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il y a 7 jours
Ecrans : Le cinéma algérien en quête de renouveau
![](https://www.horizons.dz/wp-content/uploads/2024/04/ecranss-780x470.jpg)
Le cinéma algérien, qui a connu son heure de gloire dans les années 1970, cherche un nouvel élan. Dans les années 1960 et 1970, l’Algérie comptait 450 salles de cinéma contre quelques dizaines aujourd’hui, une cinémathèque réputée et une production de qualité, couronnée en 1975 par une Palme d’or à Cannes pour le film «Chronique des années de braise» de Mohamed Lakhdar-Hamina.
Les années 1980 ont vu disparaître petit à petit les salles de cinéma et un déclin s’est amorcé. Durant cette période sombre, «les cinéastes de la diaspora, comme Nadir Moknèche ou Rachid Bouchareb, ont comblé le vide», dit Ahmed Bedjaoui, producteur et critique considéré comme le Monsieur cinéma algérien.
Récemment, le président Abdelmadjid Tebboune a affiché «sa volonté politique et sa détermination à soutenir le cinéma», selon Bedjaoui, en créant en décembre dernier une instance nationale pour stimuler la production cinématographique, les tournages de films en Algérie et promouvoir les talents locaux.
Il faudrait «donner un peu plus de liberté aux cinéastes», préconise Bedjaoui, notant aussi que «le cinéma algérien est riche de ses talents et pauvre de ses moyens». Une nouvelle génération émerge mais doit souvent faire des pieds et des mains pour sortir un film. Tel le réalisateur de 39 ans Amir Bensaïfi. «Je n’ai pas eu de financements, c’est de l’autoproduction. Sur mon film, il y a plein de techniciens professionnels algériens qui ont cru au projet et qui sont tous producteurs», raconte-t-il.
Fouad Trifi, assistant-réalisateur et co-fondateur de la première agence de casting algérienne, est convaincu que l’Algérie reste «un pays de cinéma». «Il y a vraiment une énergie, une envie. Il y a un public. On le voit à travers les festivals», avec des salles combles, souligne-t-il. Il y a une «pénurie criante de salles», ce qui laisse le cinéma dans un état «embryonnaire, cantonné à des projections en avant-première», raconte le réalisateur Bachir Derraïs. Pour relancer le secteur, le critique Ahmed Bedjaoui préconise «d’investir dans les multiplexes» et de «construire de nouvelles salles».
Un premier complexe de 990 m2 comprenant quatre salles a ouvert en août 2023 à Cheraga, en banlieue d’Alger, au sein d’un centre commercial. En six mois, il a réalisé un chiffre d’affaires de 90 millions de dinars (plus de 620.000 euros), selon son gérant Riad Aït-Aoudia. «C’est le premier cinéma de cette envergure», a assuré Rym Khaldi, responsable de la communication d’un groupe, désireux, selon elle, de «promouvoir les films algériens» pour un plus grand «rayonnement culturel» du cinéma national.
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Ecrans : Le cinéma algérien en quête de renouveau
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Le cinéma algérien, qui a connu son heure de gloire dans les années 1970, cherche un nouvel élan. Dans les années 1960 et 1970, l’Algérie comptait 450 salles de cinéma contre quelques dizaines aujourd’hui, une cinémathèque réputée et une production de qualité, couronnée en 1975 par une Palme d’or à Cannes pour le film «Chronique des années de braise» de Mohamed Lakhdar-Hamina.
Les années 1980 ont vu disparaître petit à petit les salles de cinéma et un déclin s’est amorcé. Durant cette période sombre, «les cinéastes de la diaspora, comme Nadir Moknèche ou Rachid Bouchareb, ont comblé le vide», dit Ahmed Bedjaoui, producteur et critique considéré comme le Monsieur cinéma algérien.
Récemment, le président Abdelmadjid Tebboune a affiché «sa volonté politique et sa détermination à soutenir le cinéma», selon Bedjaoui, en créant en décembre dernier une instance nationale pour stimuler la production cinématographique, les tournages de films en Algérie et promouvoir les talents locaux.
Il faudrait «donner un peu plus de liberté aux cinéastes», préconise Bedjaoui, notant aussi que «le cinéma algérien est riche de ses talents et pauvre de ses moyens». Une nouvelle génération émerge mais doit souvent faire des pieds et des mains pour sortir un film. Tel le réalisateur de 39 ans Amir Bensaïfi. «Je n’ai pas eu de financements, c’est de l’autoproduction. Sur mon film, il y a plein de techniciens professionnels algériens qui ont cru au projet et qui sont tous producteurs», raconte-t-il.
Fouad Trifi, assistant-réalisateur et co-fondateur de la première agence de casting algérienne, est convaincu que l’Algérie reste «un pays de cinéma». «Il y a vraiment une énergie, une envie. Il y a un public. On le voit à travers les festivals», avec des salles combles, souligne-t-il. Il y a une «pénurie criante de salles», ce qui laisse le cinéma dans un état «embryonnaire, cantonné à des projections en avant-première», raconte le réalisateur Bachir Derraïs. Pour relancer le secteur, le critique Ahmed Bedjaoui préconise «d’investir dans les multiplexes» et de «construire de nouvelles salles».
Un premier complexe de 990 m2 comprenant quatre salles a ouvert en août 2023 à Cheraga, en banlieue d’Alger, au sein d’un centre commercial. En six mois, il a réalisé un chiffre d’affaires de 90 millions de dinars (plus de 620.000 euros), selon son gérant Riad Aït-Aoudia. «C’est le premier cinéma de cette envergure», a assuré Rym Khaldi, responsable de la communication d’un groupe, désireux, selon elle, de «promouvoir les films algériens» pour un plus grand «rayonnement culturel» du cinéma national.
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