On reparlera plus tard des lacunes de cette campagne. Il faudra en tirer les leçons. Ségolène Royal a-t-elle été assez « pro » ? Combien ont coûté ses problèmes d’éloquence ? Le Parti socialiste dispose-t-il d’une organisation adaptée pour un combat de cette intensité ? Les éléphants ont-ils savonné la planche de leur candidate ? Pourquoi les élites ont-elles rallié Bayrou ?
On se demandera si la France était prête à choisir une femme présidente.
On réfléchira à la nouvelle donne qu’a comprise Sarkozy. À cette stratégie de connivence affichée avec les puissances d’argent : entreprises, presse, instituts de sondage. Au ralliement sans scrupule de personnalités, à la corruption et la menace. On se demandera comment doit s’organiser la gauche pour combattre ce drôle de type d’adversaire.
Mais aujourd’hui, saluons d’abord Ségolène Royal. Il y a des défaites dans l’honneur. Il y a des défaites qui portent les germes de lendemains meilleurs. Et celle-ci en est une.
Car enfin, qu’a fait Ségolène Royal en moins d’un an ? Elle a tout simplement fondé la gauche du XXIe siècle.
Après les errements du deuxième septennat de François Mitterrand, la victoire trop précoce de Jospin, la gouvernance efficace mais si fade de son quinquennat, le drame du 21 avril 2002, la gauche était orpheline de ses valeurs. Sans boussole, sans morale, sans âme, sa langue était une langue morte, ses pratiques les rites d’une liturgie sans fidèle.
En moins d’un an, Ségolène Royal a ouvert les fenêtres et ramené à la vie le mouvement socialiste.
Au cours de la campagne d’investiture, elle a secoué les militants, rénové le logiciel, fondé de nouveaux concepts. Elle a surtout changé en profondeur les pratiques d’un parti qui se complaisait jusqu’alors dans les discours et les synthèses habiles. Ségolène Royal ne se demande pas s’il faut être social démocrate ou socialiste ou démocrate. Comme elle dit, elle estime que la politique doit « régler des problèmes ». Ce qui compte, ce sont les propositions. On y collera les étiquettes qu’on voudra.
Au cours de la campagne d’investiture, elle a refondé le lien entre la gauche et les classes populaires, et posé les jalons de l’approche « participative ». Certes, Nicolas Sarkozy, avec ses assauts de démagogie calculée, a séduit les « petits blancs » et les petits propriétaires (ou ceux qui rêvent de le devenir). Mais le lien authentique, durable, fondateur, a commencé à être restauré.
Surprise. Au cours de l’entre deux tours, une nouvelle alchimie s’est produite. Les élites traditionnelles de la gauche, qui l’avaient désertée, sont revenues. Charléty restera pour beaucoup de participants le souvenir de ce que le PS ne connaissait plus. Un monde fou. La jeunesse des banlieues. Les familles. Les artistes, les musiques de France, rassemblée, communiant. Cela n’existait plus. Cela a existé de nouveau.
Alors certes l’adversaire était fort. Il a utilisé sans aucun scrupule les ressources de l’Etat et les amitiés privées. Il a acheté les soutiens des uns et a obtenu les autres grace au chantage, à la convoitise, à la lâcheté.
Alors certes, il va falloir se battre, et durer.
Mais se battre, et durer, c’est ça la gauche, non ? On n’est pas spontanément du côté du pouvoir à gauche. Et aujourd’hui la gauche existe à nouveau. Trop jeune, trop frêle pour gagner cette rencontre elle est quand même ressuscité au cours de cette campagne.
Alors à demain, la gauche, à demain, Ségolène, et merci !
On se demandera si la France était prête à choisir une femme présidente.
On réfléchira à la nouvelle donne qu’a comprise Sarkozy. À cette stratégie de connivence affichée avec les puissances d’argent : entreprises, presse, instituts de sondage. Au ralliement sans scrupule de personnalités, à la corruption et la menace. On se demandera comment doit s’organiser la gauche pour combattre ce drôle de type d’adversaire.
Mais aujourd’hui, saluons d’abord Ségolène Royal. Il y a des défaites dans l’honneur. Il y a des défaites qui portent les germes de lendemains meilleurs. Et celle-ci en est une.
Car enfin, qu’a fait Ségolène Royal en moins d’un an ? Elle a tout simplement fondé la gauche du XXIe siècle.
Après les errements du deuxième septennat de François Mitterrand, la victoire trop précoce de Jospin, la gouvernance efficace mais si fade de son quinquennat, le drame du 21 avril 2002, la gauche était orpheline de ses valeurs. Sans boussole, sans morale, sans âme, sa langue était une langue morte, ses pratiques les rites d’une liturgie sans fidèle.
En moins d’un an, Ségolène Royal a ouvert les fenêtres et ramené à la vie le mouvement socialiste.
Au cours de la campagne d’investiture, elle a secoué les militants, rénové le logiciel, fondé de nouveaux concepts. Elle a surtout changé en profondeur les pratiques d’un parti qui se complaisait jusqu’alors dans les discours et les synthèses habiles. Ségolène Royal ne se demande pas s’il faut être social démocrate ou socialiste ou démocrate. Comme elle dit, elle estime que la politique doit « régler des problèmes ». Ce qui compte, ce sont les propositions. On y collera les étiquettes qu’on voudra.
Au cours de la campagne d’investiture, elle a refondé le lien entre la gauche et les classes populaires, et posé les jalons de l’approche « participative ». Certes, Nicolas Sarkozy, avec ses assauts de démagogie calculée, a séduit les « petits blancs » et les petits propriétaires (ou ceux qui rêvent de le devenir). Mais le lien authentique, durable, fondateur, a commencé à être restauré.
Surprise. Au cours de l’entre deux tours, une nouvelle alchimie s’est produite. Les élites traditionnelles de la gauche, qui l’avaient désertée, sont revenues. Charléty restera pour beaucoup de participants le souvenir de ce que le PS ne connaissait plus. Un monde fou. La jeunesse des banlieues. Les familles. Les artistes, les musiques de France, rassemblée, communiant. Cela n’existait plus. Cela a existé de nouveau.
Alors certes l’adversaire était fort. Il a utilisé sans aucun scrupule les ressources de l’Etat et les amitiés privées. Il a acheté les soutiens des uns et a obtenu les autres grace au chantage, à la convoitise, à la lâcheté.
Alors certes, il va falloir se battre, et durer.
Mais se battre, et durer, c’est ça la gauche, non ? On n’est pas spontanément du côté du pouvoir à gauche. Et aujourd’hui la gauche existe à nouveau. Trop jeune, trop frêle pour gagner cette rencontre elle est quand même ressuscité au cours de cette campagne.
Alors à demain, la gauche, à demain, Ségolène, et merci !
Commentaire