Dites à un Américain, à un Français, que la démocratie est une idéologie discutable, ou à un musulman que sa religion ne vaut pas mieux qu'une autre, vous serez vite étendu pour le compte, car le propre des grandes certitudes culturelles est qu'on ne peut pas plaisanter avec elles, et moins encore les mettre en doute.
Mais alors, si chacun est convaincu de façon si totale, si automatique, de la vertu exclusive de ce à quoi il croit, comment pouvons-nous traiter les uns avec les autres?
A cette question il y a, en gros, deux réponses possibles.
Première réponse: par la force. Comme nous avons raison et que nous disposons de moyens matériels et militaires suffisants, nous allons vous contraindre à penser comme nous: c'est le syndrome des Américains en Irak. Si, à l'inverse, vous êtes plus forts que nous, nous vous ferons une guérilla permanente et entrerons en résistance, notre détermination finira par prouver que nous sommes dans le vrai: attitude des Palestiniens face aux Israéliens.
Seconde réponse: par l'indifférence pragmatique. Nous avons raison – mais, par gain de paix, parce qu'on n'est pas dans la vie juste pour «se sauter contre», nous décidons que, tant que vous ne dépasserez pas certaines limites, nous n’aurons pour tâche qu’à nous préoccuper de nos affaires.
Cette seconde formule est naturellement plus facile à appliquer si les forces en présence sont en relatif équilibre. Le bloc soviétique et le bloc occidental, lorsqu'ils existaient, avaient imaginé, pour décrire leurs relations, la notion de «coexistence pacifique», qu'ils avaient développée avec d'autant plus de facilité que chacun d'eux tenait, pointées sur l'autre, en un terrifiant équilibre, des milliers de fusées à charges nucléaires…
Coexistence pacifique: vivre et laisser vivre – elle est bien jolie cette formule. Elle n'est certes ni flamboyante ni bouleversante, mais pertinente et humaine. Juste ce dont les Américains… et nous, aurions aujourd'hui le plus grand besoin.
A votre avis?
Mais alors, si chacun est convaincu de façon si totale, si automatique, de la vertu exclusive de ce à quoi il croit, comment pouvons-nous traiter les uns avec les autres?
A cette question il y a, en gros, deux réponses possibles.
Première réponse: par la force. Comme nous avons raison et que nous disposons de moyens matériels et militaires suffisants, nous allons vous contraindre à penser comme nous: c'est le syndrome des Américains en Irak. Si, à l'inverse, vous êtes plus forts que nous, nous vous ferons une guérilla permanente et entrerons en résistance, notre détermination finira par prouver que nous sommes dans le vrai: attitude des Palestiniens face aux Israéliens.
Seconde réponse: par l'indifférence pragmatique. Nous avons raison – mais, par gain de paix, parce qu'on n'est pas dans la vie juste pour «se sauter contre», nous décidons que, tant que vous ne dépasserez pas certaines limites, nous n’aurons pour tâche qu’à nous préoccuper de nos affaires.
Cette seconde formule est naturellement plus facile à appliquer si les forces en présence sont en relatif équilibre. Le bloc soviétique et le bloc occidental, lorsqu'ils existaient, avaient imaginé, pour décrire leurs relations, la notion de «coexistence pacifique», qu'ils avaient développée avec d'autant plus de facilité que chacun d'eux tenait, pointées sur l'autre, en un terrifiant équilibre, des milliers de fusées à charges nucléaires…
Coexistence pacifique: vivre et laisser vivre – elle est bien jolie cette formule. Elle n'est certes ni flamboyante ni bouleversante, mais pertinente et humaine. Juste ce dont les Américains… et nous, aurions aujourd'hui le plus grand besoin.
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