gdesmon
... disons que si ça continue sur ce terrain, il pourrait y avoir des "tracasseries" des deux cotés, ne serait que par le problème de l'emigration clandestine ...
C'est clair, oui. Il faudrait toutefois préciser ici que la problématique des migrations clandestines ne touche pas vraiment l'Etat algérien ni ses cercles dirigeants. C'est les individus, généralement de condition fort modeste, qui sont concernés par le phénomène et c'est pour le pays d'atterrissage que la chose constitue réellement un problème à gérer et non pour le pays de départ.
... Pour en revenir à l'usage du français, je trouve le comportement du gouvernement algérien quelque peu schizophrène ...
Il faut regarder les choses avec plus de lucidité. Les dirigeants en question doivent gérer les tendances internes à leur pays (tout comme un politique français doit gérer les "droites" ou les "gauches", les lobbies ... etc.), et en même temps ménager les relations extérieures du pays (avec la France et avec d'autres), tout en gérant sans trop de bruit leurs propres intérêts particuliers (très présents en France). Ce n'est pas évident de marcher en ligne droite dans un capharnaüm de ce genre. Politique alors ...
... Mais une bonne partie de la population n'est quand même pas favorable à l'arabe qui est également perçu comme la langue du colonisateur non ? ...
Pas du tout. La société algérienne vit en situation de diglossie depuis toujours, et l'arabe classique a toujours été un marqueur majeur de l'identité locale dans les temps anciens, tout comme il eut un rôle fondamental dans la constitution du mouvement national algérien à l'époque moderne. J'ignore donc d'où as-tu pu tirer cette affirmation là, mais je puis t'assurer qu'elle ne correspond à aucune réalité ici en Algérie, ni au passé ni au présent.
... En outre le problème du tamazight est toujours récurrent ? ...
Oui, mais ça, c'est une autre problématique, qui ne concerne pas vraiment la place du français face l'arabe. C'est plutôt en rapport avec le caractère exclusif ou non de la langue arabe dans la définition de l'identité nationale algérienne. Un autre débat donc, interne à la société algérienne moderne.
... pour en revenir à l'usage du français, la schizophrènie algérienne ...
Je suggère qu'on évites les jugements de valeur et l'usage abusif des noms d'oiseaux. La discussion y gagnera certainement en qualité et ça evitera les dérapages inutiles.
... l'amène à regarder sans cesse du coté du monde arabe, et à l'éloigner encore plus de la sphère africaine où elle a sa place naturelle ...
L'Algérie est une partie du Maghreb qui, historiquement parlant, fait partie de la sphère culturelle arabo-musulmane depuis le 7e siècle apr. J.-C., soit à peu près depuis la même époque que les Francs de Gaule font partie de la Latinité catholique. On ne va donc pas refaire notre Histoire suivant la vision colonialiste (dont propos sur ce point est un relent), et tu conviendra normalement que ce n'est pas à un français de montrer aux Algériens où se situerait leur "sphère naturelle". N'est-ce pas ?
... Le voisin de l'Ouest semble lui, avoir bien compris cet enjeu économique et culturel en Afrique Occidentale , qui prévoit 500 millions de locuteurs francophones vers 2050 ...
Chacun vois midi devant sa porte dis l'adage chez-vous. Il se trouve que 'Algérie n'est pas le "voisin de l'Ouest", autrement ça se saurait ...
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