Cela fait chaud au coeur, pour une fois on montre les musulmans dans les média d'un angle trés humain.
Voici un article du courrier international, désolée je ne peux donner le lien puisqu'il est réservé au abonnée, donc je le copie en entier:
Voici un article du courrier international, désolée je ne peux donner le lien puisqu'il est réservé au abonnée, donc je le copie en entier:
INDE - Musulmans au grand cœur
DE CUDDALORE (Tamil Nadu)
Rahmatullah est fatigué. Il vient de rentrer à la mosquée avec son neveu après avoir enterré un inconnu chrétien, identifiable grâce au cordon noir retenant une petite croix autour de son cou. Les deux hommes n’ont pas manqué de planter une croix de fortune en bambou sur la tombe. A Cuddalore, la deuxième ville la plus touchée par les vagues meurtrières dans le Tamil Nadu, une mosquée et l’association islamique locale sont devenues le point de ralliement pour des milliers de pêcheurs, presque tous hindous et chrétiens. Ici, la plupart des musulmans sont des commerçants [venus du nord du pays] –, ce qui explique l’usage de l’hindi. Et cette communauté ne déplore aucune victime. “Nous avons appris la nouvelle de la catastrophe quand nous avons vu les gens accourir à la mosquée, dans les minutes qui l’ont suivie. Nous avons alors décidé d’agir”, explique Mohammed Younus, président de l’association islamique. Les autorités leur en savent gré. “Ils ont été formidables”, se félicite Gagandeep Singh Bedi, le percepteur du district. “Hier, j’ai été à leurs côtés toute la nuit.”
Quelques minutes après que le tsunami a frappé Pudukuppam, Samayarpettah, Chinnoor et d’autres petits villages du littoral, le 26 décembre, Younus a convoqué les fidèles. Une demi-heure plus tard, ses hommes ont quitté leurs boutiques pour se rendre sur les plages avec leurs véhicules – camions, voitures, deux-roues –, ramassant les blessés pour les emmener à l’hôpital. A midi, l’association distribuait du lait à des centaines de nourrissons et de la nourriture à plus de 3 000 survivants. Le soir, quelque 3 000 musulmans s’occupaient de plus de 10 000 hindous et chrétiens dans les écoles transformées en camps de réfugiés. Quelques centaines de survivants ont été invités à rester à la mosquée. D’autres, bien plus nombreux, s’entassent dans l’école de l’association, et des dizaines de personnes sont hébergées dans le bâtiment administratif. Ces derniers jours, l’association emploie 24 cuisiniers, 24 heures sur 24, pour nourrir quelque 9 000 survivants, certains dans les camps de réfugiés et d’autres dans les cinq villages dévastés. Les autorités fournissent le riz et le lait, tandis que l’association se charge des légumes et de tout le reste. Elle peut compter sur environ 20 000 hommes, et les immenses cuisines communautaires, d’habitude utilisées pour ses fréquentes fêtes, ont été immédiatement réquisitionnées.
Alors que les cadavres commençaient à s’empiler, Younus s’est efforcé de lever les hésitations de ses hommes. Et depuis quelques jours, ils font ce qui aurait été impensable pour de nombreux musulmans : transporter des corps sur leurs épaules et les incinérer. “Dans la mesure du possible, nous nous assurons que les hindous sont incinérés et les chrétiens enterrés. Il ne faudrait pas les offenser dans la mort”, estime-t-il. Younus avoue ne pas dormir ni manger très bien depuis le début du drame. Il court d’un village à l’autre, donnant des instructions à ses hommes, réconfortant les survivants, s’assurant que tout fonctionne. “C’est la volonté de Dieu. Nous continuerons à organiser des collectes de dons pour nourrir les gens aussi longtemps qu’il le faudra. Ils sont les bienvenus chez nous”, assure-t-il.
DE CUDDALORE (Tamil Nadu)
Rahmatullah est fatigué. Il vient de rentrer à la mosquée avec son neveu après avoir enterré un inconnu chrétien, identifiable grâce au cordon noir retenant une petite croix autour de son cou. Les deux hommes n’ont pas manqué de planter une croix de fortune en bambou sur la tombe. A Cuddalore, la deuxième ville la plus touchée par les vagues meurtrières dans le Tamil Nadu, une mosquée et l’association islamique locale sont devenues le point de ralliement pour des milliers de pêcheurs, presque tous hindous et chrétiens. Ici, la plupart des musulmans sont des commerçants [venus du nord du pays] –, ce qui explique l’usage de l’hindi. Et cette communauté ne déplore aucune victime. “Nous avons appris la nouvelle de la catastrophe quand nous avons vu les gens accourir à la mosquée, dans les minutes qui l’ont suivie. Nous avons alors décidé d’agir”, explique Mohammed Younus, président de l’association islamique. Les autorités leur en savent gré. “Ils ont été formidables”, se félicite Gagandeep Singh Bedi, le percepteur du district. “Hier, j’ai été à leurs côtés toute la nuit.”
Quelques minutes après que le tsunami a frappé Pudukuppam, Samayarpettah, Chinnoor et d’autres petits villages du littoral, le 26 décembre, Younus a convoqué les fidèles. Une demi-heure plus tard, ses hommes ont quitté leurs boutiques pour se rendre sur les plages avec leurs véhicules – camions, voitures, deux-roues –, ramassant les blessés pour les emmener à l’hôpital. A midi, l’association distribuait du lait à des centaines de nourrissons et de la nourriture à plus de 3 000 survivants. Le soir, quelque 3 000 musulmans s’occupaient de plus de 10 000 hindous et chrétiens dans les écoles transformées en camps de réfugiés. Quelques centaines de survivants ont été invités à rester à la mosquée. D’autres, bien plus nombreux, s’entassent dans l’école de l’association, et des dizaines de personnes sont hébergées dans le bâtiment administratif. Ces derniers jours, l’association emploie 24 cuisiniers, 24 heures sur 24, pour nourrir quelque 9 000 survivants, certains dans les camps de réfugiés et d’autres dans les cinq villages dévastés. Les autorités fournissent le riz et le lait, tandis que l’association se charge des légumes et de tout le reste. Elle peut compter sur environ 20 000 hommes, et les immenses cuisines communautaires, d’habitude utilisées pour ses fréquentes fêtes, ont été immédiatement réquisitionnées.
Alors que les cadavres commençaient à s’empiler, Younus s’est efforcé de lever les hésitations de ses hommes. Et depuis quelques jours, ils font ce qui aurait été impensable pour de nombreux musulmans : transporter des corps sur leurs épaules et les incinérer. “Dans la mesure du possible, nous nous assurons que les hindous sont incinérés et les chrétiens enterrés. Il ne faudrait pas les offenser dans la mort”, estime-t-il. Younus avoue ne pas dormir ni manger très bien depuis le début du drame. Il court d’un village à l’autre, donnant des instructions à ses hommes, réconfortant les survivants, s’assurant que tout fonctionne. “C’est la volonté de Dieu. Nous continuerons à organiser des collectes de dons pour nourrir les gens aussi longtemps qu’il le faudra. Ils sont les bienvenus chez nous”, assure-t-il.
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