Nazim Baya
Le général de corps d’armée se fait discret. Ses apparitions
Vêtu de son pyjama court Harry Potter, le général major nous a accueilli dans sa chambre sobrement décorée. Un lit trois place, un chevet sur lequel trône la photo en noir et blanc de Ibn Badis et une bibliothèque remplie de vaisselles. Des posters de Franco, de Kim Jung Un et de Abdelfattah Al Sissi ornent les murs peints en vert kaki. C’est ici que Gaid Salah passe le plus clair de son temps afin de se préparer à l’examen de 6ème. Le général de 80 ans affirme l’avoir passé à maintes reprises. Sans succès. “Ce n’est pas facile. J’ai essayé plusieurs fois. Rien n’y fait. L’examen de 6e pour moi, c’est comme Bouteflika durant le 4e mandat, ça n’a jamais marché” reconnait-il, la mine défaite. Studieux, l’élève Ahmed passe entre 6 et 7 heures par jour plongé dans son “كتاب القراءة” à ânonner “ماما في السوق” ” بابا في البستان”. “Je n’ai plus le temps. J’ai dû annuler mes discours du mardi, du mercredi et du jeudi” regrette le général avant de reconnaître “ce n’est pas grave, de toute façon j’allais redire la même chose que mardi, mercredi et jeudi passés”. Le général estime pourtant que l’examen serait à sa portée si seulement il savait lire et écrire. “Le plus dur à l’examen… c’est de savoir écrire correctement son nom sur la feuille” admet-il et de faire observer “quand je pense à tous ces Algériens qui me demandent de réécrire la constitution…”. Sur le bureau où sont éparpillés des livres scolaires, on aperçoit une boite de Juvamine “Top forme Sénior” et un verre rempli d’eau dans lequel baigne un râtelier. Demain à 8h, comme des milliers d’élèves à travers le territoire national, le chef d’état-major passera le concours de sixième. Il est confiant. Il sait qu’il a toutes les chances de son côté. “Je ne sais toujours pas lire et écrire. Mais maintenant je sais interpeller et emprisonner. ça fera réfléchir plus d’un avant de me recaler” lâche-t-il, plein d’assurance.
Le général de corps d’armée se fait discret. Ses apparitions
Vêtu de son pyjama court Harry Potter, le général major nous a accueilli dans sa chambre sobrement décorée. Un lit trois place, un chevet sur lequel trône la photo en noir et blanc de Ibn Badis et une bibliothèque remplie de vaisselles. Des posters de Franco, de Kim Jung Un et de Abdelfattah Al Sissi ornent les murs peints en vert kaki. C’est ici que Gaid Salah passe le plus clair de son temps afin de se préparer à l’examen de 6ème. Le général de 80 ans affirme l’avoir passé à maintes reprises. Sans succès. “Ce n’est pas facile. J’ai essayé plusieurs fois. Rien n’y fait. L’examen de 6e pour moi, c’est comme Bouteflika durant le 4e mandat, ça n’a jamais marché” reconnait-il, la mine défaite. Studieux, l’élève Ahmed passe entre 6 et 7 heures par jour plongé dans son “كتاب القراءة” à ânonner “ماما في السوق” ” بابا في البستان”. “Je n’ai plus le temps. J’ai dû annuler mes discours du mardi, du mercredi et du jeudi” regrette le général avant de reconnaître “ce n’est pas grave, de toute façon j’allais redire la même chose que mardi, mercredi et jeudi passés”. Le général estime pourtant que l’examen serait à sa portée si seulement il savait lire et écrire. “Le plus dur à l’examen… c’est de savoir écrire correctement son nom sur la feuille” admet-il et de faire observer “quand je pense à tous ces Algériens qui me demandent de réécrire la constitution…”. Sur le bureau où sont éparpillés des livres scolaires, on aperçoit une boite de Juvamine “Top forme Sénior” et un verre rempli d’eau dans lequel baigne un râtelier. Demain à 8h, comme des milliers d’élèves à travers le territoire national, le chef d’état-major passera le concours de sixième. Il est confiant. Il sait qu’il a toutes les chances de son côté. “Je ne sais toujours pas lire et écrire. Mais maintenant je sais interpeller et emprisonner. ça fera réfléchir plus d’un avant de me recaler” lâche-t-il, plein d’assurance.
Commentaire