Des experts devraient s’atteler à dresser le bilan des incendies qui ont réduit la Kabylie en cendres plusieurs jours durant jusqu’à hier encore. Ce n’est sans doute pas une sinécure tant il est clair que dresser un bilan, ne serait-ce qu’un pan de celui-ci, relève de la prouesse.
Les dizaines de vies humaines perdues dans les circonstances les plus atroces, personne ne pourra jamais mesurer l’affliction qu’elles ont suscitée chez les survivants, chez les rescapés de ces journées et nuits apocalyptiques qui, sans doute, subissent déjà d’affreux traumatismes ; beaucoup garderont des séquelles sur le plan psychologique que seul le temps pourra peut-être guérir, apaiser un tant soit peu. Il est également à se demander quel bilan pourrait fidèlement mesurer les dégâts sur la faune et la flore d’une région, jusqu’à il y a quelques jours, était tellement verdoyante, vivante. Une faune et une flore ayant pourtant bien tenu le coup pour survivre à des conditions climatiques pas très habituelles depuis quelques années.
Hier, à l’heure où ces lignes étaient rédigées, sept feux dévastaient encore des contrées de la Kabylie éplorée, selon un bilan de la Protection civile établi à l’échelle nationale vers la mi-journée. Des lames de feu qui s’en sont allées avaler encore de larges espaces de ces terres que des milliers de personnes ont perdues pour un bout de temps, d’un trait, d’un passage de flammes qui ont réduit à néant le fruit d’un labeur entrepris depuis des lustres, des temps immémoriaux comme pour ces oliveraies entretenues depuis des générations pour constituer la source d’une vie qui n’a jamais été facile dans ces contrées qui, quoi qu’aient fait le temps et les conjonctures, n’ont pu tirer profit des lois de finances ou autres programmes de développement.
Un bilan. Quel bilan ? Celui de ces plantations de toutes espèces qui ont résisté au temps mais dont il ne subsiste aujourd’hui que le souvenir ? Par où commencera l’armée d’experts pour évaluer tout ce qui est parti en fumée comme sur un coup de baguette
maléfique ? Au bout de l’œuvre, le coût risque d’être lourd, très lourd, sur tous les plans. Entre autres, sur le plan socio-économique, les retombées de la catastrophe risquent de peser pendant un temps sur les populations des régions sinistrées.
Déjà sans cela, la wilaya de Tizi-Ouzou n’est pas celle que l’on pourrait qualifier de la plus prospère du pays, son tissu économique étant des plus archaïques, le secteur tertiaire étant outrancièrement dominant par la faute d’une démarche de la part des pouvoirs publics, du moins leurs représentants, hors temps. Les walis qui se succèdent se perdent en constats sans fin dans des visites dès leur installation pour ensuite réunir les potentiels investisseurs issus de la région afin de recenser les contretemps qui ne permettent pas à des projets à forte valeur ajoutée de voir le jour comme c’est le cas dans d’autres contrées du pays.
Peut-être que cette catastrophe dont les populations locales ont payé le prix fort incitera «qui de droit» à enfin mettre en œuvre une autre approche, et que les experts dont parlait le ministre de l’Intérieur mardi dernier, moins de vingt-quatre heures après que le brasier eut été allumé, suggère qu’une espèce de plan Marshall soit dédié à la Kabylie.
En tous les cas, la question se pose dès maintenant : alors de quoi sera fait demain, lorsque commencera à s’estomper, autant que faire se peut, la douleur ?
Azedine Maktou
Les dizaines de vies humaines perdues dans les circonstances les plus atroces, personne ne pourra jamais mesurer l’affliction qu’elles ont suscitée chez les survivants, chez les rescapés de ces journées et nuits apocalyptiques qui, sans doute, subissent déjà d’affreux traumatismes ; beaucoup garderont des séquelles sur le plan psychologique que seul le temps pourra peut-être guérir, apaiser un tant soit peu. Il est également à se demander quel bilan pourrait fidèlement mesurer les dégâts sur la faune et la flore d’une région, jusqu’à il y a quelques jours, était tellement verdoyante, vivante. Une faune et une flore ayant pourtant bien tenu le coup pour survivre à des conditions climatiques pas très habituelles depuis quelques années.
Hier, à l’heure où ces lignes étaient rédigées, sept feux dévastaient encore des contrées de la Kabylie éplorée, selon un bilan de la Protection civile établi à l’échelle nationale vers la mi-journée. Des lames de feu qui s’en sont allées avaler encore de larges espaces de ces terres que des milliers de personnes ont perdues pour un bout de temps, d’un trait, d’un passage de flammes qui ont réduit à néant le fruit d’un labeur entrepris depuis des lustres, des temps immémoriaux comme pour ces oliveraies entretenues depuis des générations pour constituer la source d’une vie qui n’a jamais été facile dans ces contrées qui, quoi qu’aient fait le temps et les conjonctures, n’ont pu tirer profit des lois de finances ou autres programmes de développement.
Un bilan. Quel bilan ? Celui de ces plantations de toutes espèces qui ont résisté au temps mais dont il ne subsiste aujourd’hui que le souvenir ? Par où commencera l’armée d’experts pour évaluer tout ce qui est parti en fumée comme sur un coup de baguette
maléfique ? Au bout de l’œuvre, le coût risque d’être lourd, très lourd, sur tous les plans. Entre autres, sur le plan socio-économique, les retombées de la catastrophe risquent de peser pendant un temps sur les populations des régions sinistrées.
Déjà sans cela, la wilaya de Tizi-Ouzou n’est pas celle que l’on pourrait qualifier de la plus prospère du pays, son tissu économique étant des plus archaïques, le secteur tertiaire étant outrancièrement dominant par la faute d’une démarche de la part des pouvoirs publics, du moins leurs représentants, hors temps. Les walis qui se succèdent se perdent en constats sans fin dans des visites dès leur installation pour ensuite réunir les potentiels investisseurs issus de la région afin de recenser les contretemps qui ne permettent pas à des projets à forte valeur ajoutée de voir le jour comme c’est le cas dans d’autres contrées du pays.
Peut-être que cette catastrophe dont les populations locales ont payé le prix fort incitera «qui de droit» à enfin mettre en œuvre une autre approche, et que les experts dont parlait le ministre de l’Intérieur mardi dernier, moins de vingt-quatre heures après que le brasier eut été allumé, suggère qu’une espèce de plan Marshall soit dédié à la Kabylie.
En tous les cas, la question se pose dès maintenant : alors de quoi sera fait demain, lorsque commencera à s’estomper, autant que faire se peut, la douleur ?
Azedine Maktou
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