LA CONFIANCE.
La confiance dans les relations interpersonnelles. Quelle question intéressante parce que personne ne peut nier que la confiance est très importante pour bâtir des relations qui ne seraient pas « viciées » à la base Et des relations qui ne seraient pas des relations viciées » mon Dieu il en faut pour vivre sereinement.
Peut-on vivre sans confiance ?
Ce n’est pas pour rien aussi que Madeleine Ouellette-Michalska décréta à juste titre un jour que « La fin du monde, c'est quand on cesse d'avoir confiance ».
C’est d’une vérité écrasante ! Imaginez une seconde une famille désertée par la confiance entre ses membres ! Imaginez une autre seconde un couple où la confiance ne serait qu’un vague souvenir terni par de scélérates tromperies à répétition. Que restera-t-il de cette famille et de ce couple. Ils auront tout simplement cessé d’exister lorsqu’un minimum de confiance aura été gommé.
Non évidemment que la confiance dans l’autre est fondamentale et j’aime bien croire Laure Conan lorsqu’il dit que « L'amitié sans confiance, c'est une fleur sans parfum. »
Je crois aussi qu’il y a énormément de vérité dans cette idée d’Eric Tabarly quand il dit que « la confiance est un élément majeure, sans elle aucun projet n’aboutit. »
Mais car il y a un mais La confiance, tout en ayant ce caractère primordial dans les relations interpersonnelles et sociales en général est en même temps dangereuse, très dangereuse même. C’est presque une évidence. C’est pour ça que Pierre corneille n’a pas manqué de rappeler que « Le trop de confiance attire le danger. » pour simplifier à l’extrême je dirai que la confiance dans l’autre c’est comme le café. Tout le monde sait que le café fait du bien et que c’est l’excès de café qui est dangereux pour la santé.
France Théoret signifie autrement et plus explicitement la dangerosité de la confiance quand il dit que « Faire confiance c'est se destiner à être trompé . » c’est une façon de suggérer que c’est précisément « de la confiance que nait la trahison. »
Qui n’a pas dans son existence ici bas vérifié au moins une fois cette vérité que la confiance donnée est un besoin autant qu’un danger ?
La dangerosité de la confiance devrait-elle conduire à se réfugier dans la plus stricte des défiances envers autrui ?
Assurément que Non. Même si Paul Léautaud a pu affirmer que « La méfiance est toujours pour moi une des formes de l'intelligence. La confiance une des formes de la bêtise.
Ce n’est pas intelligent comme position parce que Hesiode nous avertit intelligemment en nous disant que Confiance et défiance sont également la ruine des hommes. » suggérant ainsi qu’il faut toujours éviter de se placer dans des positions extrémistes en la matière. On ne doit pas refuser de façon extrémiste toute confiance parce que dangereuse pour camper dans une extrême défiance d’autant que comme nous le dit le cardinal de retz « On est plus souvent dupé par la défiance que par la confiance ».
C’est vrai aussi : on a peut-être souvent été injuste par notre défiance envers quelqu’un qui méritait notre confiance parce qu’il a donné beaucoup de gages qu’on n’a pas su voir de façon opportune. C’est toujours une perte de rater une belle amitié car la confiance est une denrée aurifère et donc rare par définition.
Alors dans tout cela que faut-il adopter comme position. Cela me parait clair. : le juste milieu.
Aucun excès ni dans un sens ni dans l’autre.
Accorder, par positivisme le préjugé favorable à autrui lorsque rien d’explicitement clair n’intervient pour nous mettre en état d’alerte.
De toute les façons« la confiance n’exclut pas le contrôle » selon Lénine
- un minimum de prudence ne fera de mal ni à la méfiance ni à la confiance. La prudence est, dit-on, mère de sûreté ». On dit aussi que « L'adversité met la prudence au cœur de l'homme. (Pindare) et que « La prudence ne prévient pas tous les malheurs, mais le défaut de prudence ne manque jamais de les attirer. »
Comment faire pour agir avec prudence ? Et bien la formule est celle donnée je crois par Sophocle qui nous dit que « Pour agir avec prudence, il faut savoir écouter » tout simplement.
« Soyez polis envers tous mais intimes avec peu et choisissez-les bien avant de leur faire confiance » nous dit G. Washington, car « La confiance ne se réclame pas, elle se gagne ».
Je crois que pour rattacher effectivement la confiance avec la prudence il n’y a pas mieux que cette formule que l’on doit à Proust lorsqu’il nous dit : « Ne donnez pas votre confiance, prêtez-la » et j’aimerai ajouter pour ma part « retirez la pendant qu’il est encore temps et que les dégâts ne sont pas dramatiques. »
Que dire pour conclure sur la question ?
Je pense qu’il ne faut pas oublier cette idée qu’il faut que chacun s’adresse à lui-même sur cette question de la confiance avant de scruter autrui et de s’imprégner de l’idée que « avoir la confiance de quelqu’un est un compliment plus important que d’être aimé » (G Mac Donald) et que l’on ne peut décemment pas exiger d’autrui ce que nous même sommes peut être incapables d’offrir ou de préserver. Çela aussi est d’importance capitale et G Elqozyl le dit bien « la Confiance : sentiment par lequel les salauds nous trompent et grâce auquel peut-être nous trompons les gogos. »
Enfin je ne peux terminer ces propos sans citer cette idée première que l’on doit à André Maurois qui nous dit que « Il y a trois dimensions de l'amour (dans tous les sens qu’il recouvre) : la profondeur, la durée et la confiance. » Or d’où provient la profondeur et la durée du sentiment sinon de la confiance partagée, placée dans la réciprocité ?
amical.
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