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«C'est la jungle, le plus riche l'emporte» : le calvaire des candidats à la location

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  • «C'est la jungle, le plus riche l'emporte» : le calvaire des candidats à la location


    TÉMOIGNAGES - La location est elle aussi en crise. La concurrence d’Airbnb, la sortie du parc des passoires thermiques, l’encadrement des loyers et, à Paris, les Jeux Olympiques, siphonnent l'offre. Une pénurie propice à toutes les dérives.

    Pour des millions de Français, trouver un appartement à louer est devenu un enfer. Même quand on a 35 ans et qu’on est juriste chez un des géants mondiaux du prêt-à-porter. «Postuler à une location revient à jeter une bouteille à la mer», témoigne ainsi Constance, qui habite pour l'instant dans une chambre d’hôtel payée par son entreprise, en attendant de trouver mieux. «Cela fait des mois que je cherche à Paris. Avoir un bon dossier ne suffit pas, appuie la jeune femme. Sur chaque visite, on est cinquante à avoir un bon dossier.»

    La scène est désormais commune dans la capitale et les grandes villes universitaires, notamment lors de la rentrée étudiante : à chaque fois qu’un appartement est à louer, des dizaines de candidats locataires s'entassent dans une cage d'escalier, en attendant leur tour. Ils ont ensuite cinq minutes, montre en main, pour faire le tour du logement. Un seul raflera la mise et les dérives sont fréquentes. «C'est l'usine, confirme Léa, jeune journaliste qui multiplie les visites groupées depuis des mois dans la capitale. Il n'y a pas vraiment de rencontre avec un propriétaire, pas de feeling. C'est la loi de la jungle. Le plus riche l'emporte, c'est tout.»

    Le peu d'annonces disponibles est pris d'assaut. «Un agent immobilier, m'a dit qu'il avait reçu 400 appels en deux heures», raconte Léa. Dans ces conditions, impossible pour les professionnels de répondre à tous. En région parisienne, certains arrêtent même de publier leurs annonces pour ne pas être débordés par le flot de demandes. Ils ont déjà une liste de candidats, souvent des proches du locataire sur le départ. «On continue de faire des déçus, confirme Samuel Berrih, patron de plusieurs agences Keller Williams dans l'Est parisien. On ne peut pas louer un appartement trois fois...»

    «On manque de logements dans toutes les zones tendues en France», confirme Éric Allouche, directeur général de Era immobilier France. C'est-à-dire dans les grandes villes mais aussi à la frontière suisse et sur la Côte d'Azur. La baisse du nombre d'appartements à louer sur le site SeLoger atteint 36% entre 2021 et 2023 au niveau national, selon une étude publiée lundi par le site d’annonces. Et à Paris, la chute atteint 74% sur trois ans et 50% sur un an ! Du jamais vu, même dans une ville connue historiquement pour ses difficultés à s’y loger. « J'ai rarement eu aussi peu d'offres », confirme Samuel Berrih, agent immobilier depuis plus de vingt ans.

    Contraintes réglementaires


    Les raisons de cette crise sont multiples. La flambée des taux de crédit, qui plombe le marché de l’achat, a aussi des conséquences sur celui de la location. Les locataires, qui souhaiteraient acquérir leur logement, reportent leur projet et ne quittent plus leur appartement ou leur maison. Il y a moins de rotation. Mais c’est loin d’être tout. Les propriétaires dont le bien se libère, hésitent à relouer. En cause : les contraintes réglementaires qui se sont accumulées ces dernières années. Les loyers sont encadrés dans certaines grandes villes françaises comme Paris, Lyon, Lille ou Bordeaux. L'interdiction de louer des passoires thermiques (notés F ou G sur l'étiquette énergie) à compter de 2025, est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase « Des propriétaires qui préfèrent vendre plutôt que de réaliser de coûteux travaux de rénovation, on en a un par semaine en ce moment », témoigne Frédéric Teboul, directeur du groupe immobilier parisien Fredelion.

    À Paris et en région parisienne, la tenue des Jeux olympiques aggrave encore la situation. Certains logements libérés sont laissés en jachère jusqu'à l'été, ou loués sur de courtes durées en attendant l’évènement. «Un logement libéré sur trois est dans ce cas-là », calcule Frédéric Teboul. La raison ? Essentiellement l’appât du gain. «Les clients pensent qu'ils vont pouvoir louer leur logement une fortune pendant les Jeux, poursuit Samuel Berrih. Ce n'est pas forcément vrai. En attendant, ils ne veulent pas repartir avec un locataire pour trois ans.» Et c'est sans compter les logements loués à l'année via des plateformes comme Airbnb, un système bien plus rentable que les locations classiques et qui a siphonné, un peu partout en France, l'offre classique de logements.

    Les propriétaires imposent leurs conditions


    Les propriétaires profitent parfois de cette situation de pénurie pour imposer leurs conditions. Elles sont quelques fois illégales - comme de demander de provisionner un an de loyers ou de quitter le logement au moment de Jeux olympiques pour le louer à des touristes-, et souvent excessives. «Je suis juge, je suis fonctionnaire et gagne très bien ma vie. J'ai quand même dû demander la caution de mes parents âgés pour avoir un logement. C'était assez humiliant», se souvient amer Éric, la cinquantaine passée. Aux yeux des loueurs, il faut que le candidat coche absolument toutes les cases. Un CDI, de très bons revenus, d’excellents garants... Ce qui aboutit à des situations ubuesques. «Je dois me porter caution pour mon beau-père de 84 ans, raconte Gilles, cadre dirigeant dans une grande entreprise. Il a pourtant fait une très belle carrière, a une très bonne retraite, à près de 7000 euros par mois, de l'argent de côté. Il est obligé de provisionner des mois d'avance en guise de bonne foi, et de demander des garants. Et nous ne sommes pas sûrs qu'il arrive à trouver malgré cela.»

    À la décharge des propriétaires, il devient de plus en plus difficile pour eux de démêler le vrai du faux dans les dossiers de location qui leur sont transmis. Les locataires, qui savent que la concurrence est rude pour décrocher un logement, sont nombreux à enjoliver leur dossier, en gonflant artificiellement leurs revenus ou en transformant un contrat à durée déterminée en CDI. Via Photoshop, il n’est pas très difficile de modifier son bulletin de salaire. Conscients de ces tricheries, les propriétaires qui souhaitent se prémunir contre un potentiel mauvais payeur, mettent ceinture et bretelles. Un cercle vicieux.

    Pourtant, quelles que soient les exigences des bailleurs, les appartements proposés n'ont parfois rien de palaces. «Les propriétaires ne se donnent même plus la peine de refaire les peintures. Ils le louent en mauvais état, ils savent qu'ils vont trouver preneur», poursuit Constance, qui a visité des dizaines d'appartements à Paris depuis septembre. Certains logements insalubres sont même loués à prix d'or. «Je me souviens d'une salle de bains remplie de champignons. Le propriétaire n'avait pas l'air de s'en émouvoir».

    Situations dramatiques


    Ceux qui ne trouvent pas à se loger doivent trouver des solutions d'appoint. Qui parfois s’éternisent de façon dramatique. «On a des étudiants qui logent dans des campings, qui dorment dans leur voiture, raconte Henry Buzy Cazaux, président de l'institut de management des services de l'immobilier. La crise du logement est majeure en France.»

    Et elle a des répercussions dans toute l’économie et la société. « On voit des salariés bloqués dans leur mobilité, des entreprises qui peinent à recruter, des ménages confrontés au rétrécissement de l'offre locative privée sous la pression des locations touristiques et des résidences secondaires, des jeunes qui renoncent à leurs études faute de logement, des demandeurs de logements sociaux qui sont de plus en plus en concurrence», a énuméré Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé Pierre, à l'occasion de la présentation jeudi de son rapport annuel, 70 ans après l'appel de son fondateur.

    Par Jorge Carasso
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    Au Canada, des villes comme Vancouver, Toronto, Montréal, ont commencé des législations trés severes contre Airbnb car cette platerforme était pointée du doigt comme responsable de la crise du logement.

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    • #3
      Bien fait pour Eux
      Ces gens préfèrent habiter dans un grenier de 2 mètres carrés sur Paris , comme des rats et payer plus cher " juste pour le fun " , plutôt que de vivre en dehors de Paris dans un 90 mètres carrés moins cher .



      "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

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      • #4
        Bien fait pour Eux
        Ces gens préfèrent habiter dans un grenier de 2 mètres carrés sur Paris , comme des rats et payer plus cher " juste pour le fun " , plutôt que de vivre en dehors de Paris dans un 90 mètres carrés moins cher .

        Ah, le charme parisien, où même un cagibi devient une oasis de raffinement urbain. Qui aurait cru que le bruit incessant des rues pavées et l'odeur des égouts pouvaient être si... romantiques ? Opter pour un placard surévalué plutôt que pour un spacieux nid en banlieue ? C'est sûr, l'amour pour Paris n'a pas de limites, même si elles sont définies par les murs étroits d'un grenier. Vive la vie à la française, où l'espace n'a pas d'importance tant que la tour Eiffel est dans le champ de vision, même depuis les toilettes
        Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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        • #5
          Au Canada, des villes comme Vancouver, Toronto, Montréal, ont commencé des législations trés severes contre Airbnb car cette platerforme était pointée du doigt comme responsable de la crise du logement.
          La délicate question des régulations contre Airbnb au Canada. Certes, certaines villes ont adopté des mesures sévères pour freiner la plateforme, mais n'oublions pas les avantages qu'elle offre. Airbnb a ouvert de nouvelles opportunités économiques pour les Canadiens, permettant aux propriétaires de tirer profit de leurs biens et aux voyageurs de vivre des expériences uniques. Plutôt que de restreindre, ne devrions-nous pas explorer des solutions collaboratives qui concilient le besoin de logements abordables tout en encourageant l'économie locale ?

          Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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          • #6
            zek

            Je t'invite à lire l'étude faite par l'Université de CB, et Frazer institute qui étaient donnés au gouvernement fédéral et aussi provincial de la CB. AIRBNB a augmenté la crise du logement et l'appauvrissement en CB.

            La plateforme était utilisée par des prostituées, dealders de drogues et a contributé à la violence.

            Un etre normal ne partage pas sa maison chaque jour avec des étrangers.

            Heureusement que plusieurs Provinces ont légiféré sévèrement contre les plateformes de location courte terme. Au Québec, tu risques une amende allant jusqu'au 100 000 dollars si tu mets ta maison en location chez airbnb alors que tu n'as pas le droit.

            Des étudiants Locaux comme internationaux galerent maintenant pour trouver un logement à cause de ces plateformes qui ont aidé les dealers de drogue et les prostituées à se déplacer en toute impunité entre les villes, les cartiers.

            Airbnb a bénéficié d'un vide juridique. Mais c'est plus maintenant.

            Tout comme Uber qui a augmenté l'embouteillage à Toronto. La ville a interdit la délivrance de nouveaux permis car les routes ne le permettent plus.

            Le nouveau capitalisme, créer des start-ups qui font des milliards pendant 2 à 5 ans pendant le vide juridique puis appliquer pour la faillite quand les nouvelles lois bloquent et diminueront leur chiffre d'affaire. C'est la tendance aux États-Unis. C'est comme les dictateurs escrots. Gouverner pendant 5 ans ç 10 ans, vider les caisses publiques et puis disparaitre.

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