Demain, 20h, les admis au 2ème tour seront connus. Quelle va être la surprise et y en aura-t-il ? Tous les pronostics sont permis : Sarkozy- Royal ? Sarko-Bayrou ? Sarko-le Pen ? Bayrou-le Pen ? Toutes les hypothèses sont plausibles et sont même intégrées dans la préparation des grands débats de demain soir sur les grandes chaînes TV. 30% des Français en effet, à moins de deux jours, n’ont pas encore fait leur choix.
Campagne déroutante, cette présidentielle, partie dans une première phase sur les chapeaux de roues, avec deux grands candidats donnés favoris, voit un troisième, François Bayrou, venir troubler la donne. Les jeux aujourd’hui se font avec lui et il s’est même trouvé des velléités à gauche, pour tenter de composer avec ce trouble-fête. Il n’en fallait pas plus pour enfoncer davantage la candidate de gauche et donner du grain à moudre à tous ceux qui claironnent que la gauche, globalement, et le PS, particulièrement, sont en déclin.
Alors que Sarkozy a réussi à rassembler la droite autour de sa candidature, ce qui lui a permis d’être en pole position dans les intentions de vote du 1er tour, aujourd’hui les militants et électeurs de gauche sont troublés par une interrogation de plus en plus récurrente : «Est-ce Ségolène va être au premier tour ?»
Que de chemin de régression depuis l’unique question d’alors : qui de Ségolène ou de Sarkozy l’emportera au second tour.
L’hypothèse redoutée d’un affrontement droite-droite a amené Dominique Strauss- Kahn, lors d’une dernière conférence de presse, à lancer un véritable cri d’alarme et à appeler à «revenir aux fondamentaux ».
S’adressant à ceux de son camp qui seraient tentés par le vote Bayrou, et sans les désigner explicitement, l’ancien ministre socialiste de l’Économie les exhorte en ces termes : «Quand on est de gauche, on vote à gauche.» Les 30% d’électeurs indécis constituent pour beaucoup une réserve de gauche de militants déçus par le choix qu’a porté le PS sur Ségolène Royal, et en ce sens, l’appel de Strauss Kahn peut être utile pour éviter la catastrophe qui verrait la droite et le centre ou la droite et l’extrême droite arriver en finale.
On ne serait pas arrivé à ces frayeurs si le PS avait réussi à rassembler les militants de gauche autour d’un programme minimum. Il n’y a jamais eu, en effet, autant de candidats de la gauche ou de l’extrême gauche à une élection présidentielle: Besancenot de la Ligue communiste révolutionnaire, Buffet du Parti communiste, Laguiller de Lutte ouvrière, Bové Altermondialiste, Voynet des Verts. Schivardi du Parti des travailleurs. En dehors de Besancenot, crédité de plus de 5% d’intention de vote, et de José Bové pour 3% des voix, les autres candidats de gauche ne réunissent chacun, au plus, que 1,5 % (cas de George Buffet).
Il faut espérer, dans le cas d’un passage réussi de Ségolène au 1er tour, qu’ils appellent clairement à voter pour elle, pour la victoire de la gauche.
Il faut espérer aussi, dans le cas d’un affrontement Ségolène-Sarkozy (pas tout à fait évident) que les électeurs républicains et démocrates qui s’apprêtaient à voter Sarkozy mais qui sont aujourd’hui réservés suite à ses déclarations intempestives sur l’immigration et l’identité ou encore sur les homosexuels, puissent se raviser par un report de voix sur la candidate socialiste.
Dans une autre hypothèse, celle où Bayrou, qui a fait, selon tous les observateurs, une excellente campagne, arrive au premier tour, face à Sarkozy, ce dernier aura beaucoup de soucis à se faire. Le candidat de l’UMP en est bien conscient et sait que tous ceux qui votent Bayrou par protestation contre la gauche et la droite réunies, ne le rallieront jamais.
Si, enfin, Ségolène Royal était confrontée à Bayrou pour le second tour, elle pourrait espérer voir ce type d’électeurs opter pour elle, car sa liberté de ton et sa démarcation par rapport au «dogme socialiste» seraient dans ce cas des atouts.
Par Le Soir
Campagne déroutante, cette présidentielle, partie dans une première phase sur les chapeaux de roues, avec deux grands candidats donnés favoris, voit un troisième, François Bayrou, venir troubler la donne. Les jeux aujourd’hui se font avec lui et il s’est même trouvé des velléités à gauche, pour tenter de composer avec ce trouble-fête. Il n’en fallait pas plus pour enfoncer davantage la candidate de gauche et donner du grain à moudre à tous ceux qui claironnent que la gauche, globalement, et le PS, particulièrement, sont en déclin.
Alors que Sarkozy a réussi à rassembler la droite autour de sa candidature, ce qui lui a permis d’être en pole position dans les intentions de vote du 1er tour, aujourd’hui les militants et électeurs de gauche sont troublés par une interrogation de plus en plus récurrente : «Est-ce Ségolène va être au premier tour ?»
Que de chemin de régression depuis l’unique question d’alors : qui de Ségolène ou de Sarkozy l’emportera au second tour.
L’hypothèse redoutée d’un affrontement droite-droite a amené Dominique Strauss- Kahn, lors d’une dernière conférence de presse, à lancer un véritable cri d’alarme et à appeler à «revenir aux fondamentaux ».
S’adressant à ceux de son camp qui seraient tentés par le vote Bayrou, et sans les désigner explicitement, l’ancien ministre socialiste de l’Économie les exhorte en ces termes : «Quand on est de gauche, on vote à gauche.» Les 30% d’électeurs indécis constituent pour beaucoup une réserve de gauche de militants déçus par le choix qu’a porté le PS sur Ségolène Royal, et en ce sens, l’appel de Strauss Kahn peut être utile pour éviter la catastrophe qui verrait la droite et le centre ou la droite et l’extrême droite arriver en finale.
On ne serait pas arrivé à ces frayeurs si le PS avait réussi à rassembler les militants de gauche autour d’un programme minimum. Il n’y a jamais eu, en effet, autant de candidats de la gauche ou de l’extrême gauche à une élection présidentielle: Besancenot de la Ligue communiste révolutionnaire, Buffet du Parti communiste, Laguiller de Lutte ouvrière, Bové Altermondialiste, Voynet des Verts. Schivardi du Parti des travailleurs. En dehors de Besancenot, crédité de plus de 5% d’intention de vote, et de José Bové pour 3% des voix, les autres candidats de gauche ne réunissent chacun, au plus, que 1,5 % (cas de George Buffet).
Il faut espérer, dans le cas d’un passage réussi de Ségolène au 1er tour, qu’ils appellent clairement à voter pour elle, pour la victoire de la gauche.
Il faut espérer aussi, dans le cas d’un affrontement Ségolène-Sarkozy (pas tout à fait évident) que les électeurs républicains et démocrates qui s’apprêtaient à voter Sarkozy mais qui sont aujourd’hui réservés suite à ses déclarations intempestives sur l’immigration et l’identité ou encore sur les homosexuels, puissent se raviser par un report de voix sur la candidate socialiste.
Dans une autre hypothèse, celle où Bayrou, qui a fait, selon tous les observateurs, une excellente campagne, arrive au premier tour, face à Sarkozy, ce dernier aura beaucoup de soucis à se faire. Le candidat de l’UMP en est bien conscient et sait que tous ceux qui votent Bayrou par protestation contre la gauche et la droite réunies, ne le rallieront jamais.
Si, enfin, Ségolène Royal était confrontée à Bayrou pour le second tour, elle pourrait espérer voir ce type d’électeurs opter pour elle, car sa liberté de ton et sa démarcation par rapport au «dogme socialiste» seraient dans ce cas des atouts.
Par Le Soir
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