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Lire pour se distraire : Biais de négativité/Negativity bias

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  • Lire pour se distraire : Biais de négativité/Negativity bias

    Dans une étude désormais célèbre de 1998, le Dr John Cacioppo de l'Université de Chicago a montré à 300 personnes une série d'images connues pour provoquer des réponses positives, neutres et négatives, tout en surveillant la quantité de traitement qui se produit dans leur cerveau. Comme on pouvait s'y attendre, les stimuli positifs ont généré une activité beaucoup plus prononcée que les stimuli neutres. Mais plus surprenant encore, les stimuli négatifs ont généré une activité beaucoup plus prononcée que les stimuli positifs. L'étude a conclu que les humains réagissent beaucoup plus fortement aux émotions négatives qu'aux émotions positives.

    En d'autres termes, nous avons un biais de négativité. Nous avons tendance à nous souvenir et à fonder nos actions davantage sur les traumatismes que sur les expériences positives. Nous nous souvenons des insultes et des préjudices plus que des louanges et des faveurs. Nos attitudes et nos décisions sont davantage influencées par des pensées négatives que par des pensées positives.

    Nous nous réveillons au milieu de la nuit avec l'esprit retournant cette critique de notre patron ou cette blague que nous avons racontée qui a mal tourné. Nous n'arrivons pas à oublier. Mais nous avons oublié le compliment que notre patron nous a fait la veille ou la blague qui a été accueillie par des rires hilarants.

    Pendant des millénaires, ce parti pris a sans doute été d'une grande utilité sociale. Nous avons veillé à nous souvenir des récits de mise en garde des villes voisines afin d'éviter tout ce qui pourrait nuire à notre capacité de survivre et de prospérer. Nous nous sommes souvenus des critiques de nos patrons afin de pouvoir les utiliser pour reconsidérer nos actions et nous construire vers un potentiel non réalisé. Nous nous sommes souvenus de cette mauvaise blague que nous avons racontée pour nous empêcher de recommencer et de mettre à mal nos amitiés.

    Aujourd'hui, nous avons la possibilité d'absorber des quantités presque illimitées d'informations, des meilleures nouvelles sur le progrès social et la coopération humaine aux pires nouvelles sur la pauvreté, la haine, le sectarisme, la destruction de l'environnement, l'oppression et la tyrannie. Notre tendance à la négativité nous attire naturellement vers les nouvelles qui suscitent la colère, la tristesse et la peur. Nous cliquons de manière réflexive sur les titres qui nous mettent en colère, nous attristent ou nous effraient. Ainsi, les médias nous offrent davantage, en donnant la priorité aux nouvelles qui suscitent l'indignation et le désespoir. Nous obtenons notre dose et eux obtiennent leurs clics. Et le cycle se construit de lui-même. Très vite, il apparaît que le monde n'est plus que douleur, colère et tristesse.

    D'une certaine manière, nous sommes à bout de nerfs face à cet interminable outrage et désespoir de la vie moderne. Beaucoup d'entre nous, sinon la plupart, déclarent être épuisés et battus par elle.

    Mais à un autre niveau, peut-être plus profond, nous aspirons à cette négativité. Notre instinct nous dit qu'absorber le plus de négativité possible nous protégera du mal. L'évolution semble nous avoir appris que ceux qui ne restent jamais vigilants face aux nombreuses menaces et dangers qui nous entourent sont ceux qui sont détruits par eux.

    Nous gravitons naturellement vers l'indignation et le désespoir. Consciemment ou inconsciemment, nous les choisissons comme guides.


    Negativity bias
    By Peter Schulte
    Well done is better than well said.
    — Benjamin Franklin
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