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Généralisation du paiement électronique Sur le terrain, ça tarde à venir !

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  • Généralisation du paiement électronique Sur le terrain, ça tarde à venir !

    La généralisation du mode de paiement électronique est prévue pour la fin de l’année. Et au moment où le ministère du Commerce mène une campagne pour sa vulgarisation en direction des citoyens, il semble que les choses ne sont pas encore au point du côté des commerçants. Et pour cause, il paraît que ceux-ci continuent à faire de la résistance malgré les opérations de proximité menées par le ministère du Commerce pour convaincre tous les commerçants d’adhérer à l’opération sans la moindre crainte.

    Abdelhalim Benyelles - Alger (Le Soir) - Hier, un tour du côté des différents commerces d’Alger donnait à voir une négligence déconcertante quant à s’équiper de TPE. Mis à part les quelques grandes surfaces de vente qui accueillent le grand public, la majorité des commerces ne sont pas équipés en appareils de paiement par carte bancaire. Cette visite des magasins d’Alger a démontré encore une fois que peu de commerçants s’intéressent au paiement via le terminal de paiement électronique (TPE). D’après beaucoup de témoignages, au fait des bienfaits de la modernisation des opérations de paiement, les commerçants, dans leur grande majorité, redoutent la traçabilité financière et la régulation des recettes sur le plan fiscal.

    Une majorité de commerces exercent dans l’informel
    Ce sont les pharmacies d’officine qui paraissent disposer le plus de TPE. Néanmoins, une grande partie d’entre elles en sont dépourvues, arguant pour certaines, qu’elles sont en attente de livraison d’appareils électroniques, ou carrément d’indisponibilité. «Cela fait bien longtemps que nous avons formulé la demande pour l’acquisition d’un TPE, mais depuis, nous n’avons rien reçu», nous signifie un pharmacien de la place du 1er-Mai. Selon un gérant d’une officine qui a installé il y a près d’une année un TPE, la majorité des pharmaciens exercent dans l’informel avec des médicaments acquis au noir, en provenance de l’étranger au «cabas», au même titre que certains autres médicaments de fabrication locale. Et de ce fait, ils essaient d’éviter toute traçabilité pour ne payer aucune contribution en matière de taxes fiscales.

    «Certains médicaments de fabrication nationale se vendent au noir aussi, ce qui permet de gonfler le bénéfice», assure notre interlocuteur. Un autre pharmacien préconise la réduction des taxes fiscales afin d’attirer le plus grand nombre de contribuables, et, partant, alimenter l’assiette fiscale avant de passer à l’acte répressif. Du côté des supérettes, l’usage du paiement électronique est très infime, et par endroits inexistant, avons-nous constaté. Selon les informations recueillies, les gérants imputent la responsabilité aux citoyens qui ne sont pas «très chauds» au paiement par carte bancaire. D’après eux, les clients préfèrent payer cash, et de ce fait, cela ne motive pas les commerçants. Et si l’on se réfère aux dispositions de «l’obligation pour tout commerçant ou agent économique de mettre à la disposition du consommateur des TPE pour lui permettre, à sa demande, de régler le montant de ses achats par carte de paiement», l’on constate une négligence flagrante de la part des commerçants de la capitale pour passer au plus vite au paiement électronique.

    Le projet initié par l’État prendra du temps

    Un gérant d’une agence de voyages d’Alger-Centre, qui utilise le terminal de paiement en ligne, loin de considérer que la situation est si alarmante dans les opérations de paiement par TPE, voit que le projet initié par l’Etat «prendra du temps» mais il finira quand même par être finalisé, selon lui. Il juge de ce fait que «c’est une question de temps car cela relève des mentalités des citoyens et des commerçants».

    Aucun client ne s’est présenté pour payer par carte

    Pour les petits commerces, l’on constate qu’ils n’accordent pas beaucoup d’intérêt à l’idée d’abandonner les paiements en espèces. «Jusque-là, aucun client ne s’est présenté pour régler ses achats par carte», nous signifie un commerçant. Mais les commerces sont tenus de se conformer à la loi du paiement électronique sous peine de s’exposer à des sanctions financières. Face à cette affirmation, notre interlocuteur concède qu’«à ce moment-là, je déciderai de m’équiper d’un TPE». Une expression qui en dit long sur le climat de négligence qui règne au sein de la population des commerçants, avons-nous conclu au terme de la visite entreprise, hier, au sujet de la généralisation des TPE.

    Le point de vue du président de l’association des consommateurs semble comporter beaucoup de points intéressants. Menouar Hacène, le président de l’association des consommateurs El Aman, défend et les commerçants et les consommateurs en même temps. Il constate qu’un environnement favorable à la réussite de l’opération n’est pas encore mis en place. Menouar appelle à un écosystème avec l’adhésion des banques pour faciliter l’octroi d’un TPE, le ministère des Finances pour réduire les contributions fiscales des commerçants, ainsi qu’Algérie Télécom pour l’amélioration du débit internet. Selon lui, il faudrait penser à alléger les contributions fiscales afin d’encourager les commerçants soumis à la concurrence déloyale de l’informel. D’un autre côté, il estime que la bancarisation n’est pas facilitée en raison de la perte de temps et des difficultés d’ouvrir un compte bancaire pour certains. Plus encore, la livraison de l’appareil TPE pose problème en raison de son indisponibilité, rappelle Madame Nikouline Nadira, la secrétaire nationale chargée de la formation et la communication de l’UGCAA. Et, rejoignant le point de vue du président de l’association des consommateurs, notre interlocutrice soulève aussi le problème de la distribution équitable de l’appareil. «Certains commerçants en ont droit, mais par contre d’autres non», assure-t-elle.
    Pour ce dernier problème, l’on évalue le coût de l’appareil à plus de 100 000 dinars. «On devrait offrir le TPE si on veut moderniser les banques», revendique Menouar. Et pour remédier au problème, il appelle à mettre en place le paiement en ligne au lieu du TPE afin d’éviter beaucoup de contraintes bancaires. «Le projet de la mise en place du TPE dure depuis près de 20 ans, il est temps de passer au e-paiement», préconise-t-il. Revenant aux allègements fiscaux pour faciliter la mise en place des TPE, il appelle à exonérer dans un premier temps les commerçants des taxes de l’argent qui rentre dans les banques par le biais des TPE afin de les encourager. Plus concrètement, le représentant des consommateurs appelle les autorités à «faire un geste» en direction des commerçants au lieu de s’attarder sur des campagnes de sensibilisation «infructueuses» et sans résultat.

    Des assises nationales pour un écosystème favorable au projet

    Du côté de l’UGCAA, l’on estime que l’obligation de l’usage des TPE est une décision qui ne pourrait pas donner les résultats attendus. «Le commerçant pourrait acquérir un TPE et le mettre dans le tiroir», explique-t-elle. «Et en plus, les TPE ne sont pas disponibles», ajoute-t-elle. Et pour ce qui est de l’état des lieux à propos de l’application du projet du paiement électronique, elle dira que beaucoup de facteurs freinent la réussite de l’opération confiée par le ministère des Finances au Groupement d’intérêt électronique (GIE monétique). «On ne peut pas régler des problèmes concrets et de terrain avec des procédures administratives», fait-elle remarquer à propos de la démarche administrative adoptée par le GIE monétique. Et pour preuve, elle dira que plusieurs rencontres avec les différents partenaires du projet n’ont pas encore abouti. Elle préconise, à cet effet, des assises nationales où tous les intervenants seront présents pour exposer toutes les contraintes et mettre en place un écosystème favorable à la réussite du projet de généralisation du paiement électronique.

    A. B.
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

  • #2
    je penses que le reel soucis est que cela fera des charges en plus au commerçants car deja le materiel est vendu et pas pour des miettes sans oublier le defi de cartes en millions a faire aussi

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