Bonsoir
A 50 ans, Mey Mint arrive à peine à marcher, s'étouffe en montant l'escalier, souffre de diabète et de troubles cardiaques.
Noyée dans sa graisse, écrasée par son poids, elle est une des victimes de la tradition mauritanienne du «gavage», née de l'assimilation entre beauté et obésité chez les femmes maures, et contre laquelle le gouvernement fait campagne.
«Ma mère pensait me rendre belle, mais elle m'a rendue malade», dit Mey Mint, qui refuse de donner son nom complet. Chez les Maures, on dit que la place qu'une femme occupe dans le coeur de son mari est proportionnelle à son poids.
Signe de richesse dans cette culture du désert, l'obésité des femmes se travaille, via le gavage. Un terme qui n'est pas choisi au hasard, les filles à marier subissant un traitement similaire à celui des oies.
Pour Mey Mint, le gavage a commencé à quatre ans: elle était forcée à boire des dizaines de litres de lait de chamelle par jour. Quand elle vomissait ou refusait d'avaler, on la frappait.
Désormais, le gouvernement mène inlassablement campagne sur les risques liés à l'obésité. Et, comme les chansons d'amour mauritaniennes sont des odes à la beauté des grosses, le ministère de la Santé a commandité des chansons romantiques célébrant la minceur.
Les hommes, eux, ne s'en cachent pas: ils préfèrent les femmes XXL. Isselmou Ould Mohamed, 32 ans, aime les 90 kilos de son épouse, et s'est fâché quand il a appris qu'elle allait au stade pour perdre ceux gagnés pendant sa grossesse. «Je veux pouvoir attraper ses poignées d'amour. Je lui ai dit que si elle maigrissait beaucoup, je divorcerais.»
20 minutes
A 50 ans, Mey Mint arrive à peine à marcher, s'étouffe en montant l'escalier, souffre de diabète et de troubles cardiaques.
Noyée dans sa graisse, écrasée par son poids, elle est une des victimes de la tradition mauritanienne du «gavage», née de l'assimilation entre beauté et obésité chez les femmes maures, et contre laquelle le gouvernement fait campagne.
«Ma mère pensait me rendre belle, mais elle m'a rendue malade», dit Mey Mint, qui refuse de donner son nom complet. Chez les Maures, on dit que la place qu'une femme occupe dans le coeur de son mari est proportionnelle à son poids.
Signe de richesse dans cette culture du désert, l'obésité des femmes se travaille, via le gavage. Un terme qui n'est pas choisi au hasard, les filles à marier subissant un traitement similaire à celui des oies.
Pour Mey Mint, le gavage a commencé à quatre ans: elle était forcée à boire des dizaines de litres de lait de chamelle par jour. Quand elle vomissait ou refusait d'avaler, on la frappait.
Désormais, le gouvernement mène inlassablement campagne sur les risques liés à l'obésité. Et, comme les chansons d'amour mauritaniennes sont des odes à la beauté des grosses, le ministère de la Santé a commandité des chansons romantiques célébrant la minceur.
Les hommes, eux, ne s'en cachent pas: ils préfèrent les femmes XXL. Isselmou Ould Mohamed, 32 ans, aime les 90 kilos de son épouse, et s'est fâché quand il a appris qu'elle allait au stade pour perdre ceux gagnés pendant sa grossesse. «Je veux pouvoir attraper ses poignées d'amour. Je lui ai dit que si elle maigrissait beaucoup, je divorcerais.»
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