Bonjour
Paris - L'utilisation par François Fillon du mot «détail» pour évoquer l'amendement Mariani sur les test ADN pour le regroupement familial a provoqué un début de polémique, le terme étant politiquement sensible depuis son emploi par Jean-Marie le Pen pour évoquer les chambres à gaz.
«Les polémiques ont grossi jusqu'au ridicule un détail, en masquant l'essentiel» du projet de loi Hortefeux sur l'immigration, a déploré samedi le Premier ministre lors du conseil national de l'UMP.
Stéphane Le Foll, bras droit du Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande, a dénoncé dimanche une «expression qui est grave», car «elle a une intonation qu'on a déjà entendue dans la bouche de Jean-Marie Le Pen». En 1987, le président du Front national avait soulevé un tollé en qualifiant les chambres à gaz de «point de détail de l'histoire de la deuxième guerre mondiale».
«François Fillon, cela fait plusieurs fois qu'il a des expressions extrêmement dures et très droitières», a confié M. Le Foll à l'Associated Press, y voyant un «clin d'oeil à un électorat, qui est celui du Front national».
«Si c'est un dérapage, c'est impardonnable de la part d'un Premier ministre. Je ne crois pas que ce soit un dérapage», a-t-il ajouté. Stéphane Le Foll a demandé au président Nicolas Sarkozy de sortir de son silence, car «qui ne dit mot consent». «Il faudrait savoir s'il soutient son Premier ministre ou pas».
Patrick Baudoin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'Homme, a déploré sur France-Inter une expression «malheureuse». «'Détail' fait penser quasi automatiquement à l'expression qu'avait utilisée Jean-Marie Le Pen», a-t-il relevé. Et «s'il s'agit d'un détail, cela veut dire que cela n'a pas beaucoup d'importance, que la mesure prise est quasiment inutile alors pourquoi un acharnement, pourquoi un tel entêtement de la part du gouvernement ou de sa majorité à faire adopter cet amendement» au projet de loi Hortefeux, s'est interrogé M. Baudouin. «Il ne s'agit pas du tout d'un détail».
«Le Premier ministre fait sciemment monter les enchères pour mieux agréger autour de lui toute une frange de l'électorat qui se réfugiait dans le vote Front national», a accusé le directeur général de France Terre d'Asile Pierre Henry sur France-info.
«Quand vous regardez un seul élément de quelque chose, ça s'appelle un détail», a justifié samedi la député UMP Nadine Morano. «Une tache sur un manteau, un bouton sur une veste, c'est un détail par rapport à la couleur du vêtement!». Le Premier ministre «a voulu dire que cette loi est une loi importante et qu'en fait dans les médias, on en entend quoi, uniquement un amendement d'origine parlementaire qui n'est pas le texte du gouvernement», a-t-elle expliqué.
D'autres n'ont même pas relevé l'emploi du mot «détail» par le Premier ministre dans son intervention. Interrogé par une journaliste, le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian s'est même étonné dans un premier temps du recours à cette expression: «je trouve votre question curieusement référencée», a-t-il d'abord réagi, avant de se reprendre quand les journalistes lui ont expliqué que l'expression était celle de François Fillon: «c'est un amendement», a-t-il alors souligné.
Quant à l'ancien Premier ministre Edouard Balladur, il s'est prononcé samedi sur Europe-1 pour le retrait pur et simple de l'amendement sur les tests ADN: «quand on commet une erreur, et bien on la répare».
«C'est un amendement néfaste», a également jugé dimanche sur Canal& l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin. «Ce qui est en cause maintenant, à mon avis, c'est la difficulté pour le gouvernement, pour le pouvoir tout entier, de reconnaître qu'il a fait une erreur. Le plus sage serait qu'il le fasse. Surtout qu'il risque la censure du Conseil constitutionnel s'il s'obstine», a-t-il souligné.
Source: AP
Paris - L'utilisation par François Fillon du mot «détail» pour évoquer l'amendement Mariani sur les test ADN pour le regroupement familial a provoqué un début de polémique, le terme étant politiquement sensible depuis son emploi par Jean-Marie le Pen pour évoquer les chambres à gaz.
«Les polémiques ont grossi jusqu'au ridicule un détail, en masquant l'essentiel» du projet de loi Hortefeux sur l'immigration, a déploré samedi le Premier ministre lors du conseil national de l'UMP.
Stéphane Le Foll, bras droit du Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande, a dénoncé dimanche une «expression qui est grave», car «elle a une intonation qu'on a déjà entendue dans la bouche de Jean-Marie Le Pen». En 1987, le président du Front national avait soulevé un tollé en qualifiant les chambres à gaz de «point de détail de l'histoire de la deuxième guerre mondiale».
«François Fillon, cela fait plusieurs fois qu'il a des expressions extrêmement dures et très droitières», a confié M. Le Foll à l'Associated Press, y voyant un «clin d'oeil à un électorat, qui est celui du Front national».
«Si c'est un dérapage, c'est impardonnable de la part d'un Premier ministre. Je ne crois pas que ce soit un dérapage», a-t-il ajouté. Stéphane Le Foll a demandé au président Nicolas Sarkozy de sortir de son silence, car «qui ne dit mot consent». «Il faudrait savoir s'il soutient son Premier ministre ou pas».
Patrick Baudoin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'Homme, a déploré sur France-Inter une expression «malheureuse». «'Détail' fait penser quasi automatiquement à l'expression qu'avait utilisée Jean-Marie Le Pen», a-t-il relevé. Et «s'il s'agit d'un détail, cela veut dire que cela n'a pas beaucoup d'importance, que la mesure prise est quasiment inutile alors pourquoi un acharnement, pourquoi un tel entêtement de la part du gouvernement ou de sa majorité à faire adopter cet amendement» au projet de loi Hortefeux, s'est interrogé M. Baudouin. «Il ne s'agit pas du tout d'un détail».
«Le Premier ministre fait sciemment monter les enchères pour mieux agréger autour de lui toute une frange de l'électorat qui se réfugiait dans le vote Front national», a accusé le directeur général de France Terre d'Asile Pierre Henry sur France-info.
«Quand vous regardez un seul élément de quelque chose, ça s'appelle un détail», a justifié samedi la député UMP Nadine Morano. «Une tache sur un manteau, un bouton sur une veste, c'est un détail par rapport à la couleur du vêtement!». Le Premier ministre «a voulu dire que cette loi est une loi importante et qu'en fait dans les médias, on en entend quoi, uniquement un amendement d'origine parlementaire qui n'est pas le texte du gouvernement», a-t-elle expliqué.
D'autres n'ont même pas relevé l'emploi du mot «détail» par le Premier ministre dans son intervention. Interrogé par une journaliste, le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian s'est même étonné dans un premier temps du recours à cette expression: «je trouve votre question curieusement référencée», a-t-il d'abord réagi, avant de se reprendre quand les journalistes lui ont expliqué que l'expression était celle de François Fillon: «c'est un amendement», a-t-il alors souligné.
Quant à l'ancien Premier ministre Edouard Balladur, il s'est prononcé samedi sur Europe-1 pour le retrait pur et simple de l'amendement sur les tests ADN: «quand on commet une erreur, et bien on la répare».
«C'est un amendement néfaste», a également jugé dimanche sur Canal& l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin. «Ce qui est en cause maintenant, à mon avis, c'est la difficulté pour le gouvernement, pour le pouvoir tout entier, de reconnaître qu'il a fait une erreur. Le plus sage serait qu'il le fasse. Surtout qu'il risque la censure du Conseil constitutionnel s'il s'obstine», a-t-il souligné.
Source: AP
Commentaire