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Migrants en Tunisie : les aides au retour comme ultime issue

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  • Migrants en Tunisie : les aides au retour comme ultime issue

    Reportage

    Les aides au retour, financées par les Européens qui délèguent la gestion migratoire aux pays de transit, ont été multipliées par trois en deux ans en Tunisie. Les files d’attente de volontaires s’allongent, tandis que les demandes d’asile ne sont plus enregistrées.
    • Jean-Baptiste François, envoyé spécial à Tunis (Tunisie)




    Clovis attend au pied du bâtiment, qu’on lui fasse enfin signe d’entrer. Voilà des heures qu’il attend. Les locaux blancs immaculés de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Tunis, entourés de doubles grilles rehaussées de fils à lames de rasoir, restent fermés. « Ma femme est à l’intérieur, elle est malade », s’inquiète ce Camerounais au pied de la forteresse. L’instance onusienne continue à fournir, classiquement, une assistance aux migrants, mais c’est désormais sur sa politique « RRR » (retour, réadmission, réintégration) qu’elle met son énergie et ses moyens, avec l’appui des Européens.

    Le guichet de l’asile fermé


    La lassitude d’un avenir bouché dans un pays délibérément hostile a converti les plus déterminés à traverser la Méditerranée. « Je préfère mourir au pays que de rester ici plus longtemps ! », s’énerve Clovis. Il pourrait peut-être prétendre à un statut de réfugié, venant d’une famille rebelle anglophone touchée par la guerre d’Ambazonie contre les séparatistes.


    Problème : le guichet pour le faire n’existe plus. « Il n’y a plus d’enregistrement des demandes d’asile depuis mars », raconte un Soudanais originaire du Darfour qui se désespère à quelques blocs de là, cette fois devant les locaux barricadés de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Lui a eu de la chance, ayant demandé l’asile juste avant. Depuis, pas de réponse. Il végète là, comme ses compagnons d’infortune, passant les nuits dans les parkings de ce quartier résidentiel proche de l’aéroport. Le badge qu’il garde précieusement dans sa poche lui donne en principe le droit de rester en Tunisie le temps de statuer sur son sort. Mais le sésame n’est pas d’une grande efficacité. « Ça fait trois fois que la police m’embarque et me refoule en Algérie. Ils ne veulent pas nous voir. »


    In fine, il ne restera sans doute que l’option de l’« aide au retour volontaire », financée par l’Union européenne et ses États membres. L’OIM Tunisie ne donne pas d’interview formelle, mais consent à livrer des données qui parlent d’elles-mêmes. « Jusqu’à présent en 2024, plus de 5 400 migrants ont été aidés à rentrer volontairement chez eux – une somme de 32 destinations différentes, principalement la Gambie, le Burkina Faso et la Guinée », répond sa porte-parole. La hausse est exponentielle. En 2023, 2 557 migrants sont revenus à la case départ, contre 1 614 en 2022.

    Dans la file des retours


    Cela n’empêche pas l’interminable attente des candidats au rapatriement. « Cela fait trois mois que j’ai fait ma demande », se plaint un migrant de la Sierra Leone, assis à côté d’un sac de couvertures qui seront dépliées pour passer la nuit. Le campement de tentes qui s’était constitué dans la rue de l’OIM a été démantelé. Depuis, plus personne n’a le droit de s’installer. Certains migrants, ceux qui n’ont pas d’hébergement, dorment à même le sol.


    C’est en partie le résultat d’un mémorandum d’entente signé en 2023 entre l’Union européenne et la Tunisie et d’un premier programme de coopération avec 105 millions d’euros à la clé. Dans cet accord, la Tunisie « réitère sa position de ne pas être un pays d’installation de migrants en situation irrégulière » et s’engage à développer un « système d’identification et de retour des migrants ».

    Méthodes made in EU contestées par l’ONU


    Le dispositif a montré une certaine efficacité, y compris en matière d’interceptions de bateaux vers l’Europe. Entre janvier et août 2024, les arrivées en Italie par la mer ont diminué de 63 % par rapport à la même période en 2023. La première ministre italienne Giorgia Meloni s’est déplacée quatre fois à Tunis en un an et demi, pour s’assurer du contrôle migratoire, en échanges de copieuses enveloppes de coopération.


    Mais déjà l’ONU interpelle sur la situation en Tunisie. Dans un rapport publié le 14 octobre, les experts font savoir que, entre janvier et juillet 2024, « 189 personnes, dont des enfants, auraient perdu la vie lors des traversées, tandis que 265 seraient morts lors des opérations d’interception en mer ». Ce à quoi s’ajoutent 95 disparus qui, « dans certains cas, pourraient être victimes de disparitions forcées ou d’actes assimilables ». Se pose pour l’Union européenne la question du respect des droits humains auxquels elle souscrit, en principe.



    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
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    L'affamé Kais Said doit se frotter ies mains de ne pas mourir de faim et mendier auprès des chayatines d'a côté
    Dernière modification par democracy, 19 octobre 2024, 09h50.

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