NOUVELOBS.COM | 14.03.2007 | 11:28
Une enquête du Bureau international du travail (BIT) indique qu'un employeur français préfère, quatre fois sur cinq, embaucher un candidat "d'origine hexagonale ancienne" plutôt que son collègue d'origine maghrébine ou noire africaine.
(Reuters)
Une enquête du Bureau international du travail (BIT) publiée mercredi 14 mars indique qu'un employeur français préfère, quatre fois sur cinq, embaucher un candidat "d'origine hexagonale ancienne" plutôt que son collègue d'origine maghrébine ou noire africaine.
L'enquête, réalisée par testings, a été coordonnée avec le ministère de l'Emploi, entre fin 2005 et mi-2006.
"Collectivement, les employeurs testés ont très nettement discriminé les candidats minoritaires (d'origine maghrébine ou noire africaine) et seulement 11% des employeurs ont respecté tout au long du processus de recrutement une égalité de traitement entre les deux candidats", note le BIT. "Près de 90% de la discrimination globale est enregistrée avant même que les employeurs ne se soient donné la peine de recevoir les deux testeurs en entrevue", souligne l'enquête.
Différentes pratiques sont dénoncées, du mensonge basique ("le poste est déjà pourvu") à la réponse embrouillée ("rappelez-moi en fin de semaine, on est quel jour ? ...on est vendredi...euh oui donc, rappelez-moi la semaine prochaine pour voir s'il y a du changement."). Le BIT note également "une forme assez sournoise de discrimination" qui consiste à mettre en attente le candidat discriminé ("envoyez un CV", "rappelez" ou "on vous rappellera"), alors que le candidat majoritaire reçoit une proposition d'entretien.
Diplômes et expériences équivalents
Le BIT a testé ainsi 2.440 offres d'emploi à Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Paris et Strasbourg, en ayant recours à des étudiants ou des comédiens, de 20 à 25 ans, dûment formés pour l'exercice.
Tous Français, les candidats qui ont répondu à des offres de basses et moyennes-basses qualifications, dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, de la vente, du commerce et d'autres domaines comme les services à la personne, transports, accueil, etc., se font appeler, pour le "candidat majoritaire" Julien Roche ou Jérôme Moulin pour les hommes, Marion Roche ou Emilie Moulin pour les femmes, et Kader Larbi, Farid Boukhrit, Aminata Bongo ou Binta Traoré pour le "candidat minoritaire".
Tous ont des CV rigoureusement équivalents en termes de scolarité, formation, qualifications, expérience, mobilité, résidence et se distinguent simplement par la consonance de leur nom.
Les vrais faux candidats ont téléphoné, envoyé un CV ou se sont présentés directement.
Réponses différentes aux deux candidats
Dans 32,8% des cas, les deux candidats concurrents ont essuyé un refus après le premier contact. 22,3% ont été priés de patienter, 13,3% ont tous les deux été convoqués pour un entretien ou pour une évaluation (3,6%), ce qui constitue, souligne le BIT, la meilleure manière de prévenir les discriminations.
Dans les autres cas (28%), la réaction la plus fréquente a consisté à donner des réponses différentes aux deux candidats, les trois quart du temps au détriment du candidat d'origine maghrébine ou noire africaine.
Parfois, après un rendez-vous, la discrimination a quand même eu lieu, l'excuse invoquée par certains employeurs étant de faire croire au candidat discriminé qu'il est refusé sous prétexte qu'il habite loin.
Un seul test a eu pour résultat une discrimination à l'encontre d'un candidat prénommé Julien et intéressé par un poste de serveur. L'employeur a retenu le vrai faux Farid Boukhrit, après lui avoir posé une foule de questions sur ses origines et sa religion "parce que, lui a-t-il dit, j'ai un cuisinier originaire de Sétif qui visiblement n'accepte pas tellement les musulmans non pratiquants".
Commentaire: c'est surtout la dernière phrase qui m'a fait tiquer, confirmant par là que les discriminés aiment endosser l'habit des discriminants quand ils le peuvent ............ et de préference toujours envers les leurs pffff !!!
Une enquête du Bureau international du travail (BIT) indique qu'un employeur français préfère, quatre fois sur cinq, embaucher un candidat "d'origine hexagonale ancienne" plutôt que son collègue d'origine maghrébine ou noire africaine.
(Reuters)
Une enquête du Bureau international du travail (BIT) publiée mercredi 14 mars indique qu'un employeur français préfère, quatre fois sur cinq, embaucher un candidat "d'origine hexagonale ancienne" plutôt que son collègue d'origine maghrébine ou noire africaine.
L'enquête, réalisée par testings, a été coordonnée avec le ministère de l'Emploi, entre fin 2005 et mi-2006.
"Collectivement, les employeurs testés ont très nettement discriminé les candidats minoritaires (d'origine maghrébine ou noire africaine) et seulement 11% des employeurs ont respecté tout au long du processus de recrutement une égalité de traitement entre les deux candidats", note le BIT. "Près de 90% de la discrimination globale est enregistrée avant même que les employeurs ne se soient donné la peine de recevoir les deux testeurs en entrevue", souligne l'enquête.
Différentes pratiques sont dénoncées, du mensonge basique ("le poste est déjà pourvu") à la réponse embrouillée ("rappelez-moi en fin de semaine, on est quel jour ? ...on est vendredi...euh oui donc, rappelez-moi la semaine prochaine pour voir s'il y a du changement."). Le BIT note également "une forme assez sournoise de discrimination" qui consiste à mettre en attente le candidat discriminé ("envoyez un CV", "rappelez" ou "on vous rappellera"), alors que le candidat majoritaire reçoit une proposition d'entretien.
Diplômes et expériences équivalents
Le BIT a testé ainsi 2.440 offres d'emploi à Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Paris et Strasbourg, en ayant recours à des étudiants ou des comédiens, de 20 à 25 ans, dûment formés pour l'exercice.
Tous Français, les candidats qui ont répondu à des offres de basses et moyennes-basses qualifications, dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, de la vente, du commerce et d'autres domaines comme les services à la personne, transports, accueil, etc., se font appeler, pour le "candidat majoritaire" Julien Roche ou Jérôme Moulin pour les hommes, Marion Roche ou Emilie Moulin pour les femmes, et Kader Larbi, Farid Boukhrit, Aminata Bongo ou Binta Traoré pour le "candidat minoritaire".
Tous ont des CV rigoureusement équivalents en termes de scolarité, formation, qualifications, expérience, mobilité, résidence et se distinguent simplement par la consonance de leur nom.
Les vrais faux candidats ont téléphoné, envoyé un CV ou se sont présentés directement.
Réponses différentes aux deux candidats
Dans 32,8% des cas, les deux candidats concurrents ont essuyé un refus après le premier contact. 22,3% ont été priés de patienter, 13,3% ont tous les deux été convoqués pour un entretien ou pour une évaluation (3,6%), ce qui constitue, souligne le BIT, la meilleure manière de prévenir les discriminations.
Dans les autres cas (28%), la réaction la plus fréquente a consisté à donner des réponses différentes aux deux candidats, les trois quart du temps au détriment du candidat d'origine maghrébine ou noire africaine.
Parfois, après un rendez-vous, la discrimination a quand même eu lieu, l'excuse invoquée par certains employeurs étant de faire croire au candidat discriminé qu'il est refusé sous prétexte qu'il habite loin.
Un seul test a eu pour résultat une discrimination à l'encontre d'un candidat prénommé Julien et intéressé par un poste de serveur. L'employeur a retenu le vrai faux Farid Boukhrit, après lui avoir posé une foule de questions sur ses origines et sa religion "parce que, lui a-t-il dit, j'ai un cuisinier originaire de Sétif qui visiblement n'accepte pas tellement les musulmans non pratiquants".
Commentaire: c'est surtout la dernière phrase qui m'a fait tiquer, confirmant par là que les discriminés aiment endosser l'habit des discriminants quand ils le peuvent ............ et de préference toujours envers les leurs pffff !!!
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