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Finkielkraute et la haine du Beur et Black

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  • Finkielkraute et la haine du Beur et Black

    Des associations appellent à écrire au maire de Bourg-la-Reine qui vient d'inviter Alain Finkielkraut à animer une conférence sur le thème "La crise de l'école. Que faire ?", mardi prochain 16 janvier à 20H 30 dans l'auditorium de la commune.
    C'est à un raciste notoire, qui a tour à tour vanté les mérites du livre islamophobe d'Oriana Fallaci, stigmatisé les Antillais les traitant d'"assistés", puis les "Noirs et les Arabes" dans le journal israélien Haaretz, les rendant responsables de la révolte des banlieues qualifiée de « pogrom contre la République », et qui vient de récidiver dans son émission « Répliques » sur France Culture, radio publique sur laquelle il continue à sévir.

    Sur le thème de l'école justement (voir l'article de Dominique Vidal dans le Monde Diplomatique, qui s'en émeut à juste titre), il dénonce les jeunes issus de l'immigration pour leur « haine sans précédent à l'égard de la culture française (...), une haine à laquelle les professeurs ne sont absolument pas habitués et dont je me demande si nous avons raison d'en rechercher l'origine dans je ne sais quelle culpabilité coloniale ». Il se permet de mettre en doute la réalité des discriminations : « Y a-t-il discrimination à l'embauche, s'interroge-t-il, quand quelqu'un arrive encapuchonné et qu'il n'a pas d'autre langue à sa disposition que le "parler banlieue" qu'on entend dans L'Esquive ? ». Et pour conclure : « Il ne faut pas donner à ces paumés une mentalité d'ayants droit ».

    Le Monde Diplomatique

    lundi 8 janvier 2007
    Alain Finkielkraut, bouffon du roi
    Le plus surprenant, avec certains intellectuels médiatiques, c’est qu’à chacune de leurs dérives, alors qu’on croit qu’ils ont touché le fond, ils réussissent à tomber plus bas encore. Alain Finkielkraut en est le prototype. Après avoir encensé la journaliste islamophobe Oriana Fallaci, couru au secours des victimes d’une « ratonnade anti-Blancs », diffamé dans Haaretz la révolte des banlieues qualifiée de « pogrom contre la République (1) », le voilà qui, ce samedi matin dans son émission « Répliques » sur France Culture, agresse les jeunes des cités.

    A Joël Roman argumentant patiemment, dans l’esprit de son essai Eux et nous (2), pour que la France traite enfin également tous ses enfants, Finkielkraut oppose un discours nostalgique et réactionnaire, avec le concours attendu de Thierry Jonquet, lui aussi invité pour son roman Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte (3).

    Plutôt que de réfléchir sur la situation des jeunes issus de l’immigration, l’animateur préfère entonner son refrain favori en dénonçant leur « haine sans précédent à l’égard de la culture française (…), une haine à laquelle les professeurs ne sont absolument pas habitués et dont je me demande si nous avons raison d’en rechercher l’origine dans je ne sais quelle culpabilité coloniale ». Et d’enchaîner : « N’y a-t-il pas un risque de voir l’esprit de pénitence alimenter et légitimer le ressentiment ? » Mais la réalité des discriminations ? « Y a-t-il discrimination à l’embauche, s’interroge-t-il, quand quelqu’un arrive encapuchonné et qu’il n’a pas d’autre langue à sa disposition que le “parler banlieue” qu’on entend dans L’Esquive ? » Il faut, dira-t-il en conclusion, « ne pas donner à ces paumés une mentalité d’ayants droit ».

    A qui fera-t-on croire que le port de la capuche et le parler 9-3 expliquent l’absence d’emploi pour la moitié ou plus des jeunes de cité d’origine arabe ou africaine ? Le système… « On se place d’entrée de jeu, rétorque le philosophe, dans la posture de celui qui est une victime du chômage et du racisme. Je ne suis pas sûr que tout ce discours-là favorise vraiment la réconciliation. » Même la ghettoïsation, à ses yeux, résulterait parfois d’une « espèce de nettoyage ethnique » organisé par la pègre pour « rester entre soi ». C’est à de pareilles idioties qu’on mesure le sérieux de phrases pontifiantes du type : « L’antiracisme est une démarche fondamentale. Il ne faudrait pas qu’il devienne une idéologie et un alibi. »

    D’autant que, quelques minutes plus tôt, Finkielkraut n’avait pas hésité à se transformer en propagandiste : « Nous vivons dans une situation tout à fait étrange où la diabolisation s’est déplacée. Et Le Pen en profite. Si aujourd’hui, l’antiracisme a un diable, c’est Nicolas Sarkozy. » Le philosophe poussera la servilité jusqu’à mentir pour dégager la responsabilité du ministre de l’intérieur dans le drame de Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005 : il prétendra que, selon l’Inspection générale des services (IGS), les trois jeunes, avant de pénétrer dans le transformateur, étaient bien poursuivis par la police (ce qui est exact), mais parce qu’ils étaient en train de voler sur un chantier (ce qui est faux). Ce n’est pas le compte rendu qu’en faisait, le lendemain, la presse nationale.

    Pour justifier cette droitisation, Alain Finkielkraut invoque, une fois encore, la menace qui pèserait sur les juifs français (4). L’affaire Fofana, à l’écouter, le prouverait. Tant d’excès amène à douter de la sincérité de l’obsession finkiekrautienne. Comment peut-on honnêtement nier les faits établis ? Les statistiques confirment le reflux des violences antijuives, après leur brusque croissance au début du siècle. Et démontrent que la majorité de ces agressions est le fait de « Français de souche ». Les sondages soulignent, en outre, la marginalisation de l’antisémitisme comme idéologie. En revanche, n’assiste-t-on à une forte poussée des préjugés et des violences contre les Arabes et les musulmans ?

    C’est banaliser l’antisémitisme que de s’en servir comme d’un instrument de terrorisme intellectuel visant quiconque critique la politique de l’Etat d’Israël. Alain Finkielkraut, lui, n’a pas de ces scrupules. Dans un livre de dialogue (5), Rony Brauman lui a, par exemple, donné l’occasion — sans, hélas, lui répondre — de reprendre l’ignominie qu’il avait déjà proférée il y a deux ans : « Pour Le Monde diplomatique et Télérama, tous les sionistes sont des chiens, tous les juifs sont sionistes, donc tous les Juifs sont des chiens. » Et il aura fallu l’éventualité d’un procès pour que cette phrase disparaisse des exemplaires réimprimés…

    Dans le 9-3, on appelle ce genre de personnage un « bouffon ». On sait maintenant que c’est celui du roi. Ou plutôt de celui qu’il espère voir régner…

    Dominique Vidal
    (1) Lire respectivement « Banlieues : qui a dit... ? » et « Italie : le racisme à l’honneur », « La valise diplomatique », 23 novembre et 15 décembre 2005.

    (2) Coll. « Tapages », Hachette Littératures, Paris, 2006. Lire « Critique du “chauvin cosmopolite” », par Alain Gresh, Le Monde diplomatique, janvier 2007.

    (3) Seuil, Paris, 2006.

    (4) Il a notamment reproché aux contempteurs de l’esclavage d’« oublier » la traite arabe et de viser en fait les juifs. Le Monde diplomatique a d’ailleurs traité de l’un et l’autre sujets : Elikia M’Bokolo, « La dimension africaine de la traite des Noirs », avril 1998, et Steven Hahn, « Approches américaines de l’histoire de l’esclavage » et « Un bobard antisémite », mai 2006.

    (5) La Discorde. Israël-Palestine, les Juifs et la France, Mille et une nuits, Paris, 2006.
    Dernière modification par Zoubir8, 12 janvier 2007, 08h43.

  • #2
    « haine sans précédent à l’égard de la culture française (…), une haine à laquelle les professeurs ne sont absolument pas habitués et dont je me demande si nous avons raison d’en rechercher l’origine dans je ne sais quelle culpabilité coloniale ». Et d’enchaîner : « N’y a-t-il pas un risque de voir l’esprit de pénitence alimenter et légitimer le ressentiment ? »
    Mais bien sûr!Il oublie aussi que ces enfants d'immigrés sont pour la plupart nées dans des HLM, dans les sompteux ghettos que l'état avait qualifié d'habitat provisoire ...Mais c'est bien normal que les jeunes se révoltent au bout d'un moment!Ils ont vu leurs parents et leurs vie exclue de la "société", les immigrés ont en avaient besoin juste pour travailler!Ensuite, que voulez vous qu'on en fasse??!

    Je trouve que c'est injuste de sa part de parler de haine,c'est des mots qui sont beaucoup trop fort qu'il emploie pour cacher les réelles revandication des jeunes de cité de nos jours. Ces jeunes demandent un emploi sans qu'on les juge de par leur tenue vestimentaire où je ne sais quoi d'autre.

    De plus, on en revient une fois de plus à la question de la colonisation, c'est bien beau d'en parler et de ne pas l'oublier, mais de là à rejetter la faute systématiquement sur cette partie de l'histoire ce serait camoufler les réelles raisons et les causes de ce soulèvement et ce ras le bol chez les jeunes...On les entasse dans des cités, on leur demandent de grandir dans des ghettos avec des moyens restreints, on diminue leur droit face à la demande d'emploi, on les stigmatise, on les prend pour cible dès qu'il y a un problème dans ces endroits là...Et bien il était enfin temps de se réveiller pour l'Etat francais avec les crises des banlieues...L'Etat a oublier une partie de sa population qui constitue une de ses forces aujourd'hui dans la société.


    Si aujourd’hui, l’antiracisme a un diable, c’est Nicolas Sarkozy.
    C'est l'hôpital qui se fout de la charité!Et en plus il trouve un bouc émissaire à la situation sans s'impliquer après tous les propos xénophobes qu'il a pu dire!


    Merci Zoubir pour cet article.

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    • #3
      Minipouce

      Merci pour ton merci.
      Mais, bah ça me fait trop rager de ce savoir que ce monsieur officie en toute liberté pour distiller ses idées sur France-Culture sans qu'il y ait quelqu'un pour lui apporter la contradiction.
      Puis aprés on s'étonne que Le Pen soit à 17% dans les sondages.

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      • #4
        C'est clair moi c'est dans ces moment là que jenrage aussi!

        Le pen arrivé à 17%...Tu m'en fais rappeller des souvenirs toi!Mais ca risque de promettre pour ces éléctions!En plus de celà, faut pas oublier Sarkozy qui va rafler bcp de voix du FN, ce qui pour moi revient à du pareil au même...Le Pen ou Sarko...c'est kiff kiff

        Crois moi là ou j'habite je me laisse plus faire

        Maintenant c'est à nous la jeunesse de prouver qu'on vaut quelque chose et certainement bcp mieux que ce que les politiciens pourraient envisager

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        • #5
          Finkel-crotte est un homme ennuyeux. Dès qu'il ouvre la bouche, je baille. Je ne l'écoute pas.
          Il a de toutes façons une mauvaise réputation non pas seulement pour ses idée anti jeunes anti blakbeurs, mais en fait il est anti tout. Il n'aime que Israel et ses cotés obscures. il n'y a que pour ça qu'il dit du positif..enfin même ça, il en dit pas du positif, il les fait juste passer pour des victimes. Bref, il et philosophe, il sait manier le verbe et c'est là son arme.

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          • #6
            Nana

            Le problème c'est qu'il a pired dans les médias.
            C'est grave.

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            • #7
              Ce n'est pas le seul Zoubir, ce qui m'étonne c'est qui soit philosophe et xénophobe en même temps...Une contradiction totale pour moi

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              • #8
                Oui je me demande comment cela est possible

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                • #9
                  C'est clair....Etre philosophe et ne pas accepter les différences chez ses semblables(de quel ordre que ce soit) c'est tout le contraire d'une pensée dite "sage"

                  Commentaire


                  • #10
                    il faut dire que Bourg-la-Reine a des choses à se faire pardonner par rapport aux juifs

                    Commentaire


                    • #11
                      Les nouveaux réactionnaires

                      Par Maurice T. Maschino
                      Journaliste, auteur de Oubliez les philosophes, Complexe , Bruxelles, 2001.

                      Que leur est-il arrivé ? Naguère en première ligne pour défendre avec courage, contre les pouvoirs et l’opinion publique, des causes désespérées (affaire Calas, affaire Dreyfus, indépendance de l’Algérie, paix au Vietnam, etc.) beaucoup d’intellectuels français - d’Alain Finkielkraut à Jacques Julliard, de Philippe Sollers à André Glucksmann, de Luc Ferry à Pascal Bruckner et tant d’autres - semblent désormais s’aligner sur les thèses dominantes les plus frileuses et les plus conservatrices. Hérauts de la mondialisation libérale, génuflecteurs transis des Etats-Unis, soutiens inconditionnels du général Sharon, obséquieux complimenteurs des grands patrons, adulateurs de tous les pouvoirs et principalement de celui des grands médias, ces « intellectuels » n’usurpent-ils pas leur fonction et ne trahissent-ils pas Voltaire, Hugo, Zola, Gide, Sartre, Foucault et Bourdieu ?
                      Quand le peuple est muselé et la démocratie en danger, « l’insurrection est le plus sacré des devoirs ». De Rousseau à Sartre (« On a raison de se révolter ! »), de Voltaire, qui défendit la veuve Callas, à Zola, qui dénonça l’injuste condamnation du capitaine Dreyfus (lire La rédemption de la « race ouvrière » vue par Emile Zola), et Gide, qui s’insurgea contre la guerre du Maroc et contre le colonialisme au Congo, les intellectuels en France - du moins les plus grands d’entre eux - ont été, pendant deux siècles, à l’avant-garde du combat pour la justice et la liberté.

                      Ne craignant pas d’affronter les pouvoirs établis, payant de leur personne (Hugo et Zola durent s’exiler), ils furent de toutes les luttes contre les oppresseurs et les tyrans. La guerre d’Espagne les mobilisa, et Saint-Exupéry, Georges Bernanos, François Mauriac, André Malraux, parmi tant d’autres, prirent une part active à la dénonciation du fascisme. La guerre d’Algérie les dressa, en majorité, contre la politique de « pacification » : la plupart (François Mauriac, André Mandouze, Pierre-Henri Simon) dénoncèrent la torture et les exactions de l’armée française, et plus de 121 apportèrent leur soutien, dans un manifeste célèbre, aux déserteurs et aux insoumis. A leur tête, bien sûr, Jean-Paul Sartre et sa revue Les Temps modernes, mais aussi des ethnologues (Jean Pouillon), des historiens (Pierre Vidal-Naquet), des orientalistes (Maxime Rodinson), des mathématiciens de réputation internationale (Laurent Schwartz), des écrivains, des artistes, des comédiens, des journalistes... On a du mal, aujourd’hui, à imaginer quel impact eut sur l’opinion, et les pouvoirs en place, pareille mobilisation des plus grands esprits de l’époque.

                      Car les temps ont changé. Et si mai 1968 a pu encore avoir, pour beaucoup, des airs de révolution, la découverte du goulag et du « socialisme réel », comme l’évolution des pays d’Afrique et d’Asie nouvellement indépendants ont provoqué chez beaucoup d’intellectuels français un véritable traumatisme.

                      La perte de leurs illusions, ou de leurs espérances, en a conduit beaucoup, dans les années 1970 et 1980, à se réfugier dans un silence gêné et à renier les engagements de leur jeunesse. Ou à intervenir, bruyamment, avec la fougue et la mauvaise conscience de repentis, en sens inverse. En battant leur coulpe, ou celle de leurs aînés, accusés de « s’être toujours trompés ». Ou encore, en se ralliant à grands cris à l’américanisation du monde, à la mondialisation économique et à l’idéologie néolibérale qu’ils dénonçaient si énergiquement auparavant. Certains n’hésitent pas à assumer désormais, sur telle ou telle question (politique, économique ou culturelle), des positions qu’ils auraient eux-mêmes qualifiées, il y a quelques années, de « furieusement réactionnaires ».

                      D’autres restent marqués par le choc subi dans leur jeunesse. Si le temps des autocritiques est révolu, l’échec de la perestroïka, l’éclatement de l’Union soviétique les ont convaincus que la construction d’un socialisme à visage humain relevait de l’utopie. Loin de les revigorer, la politique que François Mitterrand et la gauche ont mise en oeuvre dans les années 1980 les a confortés dans leur scepticisme, et ils restent décidés à ne plus se laisser piéger par les « apparences de l’histoire ».

                      Tant pis pour les foules

                      Le terme même d’« intellectuel engagé » leur répugne. Repliés dans les universités, confinés dans leurs bureaux et ne s’exprimant que dans des revues destinées à un public restreint, les plus sérieux d’entre eux se consacrent essentiellement à la « recherche de la vérité ».

                      Pierre Nora en est un exemple. A intervenir dans le présent, toujours équivoque ou trompeur, l’intellectuel risque de se fourvoyer et de tromper les citoyens, estime-t-il. Il doit donc porter sur la société au sein de laquelle il vit le même « regard éloigné » que l’ethnologue sur les Nambikwaras : « Que pensions-nous de De Gaulle en 1958 ? Toute la gauche criait à l’apprenti dictateur et dénonçait un "coup d’Etat fasciste". Portons-nous le même jugement aujourd’hui ? » Prudence d’abord : « Il faut arracher l’activité intellectuelle à l’activité militante... C’est affreux à dire, mais quand on m’a demandé, il y a vingt ans, quel slogan je voulais pour Le Débat, j’ai répondu en riant : "Les intellectuels parlent aux intellectuels" comme "Les Français parlent aux Français". Il faut accepter de ne pas être le porte-parole des foules. » Mais qui leur tiendra un langage de vérité si l’intellectuel se terre et se tait ? « Tant pis s’il n’y a pas de relais ! »

                      Pierre Nora va même plus loin dans ce qui ressemble fort à un mépris d’aristocrate : il n’hésiterait pas, éventuellement, à « dissocier ce qu’il pense de ce qu’il écrit ». Convaincu, par exemple, que l’issue du conflit israélo-palestinien ne peut être que tragique, il ne le dirait pas et laisserait au lecteur quelque espoir. D’ailleurs, « il est inutile d’écrire des articles d’opinion pure. D’ajouter de l’opinion à de l’opinion. Qu’un Théo Klein dénonce la politique de Sharon, c’est très bien (1). Mais moi, à quoi cela servirait-il ? Si le citoyen Pierre Nora est de gauche » (« Bien sûr que j’ai voté Jospin ! »), l’intellectuel est ailleurs.

                      D’autres, également partisans de la plus grande réserve, ne paraissent pas atteints, à première vue, de schizophrénie. Sans la moindre hésitation, ils affirment que le rôle de l’intellectuel est de « penser le monde pour le transformer » : « L’intellectuel, déclare par exemple Pierre Rosanvallon, historien et professeur au Collège de France, c’est celui qui lie un travail d’analyse à une préoccupation citoyenne. Sinon, c’est un spécialiste. » Mais comme ces intellectuels n’entendent nullement vulgariser leur savoir et qu’ils récusent ces « caricatures » que sont à leurs yeux les « essayistes superficiels » et les « abonnés des médias », ils se condamnent à l’individualisme et au conservatisme des universitaires les plus classiques.

                      Pierre Rosanvallon le conteste : « Il y a des relais et des médiations : professeurs du secondaire, intellectuels sociétaux, journalistes... Nos travaux sont saisis d’une manière ou d’une autre par la société. » Illusion : cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, de nombreux enseignants, y compris de gauche, passent très vite sur les pages sombres de cette période. Quand ils ne les ignorent pas (2). Se croire « relayé » lorsqu’on ne touche qu’une fraction infime du public relève du fantasme. Et prétendre que les « livres d’intervention » de Pierre Bourdieu, par exemple, représentent « une chute dans l’exigence de vérité » (Pierre Rosanvallon), c’est adopter une conception élitiste de l’intellectuel, qui fait le jeu du pouvoir.

                      Face à ces intellectuels qui refusent toute publicité et, qu’ils soient ouvertement de gauche (Daniel Bensaïd, Miguel Benasayag) ou « simplement » démocrates (Clément Rosset, Marcel Gauchet), n’intéressent d’ailleurs pas les médias parce que trop « compliqués », s’en dressent d’autres, qui ont su si bien faire qu’ils occupent toute la scène et se confondent, pour le grand public, avec « les intellectuels ». C’est à leur entregent, comme à la toute-puissance, politiquement orientée, de la télévision, qu’ils doivent leur succès.

                      Naguère marxistes, ou marxisants, eux aussi, au début de leur « carrière », ils se hâtèrent - ce fut l’un des effets Soljenitsyne - de renier leurs premières amours et de jeter le bébé avec l’eau du bain : dans leur fantasmagorie, les maîtres penseurs devenaient des « mangeurs d’hommes » - du cerveau de Hegel, Marx, Fichte ou Nietzsche étaient sortis tout droit, affirmaient-ils, l’antisémitisme et l’Etat totalitaire. Il était temps de promulguer une « nouvelle philosophie », qui composerait au capitalisme un visage humain : André Glucksmann, Bernard-Henri Lévy, Jean-Paul Dollé et quelques autres s’y employèrent. En toute sincérité, sans doute. Mais sans excessive lucidité.

                      Il est probable que cette agitation aurait vécu ce que vivent les roses si ces jeunes gens, qui avaient à leur actif plus de relations mondaines que de livres, n’avaient suscité la curiosité, puis l’enthousiasme des médias - entre autres, de la télévision. N’apportaient-ils pas leur caution (de « gauche ») à l’ordre existant, et un peu d’âme à un monde cynique ? N’hésitant pas à condamner les atteintes aux droits de l’homme au Bangladesh ou en Amérique latine, ne contribuaient-ils pas à entretenir la légende d’une France à la pointe du combat pour la liberté ?

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                      • #12
                        La Psychanalyse les gars...

                        Le problème avec "Finkel-crotte" (Merci Nanna, pour le jeux de mots), il oublie d'ou il vient, pour un philosophe... c'est grave.

                        Sa communauté, a subit la même chose que ceux qu'ils met a l'index aujourd'hui. Mais ça, ça peut s'expliquer par la psychanalyse…
                        Dire des choses pareils, sans analyse rationnelle, avec un tel partie pris, sans preuves à décharge pour ceux qu’il jette en pâture à la vindicte populaire pour ne pas dire « populiste »… Je dirai qu’il a pété un plomb.

                        Combien d’esclaves une fois libre et le pouvoir en mains, font subir à des plus faibles des atrocités pire que ce qu’ils ont endurés ?

                        Là, il refait les mêmes gestes des pogrome Russe de 1818, des nazis 1941 à 1945…
                        Saviez vous que le mot Ghetto est un terme désignant un quartier juif ?
                        Quartier qui leur était réservé et imposé de force.

                        Lorsque je vous dis que son cas relève de la psychanalyse

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                        • #13
                          Autant il peut etre intelligent des fois ce types autant ils peut dire des conneries.

                          Commentaire


                          • #14
                            @quassard

                            je ne sais pas ou tu as pu deceler une etincelle d' intelligence chez ce type, il est tellement passioner par le sionnisme qu' il finira par s' etouffer par cet effort physique incroyable qu' il fait en prenant la parole pour ce sujet....
                            asghoun jevdith, jevdith ad i-neqdou...
                            une corde ne peut etre tendu, et encore tendu, sans finir par rompre.

                            Commentaire


                            • #15
                              Finkielkraut comme BHL appartient à cette nouvelle race nommée "néoréacs" et c'est fort regrettable car par le passé, il fut un individu brillant.
                              __________________________________

                              LE FEU DANS LES ESPRITS

                              Pour le reste, les ennemis de M. Ramadan, pour qui l'occasion est trop belle, se déchaînent en propos outranciers: «Ce qui est étonnant, ce n'est pas que monsieur Ramadan soit antisémite, mais qu'il ose désormais se revendiquer comme tel», écrit André Glucksmann dans Le Nouvel Observateur. Pour BHL, «Le Protocole des Sages de Sion n'est pas loin» (Le Point); quant à Jean-Yves Camus, sur Proche-Orient.info, il assène carrément que M. Ramadan remet en cause «le droit à l'existence même de l'Etat juif». Il estime même qu'il pourrait, grâce à cela, trouver un surcroît d'influence au sein de la gauche altermondialiste! Les vannes sont ouvertes. Et l'on constate qu'il y a deux poids, deux mesures. BHL adjure ses «chers amis altermondialistes» de prendre leurs distances «avec un personnage qui ne fait que jeter le feu dans les esprits et ouvrir la voie au pire».

                              Or on voit au moins un autre intellectuel dont la virulence et l'extrémisme sont, pour le coup, franchement avérés, sans pour autant que quiconque juge nécessaire de prendre ses distances avec lui: Alain Finkielkraut, qui n'avait pas craint d'estimer qu'Oriana Fallaci, dans La rage et l'orgueil, son pamphlet ordurier comparant les musulmans à des animaux, «regardait la réalité en face» (Le Point, 24 mai 2002). Dans son dernier livre, Au nom de l'Autre, réflexions sur l'antisémitisme qui vient (Gallimard), il déplore que les progressistes persistent à voir dans le jeune descendant d'immigrés arabo-musulmans la figure de «l'Autre», et non de l'ennemi enragé, agressif, barbare et antisémite qu'il est. Tout cela, s'afflige-t-il, parce qu'aux yeux de ces naïfs, «le ventre encore fécond d'où a surgi la Bête immonde ne peut, en aucun cas, accoucher de l'Autre». Si cela, ce n'est pas «jeter le feu dans les esprits»...



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                              http://www.lecourrier.ch/modules.php...ticle&sid=2878

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