Les affaires d’exploitation sexuelle impliquant des jeunes filles sont de plus en plus nombreuses. S’appuyant sur les réseaux sociaux, et profitant de la cécité de certaines plates-formes de location immobilière, les proxénètes prospèrent dans ce business qui peut sembler moins risqué que celui de la drogue. Dans l’urgence, les autorités essaient, tant bien que mal, de s’attaquer au problème.
On se croirait revenu au temps du Chicago de la prohibition, lorsque les mafieux tenaient la ville et monnayaient pour une poignée de dollars le corps des femmes sous leur joug. Sauf que l’affaire se passe en France, et que la quasi-totalité des protagonistes n’ont pas atteint la majorité… Le 6 janvier, à Toulouse, à proximité du quartier populaire des Izards, un adolescent de 15 ans est retrouvé mortellement blessé, une balle en pleine tête. Quelques heures plus tôt, il « protégeait » une jeune fille de 16 ans qui se prostituait dans un appartement. Un jeune, âgé de 16 ans, muni d’une arme de poing, se serait fait passer pour un client avant de braquer la jeune fille pour lui voler la recette du jour. « Les passes se négocient 100 € la demi-heure, 250 l’heure, plus 50 € pour des “options”. Elle en faisait jusqu’à dix par jour. Une bagarre a éclaté avec celui qui faisait la sécurité et le coup est parti », raconte une source locale.
Le bruit alerte les voisins ainsi que des « connaissances » de la victime qui se trouvent dans un logement au-dessus, affectées à la « sécurisation » des activités d’une autre mineure, âgée de 14 ans, exploitée sexuellement : « Ils ont forcé les filles à transporter le corps loin des appartements et ont essayé ensuite de maquiller la scène de crime », poursuit notre source. L’auteur des faits ainsi que les proches de la victime sont rapidement appréhendés. Depuis, ils gardent le silence. « C’est peut-être la première affaire de prostitution de mineurs dans laquelle la justice est confrontée à un réseau organisé, sûrement piloté par des trafiquants de stupéfiants. Les deux jeunes filles avaient fugué de chez elles et étaient tombées sous leur coupe. Ils auraient d’ailleurs encore aujourd’hui beaucoup d’emprise sur la plus âgée des deux. La plus jeune a été récupérée par sa mère. Elles sont désormais obligées de se planquer pour leur échapper. » Le dossier met en lumière un fléau, qui inquiète de plus en plus les autorités : l’explosion de la prostitution des mineurs.
À Toulouse, le 6 janvier, un ado est retrouvé mortellement blessé près du quartier des Izards. Les enquêteurs ont vite établi qu'on lui avait tiré dessus alors qu'il "protégeait" une jeune fille de 16 ans qui se prostituait dans un appartement.
LAURENT DARD / LA DÉPÊCHE DU MIDI / MAXPPP
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 15 000 et 20 000 jeunes filles seraient exploitées, selon les associations, soit une augmentation de 70 % en cinq ans. Entre 2021 et 2022, la part des victimes mineures de traite d’êtres humains accompagnées par les associations a presque doublé en France : + 97 % en un an, d’après le ministère de l’Intérieur. La plupart de ces mineurs sont victimes d’exploitation sexuelle. « Si la prostitution des mineurs a toujours existé, on observe néanmoins une massification du phénomène depuis 2015-2016, explique Maurianne Alves, coordinatrice nationale des missions mineurs de l’association l’Amicale du nid, qui vient en aide aux victimes de la prostitution. Jusque-là il s’agissait essentiellement de mineures étrangères, mais les enfants françaises sont de plus en plus nombreuses à être exploitées sexuellement. » Elles ont entre 12 et 18 ans et sont entrées dans ce milieu autour de l’âge de 14 ans en moyenne. « Ces dix-huit derniers mois, j’ai été sollicitée par des professionnels pour des filles de plus en plus jeunes ; la plus jeune était une petite du sud de la France de 10 ans », s’inquiète une des membres de l’association.
PROXÉNÉTISME 2.0
Comment expliquer ce phénomène ? Les causes sont multifactorielles : explosion des réseaux sociaux en 2010 avec l’arrivée d’Instagram, starification de Kim Kardashian, rendue célèbre par la diffusion de sa vidéo porno, banalisation et glamourisation des pratiques sexuelles tarifées avec l’affaire Zahia, clips de rap… « On entre dans l’ère de la survalorisation des biens matériels : il faut posséder pour être. Et cet environnement laisse à penser que l’on peut réussir en vendant son corps », ajoute Maurianne Alves. C’est ce que l’universitaire Caterine Bourassa-Dansereau nomme dans ses travaux (« Ça accélère tout »), « la sous-culture numérique prostitutionnelle ».
Un magistrat en poste confirme : « Ces dernières années, on a de plus en plus affaire à des cas de proxénétisme 2.0, avec des profils de jeunes femmes qui s’y mettent parfois toutes seules en utilisant les réseaux sociaux. Elles deviennent alors la cible d’“opportunistes” qui les mettent sous leur coupe. » Le mouvement s’est accéléré avec le confinement, selon plusieurs observateurs : les annonces de « prestations sexuelles » de mineurs sur certains réseaux sociaux ou sur des sites peu scrupuleux ont explosé. « Essentiellement via Snapchat ou des sites malheureusement bien connus, comme Wannonce, Coco.gg ou SexeModel », dénonce Jennifer Pailhé, fondatrice de l’association Nos ados oubliés, qui vient en aide aux mineurs victimes de prostitution. La majeure partie des dossiers dans les mains de la justice concernent « des jeunes filles en fugue ou placées en foyer en situation de vulnérabilité. Dans les foyers, certaines jeunes filles servent même de recruteuses pour leur proxénète », abonde notre magistrat. Mais les proxénètes arrivent également à atteindre des mineurs dans des classes sociales plus favorisées ; comme le souligne Loïc Jacquemoud, directeur de l’association Althea : « Cela touche dorénavant toutes les catégories socioprofessionnelles ! ».
ACTIVITÉ CRIMINELLE DIFFICILE À PROUVER
Les proxénètes, eux, sont majoritairement des hommes (à 90 %), âgés « en moyenne de 22 ans », selon une étude publiée par l’université de Bordeaux en 2020. « Sur la cinquantaine de cas que nous avons identifiés, mis à part la problématique particulière des jeunes mineures roumaines, nous ne faisons pas face à de gros réseaux tels que ceux qui existaient à Grenoble dans les années 1970 », note Clélia Marbouty, substitut du procureur de la République de Grenoble.
Les équipes de proxénètes sont le plus souvent constituées de quelques individus, dont certains évoluaient dans le monde des stups avant de se reconvertir dans cette nouvelle activité criminelle, moins coûteuse en matière de peines de prison et aussi plus difficile à prouver aux yeux de la loi. Entretenir des relations, amicales ou amoureuses, avec des prostituées mineures n’est pas suffisant, en soi, pour démontrer un délit de proxénétisme. D’autant que les jeunes filles exploitées ne se confient pas facilement. Une aubaine pour les proxénètes. « La “marchandise” vous défendra toujours si vous l’avez correctement maltraitée et mise sous emprise… », glisse Maurianne Alves.
DES PLATES-FORMES PEU REGARDANTES
Il y a aussi ce que l’on appelle des « proxénètes d’appui ». Il s’agit parfois de jeunes filles elles-mêmes prostituées ou ex-prostituées, qui aident à l’activité. Des « victimes auteures ». On leur propose de recruter d’autres filles pour améliorer leur condition ou obtenir des objets de valeur. « Le discours varie, le chef de réseau peut dire à l’une de ses filles : “Si tu me ramènes deux filles pour travailler, tu ne feras que deux clients au lieu de dix aujourd’hui”, “Je te paie un Vuitton si tu me ramènes trois filles !”, “Si tu ne veux pas faire de sodomie, trouve-moi celle qui le fera », pointe la coordinatrice de l’Amicale du nid. « Mais nous avons aussi des dossiers sans proxénète », précise la magistrate Clélia Marbouty. Ce qui ne veut pas dire que les gros réseaux n’existent pas, avertit Sarah Marcato, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité de l’Isère : « Pour le département – mais c’est également le cas au niveau national –, nous n’avons identifié que les cas les plus évidents d’exploitation de mineurs. Nous sommes face à un chiffre noir. Et certains indices laissent penser que des trafiquants de stups pourraient se diversifier dans le proxénétisme ! »
Cette inquiétante ubérisation de l’exploitation sexuelle peut s’appuyer sur… l’ubérisation de l’hôtellerie. Quand ce ne sont pas des hôtels bon marché où la personne de la réception a été remplacée par un enregistrement numérique, ce sont les plates-formes de location qui sont utilisées : Airbnb, Abritel… Les usagers récupèrent généralement les clés de manière discrète, sans contact physique, dans un boîtier à code. Le même compte client peut ainsi louer un appartement trois jours dans une ville, quatre dans une autre… Ce sont les fameux « sex tours ». La jeune fille parcourt ainsi plusieurs villes de France, de logement en logement, client après client. « Airbnb est assez peu regardant sur ces affaires », s’insurge un juge.
Les plates-formes de location de logements touristiques type Airbnb ou Abritel sont de plus en plus utilisées par les acteurs de la prostitution.
ALAIN ROBERT/SIPA
Contactée, la plate-forme n’a pas souhaité répondre à nos questions mais a tenu à nous envoyer des « éléments de contexte » précisant que « les cas isolés de ce type sont extrêmement rares sur Airbnb » ! « Nous prenons ce problème extrêmement au sérieux et sommes engagés dans le combat contre ce fléau », a indiqué la plate-forme. Du côté d’Abritel, on regrette de ne pas être en mesure « de commenter cette problématique ». Seul Gîtes de France affronte la question. Son mode de fonctionnement peut faire fuir les proxénètes, car ce réseau d’hébergements chez l’habitant demande la remise en main propre des clés par le propriétaire. L’entreprise française dit se tenir prête au cas où elle serait « un jour concernée ». De même qu’Airbnb et Abritel, Gîtes de France collabore avec la Miprof, qui compte mettre en place un système d’alerte en cas de signaux faibles.
On se croirait revenu au temps du Chicago de la prohibition, lorsque les mafieux tenaient la ville et monnayaient pour une poignée de dollars le corps des femmes sous leur joug. Sauf que l’affaire se passe en France, et que la quasi-totalité des protagonistes n’ont pas atteint la majorité… Le 6 janvier, à Toulouse, à proximité du quartier populaire des Izards, un adolescent de 15 ans est retrouvé mortellement blessé, une balle en pleine tête. Quelques heures plus tôt, il « protégeait » une jeune fille de 16 ans qui se prostituait dans un appartement. Un jeune, âgé de 16 ans, muni d’une arme de poing, se serait fait passer pour un client avant de braquer la jeune fille pour lui voler la recette du jour. « Les passes se négocient 100 € la demi-heure, 250 l’heure, plus 50 € pour des “options”. Elle en faisait jusqu’à dix par jour. Une bagarre a éclaté avec celui qui faisait la sécurité et le coup est parti », raconte une source locale.
Le bruit alerte les voisins ainsi que des « connaissances » de la victime qui se trouvent dans un logement au-dessus, affectées à la « sécurisation » des activités d’une autre mineure, âgée de 14 ans, exploitée sexuellement : « Ils ont forcé les filles à transporter le corps loin des appartements et ont essayé ensuite de maquiller la scène de crime », poursuit notre source. L’auteur des faits ainsi que les proches de la victime sont rapidement appréhendés. Depuis, ils gardent le silence. « C’est peut-être la première affaire de prostitution de mineurs dans laquelle la justice est confrontée à un réseau organisé, sûrement piloté par des trafiquants de stupéfiants. Les deux jeunes filles avaient fugué de chez elles et étaient tombées sous leur coupe. Ils auraient d’ailleurs encore aujourd’hui beaucoup d’emprise sur la plus âgée des deux. La plus jeune a été récupérée par sa mère. Elles sont désormais obligées de se planquer pour leur échapper. » Le dossier met en lumière un fléau, qui inquiète de plus en plus les autorités : l’explosion de la prostitution des mineurs.
À Toulouse, le 6 janvier, un ado est retrouvé mortellement blessé près du quartier des Izards. Les enquêteurs ont vite établi qu'on lui avait tiré dessus alors qu'il "protégeait" une jeune fille de 16 ans qui se prostituait dans un appartement.
LAURENT DARD / LA DÉPÊCHE DU MIDI / MAXPPP
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 15 000 et 20 000 jeunes filles seraient exploitées, selon les associations, soit une augmentation de 70 % en cinq ans. Entre 2021 et 2022, la part des victimes mineures de traite d’êtres humains accompagnées par les associations a presque doublé en France : + 97 % en un an, d’après le ministère de l’Intérieur. La plupart de ces mineurs sont victimes d’exploitation sexuelle. « Si la prostitution des mineurs a toujours existé, on observe néanmoins une massification du phénomène depuis 2015-2016, explique Maurianne Alves, coordinatrice nationale des missions mineurs de l’association l’Amicale du nid, qui vient en aide aux victimes de la prostitution. Jusque-là il s’agissait essentiellement de mineures étrangères, mais les enfants françaises sont de plus en plus nombreuses à être exploitées sexuellement. » Elles ont entre 12 et 18 ans et sont entrées dans ce milieu autour de l’âge de 14 ans en moyenne. « Ces dix-huit derniers mois, j’ai été sollicitée par des professionnels pour des filles de plus en plus jeunes ; la plus jeune était une petite du sud de la France de 10 ans », s’inquiète une des membres de l’association.
PROXÉNÉTISME 2.0
Comment expliquer ce phénomène ? Les causes sont multifactorielles : explosion des réseaux sociaux en 2010 avec l’arrivée d’Instagram, starification de Kim Kardashian, rendue célèbre par la diffusion de sa vidéo porno, banalisation et glamourisation des pratiques sexuelles tarifées avec l’affaire Zahia, clips de rap… « On entre dans l’ère de la survalorisation des biens matériels : il faut posséder pour être. Et cet environnement laisse à penser que l’on peut réussir en vendant son corps », ajoute Maurianne Alves. C’est ce que l’universitaire Caterine Bourassa-Dansereau nomme dans ses travaux (« Ça accélère tout »), « la sous-culture numérique prostitutionnelle ».
Un magistrat en poste confirme : « Ces dernières années, on a de plus en plus affaire à des cas de proxénétisme 2.0, avec des profils de jeunes femmes qui s’y mettent parfois toutes seules en utilisant les réseaux sociaux. Elles deviennent alors la cible d’“opportunistes” qui les mettent sous leur coupe. » Le mouvement s’est accéléré avec le confinement, selon plusieurs observateurs : les annonces de « prestations sexuelles » de mineurs sur certains réseaux sociaux ou sur des sites peu scrupuleux ont explosé. « Essentiellement via Snapchat ou des sites malheureusement bien connus, comme Wannonce, Coco.gg ou SexeModel », dénonce Jennifer Pailhé, fondatrice de l’association Nos ados oubliés, qui vient en aide aux mineurs victimes de prostitution. La majeure partie des dossiers dans les mains de la justice concernent « des jeunes filles en fugue ou placées en foyer en situation de vulnérabilité. Dans les foyers, certaines jeunes filles servent même de recruteuses pour leur proxénète », abonde notre magistrat. Mais les proxénètes arrivent également à atteindre des mineurs dans des classes sociales plus favorisées ; comme le souligne Loïc Jacquemoud, directeur de l’association Althea : « Cela touche dorénavant toutes les catégories socioprofessionnelles ! ».
ACTIVITÉ CRIMINELLE DIFFICILE À PROUVER
Les proxénètes, eux, sont majoritairement des hommes (à 90 %), âgés « en moyenne de 22 ans », selon une étude publiée par l’université de Bordeaux en 2020. « Sur la cinquantaine de cas que nous avons identifiés, mis à part la problématique particulière des jeunes mineures roumaines, nous ne faisons pas face à de gros réseaux tels que ceux qui existaient à Grenoble dans les années 1970 », note Clélia Marbouty, substitut du procureur de la République de Grenoble.
Les équipes de proxénètes sont le plus souvent constituées de quelques individus, dont certains évoluaient dans le monde des stups avant de se reconvertir dans cette nouvelle activité criminelle, moins coûteuse en matière de peines de prison et aussi plus difficile à prouver aux yeux de la loi. Entretenir des relations, amicales ou amoureuses, avec des prostituées mineures n’est pas suffisant, en soi, pour démontrer un délit de proxénétisme. D’autant que les jeunes filles exploitées ne se confient pas facilement. Une aubaine pour les proxénètes. « La “marchandise” vous défendra toujours si vous l’avez correctement maltraitée et mise sous emprise… », glisse Maurianne Alves.
DES PLATES-FORMES PEU REGARDANTES
Il y a aussi ce que l’on appelle des « proxénètes d’appui ». Il s’agit parfois de jeunes filles elles-mêmes prostituées ou ex-prostituées, qui aident à l’activité. Des « victimes auteures ». On leur propose de recruter d’autres filles pour améliorer leur condition ou obtenir des objets de valeur. « Le discours varie, le chef de réseau peut dire à l’une de ses filles : “Si tu me ramènes deux filles pour travailler, tu ne feras que deux clients au lieu de dix aujourd’hui”, “Je te paie un Vuitton si tu me ramènes trois filles !”, “Si tu ne veux pas faire de sodomie, trouve-moi celle qui le fera », pointe la coordinatrice de l’Amicale du nid. « Mais nous avons aussi des dossiers sans proxénète », précise la magistrate Clélia Marbouty. Ce qui ne veut pas dire que les gros réseaux n’existent pas, avertit Sarah Marcato, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité de l’Isère : « Pour le département – mais c’est également le cas au niveau national –, nous n’avons identifié que les cas les plus évidents d’exploitation de mineurs. Nous sommes face à un chiffre noir. Et certains indices laissent penser que des trafiquants de stups pourraient se diversifier dans le proxénétisme ! »
Cette inquiétante ubérisation de l’exploitation sexuelle peut s’appuyer sur… l’ubérisation de l’hôtellerie. Quand ce ne sont pas des hôtels bon marché où la personne de la réception a été remplacée par un enregistrement numérique, ce sont les plates-formes de location qui sont utilisées : Airbnb, Abritel… Les usagers récupèrent généralement les clés de manière discrète, sans contact physique, dans un boîtier à code. Le même compte client peut ainsi louer un appartement trois jours dans une ville, quatre dans une autre… Ce sont les fameux « sex tours ». La jeune fille parcourt ainsi plusieurs villes de France, de logement en logement, client après client. « Airbnb est assez peu regardant sur ces affaires », s’insurge un juge.
Les plates-formes de location de logements touristiques type Airbnb ou Abritel sont de plus en plus utilisées par les acteurs de la prostitution.
ALAIN ROBERT/SIPA
Contactée, la plate-forme n’a pas souhaité répondre à nos questions mais a tenu à nous envoyer des « éléments de contexte » précisant que « les cas isolés de ce type sont extrêmement rares sur Airbnb » ! « Nous prenons ce problème extrêmement au sérieux et sommes engagés dans le combat contre ce fléau », a indiqué la plate-forme. Du côté d’Abritel, on regrette de ne pas être en mesure « de commenter cette problématique ». Seul Gîtes de France affronte la question. Son mode de fonctionnement peut faire fuir les proxénètes, car ce réseau d’hébergements chez l’habitant demande la remise en main propre des clés par le propriétaire. L’entreprise française dit se tenir prête au cas où elle serait « un jour concernée ». De même qu’Airbnb et Abritel, Gîtes de France collabore avec la Miprof, qui compte mettre en place un système d’alerte en cas de signaux faibles.
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