Starmer a rompu avec le discours travailliste sur le sujet, en s’engageant à faire baisser les chiffres de l’immigration. Downing Street ne pense toutefois pas que « fixer un plafond arbitraire, comme l’ont fait les gouvernements précédents, soit la meilleure façon de réduire l’immigration de manière significative ».


    Du côté de l’opposition, le « ministre de l’Intérieur » du cabinet fantôme conservateur, Chris Philp, a qualifié ces prévisions d’immigration de « choquantes et inacceptables ». Leur « concrétisation peut et doit être empêchée », a-t-il dit. « Nous avons besoin d’un plafond légal contraignant pour les visas délivrés chaque année, qui soit très, très nettement inférieur à ce chiffre, afin de les faire baisser et de les maîtriser ». Le chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage, a fustigé « une trahison totale de la part de notre classe politique ». « Je vous promets que c’est sur cette question que les réformistes gagneront les prochaines élections générales. Croyez-moi », a-t-il ajouté.

    Au sein du Royaume-Uni, c’est l’Angleterre qui aura l’accroissement de population le plus fort, le pays de Galles, l’Écosse et l’Irlande du Nord progressant moins. Ces chiffres de l’ONS mettent aussi en évidence une population de plus en plus vieillissante, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans devant presque doubler, pour atteindre 3,3 millions d’ici à 2047. Le nombre de retraités va augmenter de 1,7 million d’ici à 2032.

    Le Times fait remarquer que, selon ces projections, la population britannique devrait dépasser celle de la France pour la première fois depuis la fin des années 1990. Selon Eurostat, l’agence statistique européenne, la France comptera 70 millions d’habitants d’ici à 2035, soit 2,5 millions de moins que le nombre prévu pour la Grande-Bretagne d’ici à 2032.

    Par Arnaud De La Grange, correspondant à Londres

    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر
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