La toute nouvelle startup Hynaero, qui prépare son atterrissage en Nouvelle-Aquitaine, développe un projet d'hydravion fait ici, plus moderne et plus efficace que le Canadair en fin de carrière.
https://aqui.fr/wp-content/uploads/2...2-1024x608.jpgHynaero
Le Fregate-F100, qui se veut être l'avion bombardier d'eau remplaçant du Canadair, devrait prendre les airs à l'horizon 2030.
Face à la recrudescence des feux de forêt entraînés par les conséquences du changement climatique, le Canadair fait figure de champion anti-feu. Mais l’avion Canadien ne convainc plus tout le monde. La nouvelle startup Hynaero, qui prépare son installation à TechnoWest avec le soutien de la Région, porte le programme Fregate-F100 avec l’ambition de créer le successeur du mythique avion anti-feu.
David Pincet, expert de l’aviation et de la sécurité civile passé par l’Armée de l’air, l’OTAN et la Direction générale de la Sécurité civile, conseille Hynaero dans son projet, en écho aux nouveaux défis climatiques. “En 2020, vingt pour cent des émissions de CO2 étaient dues aux feux de forêt. Un hectare absorbe entre quinze et vingt tonnes de CO2, un hectare qui brûle émet une dizaine de tonnes”, explique-t-il. Aux émissions causées par l’incendie, il faut en effet ajouter le CO2 qui aurait du être absorbé : un feu de forêt est une double peine pour le climat.
Face à un feu actif, seule la vitesse d’action compte. “Un seau d’eau suffit à éteindre un feu qui brûle depuis moins d’une minute. Après vingt minutes, un seul passage de Canadair ne suffit plus”, souligne-t-il pour expliquer les caractéristiques recherchées : un avion qui doit pouvoir larguer, puis écoper pour re-larguer, le plus rapidement possible. Des critères clairs pour un projet d’aviation partant d’une feuille blanche, ce qui n’a pas été fait depuis des années en Europe.
Renouveler les Canadairs
Le Canadair est aujourd’hui un vieil avion. Conçu par le constructeur Canadien Bombardier dans les années 60 (même si son design a été actualisé à plusieurs reprises), il n’est plus produit depuis une dizaine d’années. Sur les quelques deux cent avions construits, près de cent soixante sont encore en vol alors que la demande croît face à la recrudescence globale des feux. “Certains pays sans capacité comme l’Indonésie, l’Australie, la Suède ou le Portugal souhaitent s’en doter. En France, notre flotte a 27 ans et approche du renouvellement”.
C’est à partir de ce constant qu’est né le projet Fregate-F100. L’objectif n’est pas de créer un “avion du futur”, bardé de technologies non-prouvées, mais de créer un avion moderne efficace, répondant aux demandes des services d’urgence. “Ils veulent un avion capable d’embarquer du fret et des équipages, capable d’embarquer plus d’eau plus rapidement, et surtout capable d’utiliser les mêmes plans d’eau que les Canadairs”. La maintenance, coûteuse pour le Canadair, est aussi un cheval de bataille.
Un projet en recherche de soutien
Le projet a l’horizon 2030 en ligne de mire. L’objectif est d’avoir deux prototypes pour pouvoir proposer au marché un successeur au Canadair, un “avion qui va une fois et demi plus vite et emporte une fois et demi la quantité d’eau pour remplir la mission de deux Canadairs”.
Face au Fregate-F100, Bombardier travaille sur le DHC-515, une mise à jour du design du Canadair. Une concurrence qui n’inquiète pas Hynaero, car le projet Fregate-F100 promet “d’utiliser pour les 30 prochaines années un avion qui n’a pas été conçu il y a cinquante ans”. La France a acheté sa flotte de canadairs il y à vingt-cinq ans, “pour vingt à vingt-deux millions pièce”. Le DHC-515 s’approcherait plus de “cinquante-cinq à soixante millions pièce, pour donner un ordre de grandeur à titre indicatif”. Plus cher, “le Fregate-F100 de dix à quinze pour cent, pour un avion moderne avec beaucoup plus de capacités”.
Un projet d’envergure qui exige quelques bonnes fées au-dessus du berceau de son lancement : parmi les pré-requis, le soutien d’un grand Etat “qui pourrait influencer l’Union Européenne dans le cadre du financement de ce programme. Compte tenu du besoin, mieux vaudrait soutenir l’économie locale que d’acheter nord-américain” avance l’équipe d’Hynaero, qui souligne également le soutien précieux de la Nouvelle-Aquitaine.
Le projet cherche encore des financements: huit cent millions d’euros sur la durée du projet. Pour ce qui est de la construction, Hynaero envisage de s’appuyer sur des industriels néo-aquitains ou occitans : “On ne va pas louper cette opportunité de s’appuyer sur des acteurs établis dans un environnement mature”.
Aqui
https://aqui.fr/wp-content/uploads/2...2-1024x608.jpgHynaero
Le Fregate-F100, qui se veut être l'avion bombardier d'eau remplaçant du Canadair, devrait prendre les airs à l'horizon 2030.
Face à la recrudescence des feux de forêt entraînés par les conséquences du changement climatique, le Canadair fait figure de champion anti-feu. Mais l’avion Canadien ne convainc plus tout le monde. La nouvelle startup Hynaero, qui prépare son installation à TechnoWest avec le soutien de la Région, porte le programme Fregate-F100 avec l’ambition de créer le successeur du mythique avion anti-feu.
David Pincet, expert de l’aviation et de la sécurité civile passé par l’Armée de l’air, l’OTAN et la Direction générale de la Sécurité civile, conseille Hynaero dans son projet, en écho aux nouveaux défis climatiques. “En 2020, vingt pour cent des émissions de CO2 étaient dues aux feux de forêt. Un hectare absorbe entre quinze et vingt tonnes de CO2, un hectare qui brûle émet une dizaine de tonnes”, explique-t-il. Aux émissions causées par l’incendie, il faut en effet ajouter le CO2 qui aurait du être absorbé : un feu de forêt est une double peine pour le climat.
Face à un feu actif, seule la vitesse d’action compte. “Un seau d’eau suffit à éteindre un feu qui brûle depuis moins d’une minute. Après vingt minutes, un seul passage de Canadair ne suffit plus”, souligne-t-il pour expliquer les caractéristiques recherchées : un avion qui doit pouvoir larguer, puis écoper pour re-larguer, le plus rapidement possible. Des critères clairs pour un projet d’aviation partant d’une feuille blanche, ce qui n’a pas été fait depuis des années en Europe.
Renouveler les Canadairs
Le Canadair est aujourd’hui un vieil avion. Conçu par le constructeur Canadien Bombardier dans les années 60 (même si son design a été actualisé à plusieurs reprises), il n’est plus produit depuis une dizaine d’années. Sur les quelques deux cent avions construits, près de cent soixante sont encore en vol alors que la demande croît face à la recrudescence globale des feux. “Certains pays sans capacité comme l’Indonésie, l’Australie, la Suède ou le Portugal souhaitent s’en doter. En France, notre flotte a 27 ans et approche du renouvellement”.
C’est à partir de ce constant qu’est né le projet Fregate-F100. L’objectif n’est pas de créer un “avion du futur”, bardé de technologies non-prouvées, mais de créer un avion moderne efficace, répondant aux demandes des services d’urgence. “Ils veulent un avion capable d’embarquer du fret et des équipages, capable d’embarquer plus d’eau plus rapidement, et surtout capable d’utiliser les mêmes plans d’eau que les Canadairs”. La maintenance, coûteuse pour le Canadair, est aussi un cheval de bataille.
Un projet en recherche de soutien
Le projet a l’horizon 2030 en ligne de mire. L’objectif est d’avoir deux prototypes pour pouvoir proposer au marché un successeur au Canadair, un “avion qui va une fois et demi plus vite et emporte une fois et demi la quantité d’eau pour remplir la mission de deux Canadairs”.
Face au Fregate-F100, Bombardier travaille sur le DHC-515, une mise à jour du design du Canadair. Une concurrence qui n’inquiète pas Hynaero, car le projet Fregate-F100 promet “d’utiliser pour les 30 prochaines années un avion qui n’a pas été conçu il y a cinquante ans”. La France a acheté sa flotte de canadairs il y à vingt-cinq ans, “pour vingt à vingt-deux millions pièce”. Le DHC-515 s’approcherait plus de “cinquante-cinq à soixante millions pièce, pour donner un ordre de grandeur à titre indicatif”. Plus cher, “le Fregate-F100 de dix à quinze pour cent, pour un avion moderne avec beaucoup plus de capacités”.
Un projet d’envergure qui exige quelques bonnes fées au-dessus du berceau de son lancement : parmi les pré-requis, le soutien d’un grand Etat “qui pourrait influencer l’Union Européenne dans le cadre du financement de ce programme. Compte tenu du besoin, mieux vaudrait soutenir l’économie locale que d’acheter nord-américain” avance l’équipe d’Hynaero, qui souligne également le soutien précieux de la Nouvelle-Aquitaine.
Le projet cherche encore des financements: huit cent millions d’euros sur la durée du projet. Pour ce qui est de la construction, Hynaero envisage de s’appuyer sur des industriels néo-aquitains ou occitans : “On ne va pas louper cette opportunité de s’appuyer sur des acteurs établis dans un environnement mature”.
Aqui
Commentaire