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Après une tragédie comme celle de Québec, ou toute autre du même genre, deux réactions surviennent toujours.
Il y a d’abord le besoin de comprendre, normal et salutaire.
Il y a aussi la récupération politique, regrettable et inévitable.
Souvent, il est difficile de distinguer les deux. Une personne peut donner l’impression de vouloir comprendre, mais en réalité, elle essaie, plus ou moins subtilement, de faire avancer son propre programme politique.
Jusqu’à preuve du contraire, le jeune Bissonnette ne représente rien au-delà de sa propre personne, si ce n’est la terrifiante banalité du mal, qui peut surgir dans les milieux les plus ordinaires.
On se servira cependant de lui pour pérorer sur LA région de Québec au grand complet, sur l’extrême droite au grand complet, sur l’islamophobie galopante qui engloutirait tout le Québec.
Confusion
Même les gens de bonne volonté sont aspirés dans cette enflure et cette confusion.
Avant-hier, le chef de police du SPVM, Philippe Pichet, rapportait 14 «incidents haineux» depuis dimanche.
Parmi ceux-là, il classait les «commentaires désobligeants par rapport à la race et à l’origine».
Des commentaires qui me disent de retourner en Uruguay, d’où je suis arrivé il y a 46 ans, j’en reçois tous les jours.
On est loin, très loin d’un jeune homme dans une mosquée avec un AK-47, non?
Depuis dimanche, certains font aussi du tueur la pointe de ce menaçant iceberg que serait l’extrême droite au Québec. Franchement...
Il y a au Québec une droite économique, une droite morale et une droite identitaire. Mais y a-t-il une extrême droite organisée, armée, entraînée, financée, prête à frapper?
Je vois surtout des groupuscules qui s’excitent sur les réseaux sociaux, dont certains membres ont sans doute dans leur sous-sol de la documentation et des drapeaux sulfureux, et qui s’exercent occasionnellement au maniement des armes.
Est-ce assez pour justifier une surveillance par les autorités? Absolument.
Méritent-ils le même niveau d’alerte que Daech ou Al-Qaeda? Un peu de sérieux, s’il vous plaît.
Il y a des radicaux islamiques, des radicaux catholiques, des radicaux juifs, des radicaux de gauche, des radicaux de droite, des radicaux souverainistes, des radicaux fédéralistes, des radicaux écologistes, etc.
Mélanger cependant dans une grande soupe tous les radicalismes conduira, volontairement ou involontairement, à établir de fausses équivalences morales et à obscurcir que certains dangers sont plus grands et plus pressants que d’autres.
Voir clair
La tragédie de Québec mérite certes un temps d’arrêt, de recueillement et de ressaisissement. Mais ne perdons pas de vue l’essentiel.
L’islamisme radical reste le grand danger de notre époque, tout simplement en raison des ressources dont il dispose: un immense bassin de recrutement, un état-major, une idéologie structurée, des camps d’entraînement, des armes sophistiquées, le soutien financier de régimes politiques et des figures médiatiques qui travaillent à lui donner une légitimité.
Sa guerre de conquête, il l’a déjà lancée.
Coincés entre l’islamophobie réelle d’un Bissonnette et l’islamisme radical, se trouvent les musulmans modérés, qui sont l’immense majorité.
le journal de Québec
Il y a d’abord le besoin de comprendre, normal et salutaire.
Il y a aussi la récupération politique, regrettable et inévitable.
Souvent, il est difficile de distinguer les deux. Une personne peut donner l’impression de vouloir comprendre, mais en réalité, elle essaie, plus ou moins subtilement, de faire avancer son propre programme politique.
Jusqu’à preuve du contraire, le jeune Bissonnette ne représente rien au-delà de sa propre personne, si ce n’est la terrifiante banalité du mal, qui peut surgir dans les milieux les plus ordinaires.
On se servira cependant de lui pour pérorer sur LA région de Québec au grand complet, sur l’extrême droite au grand complet, sur l’islamophobie galopante qui engloutirait tout le Québec.
Confusion
Même les gens de bonne volonté sont aspirés dans cette enflure et cette confusion.
Avant-hier, le chef de police du SPVM, Philippe Pichet, rapportait 14 «incidents haineux» depuis dimanche.
Parmi ceux-là, il classait les «commentaires désobligeants par rapport à la race et à l’origine».
Des commentaires qui me disent de retourner en Uruguay, d’où je suis arrivé il y a 46 ans, j’en reçois tous les jours.
On est loin, très loin d’un jeune homme dans une mosquée avec un AK-47, non?
Depuis dimanche, certains font aussi du tueur la pointe de ce menaçant iceberg que serait l’extrême droite au Québec. Franchement...
Il y a au Québec une droite économique, une droite morale et une droite identitaire. Mais y a-t-il une extrême droite organisée, armée, entraînée, financée, prête à frapper?
Je vois surtout des groupuscules qui s’excitent sur les réseaux sociaux, dont certains membres ont sans doute dans leur sous-sol de la documentation et des drapeaux sulfureux, et qui s’exercent occasionnellement au maniement des armes.
Est-ce assez pour justifier une surveillance par les autorités? Absolument.
Méritent-ils le même niveau d’alerte que Daech ou Al-Qaeda? Un peu de sérieux, s’il vous plaît.
Il y a des radicaux islamiques, des radicaux catholiques, des radicaux juifs, des radicaux de gauche, des radicaux de droite, des radicaux souverainistes, des radicaux fédéralistes, des radicaux écologistes, etc.
Mélanger cependant dans une grande soupe tous les radicalismes conduira, volontairement ou involontairement, à établir de fausses équivalences morales et à obscurcir que certains dangers sont plus grands et plus pressants que d’autres.
Voir clair
La tragédie de Québec mérite certes un temps d’arrêt, de recueillement et de ressaisissement. Mais ne perdons pas de vue l’essentiel.
L’islamisme radical reste le grand danger de notre époque, tout simplement en raison des ressources dont il dispose: un immense bassin de recrutement, un état-major, une idéologie structurée, des camps d’entraînement, des armes sophistiquées, le soutien financier de régimes politiques et des figures médiatiques qui travaillent à lui donner une légitimité.
Sa guerre de conquête, il l’a déjà lancée.
Coincés entre l’islamophobie réelle d’un Bissonnette et l’islamisme radical, se trouvent les musulmans modérés, qui sont l’immense majorité.
le journal de Québec