La dernière demi-heure du jeûne est synonyme d'un véritable branle-bas de combat dans la cuisine.
La dernière demi-heure du jeûne quotidien est souvent marquée par un mouvement indescriptible chez les familles nombreuses dont les filles travaillent à l'extérieur.
Si les enfants de la gent masculine prennent tout leur temps pour s'installer devant la télévision, dans un lit ou sur un sofa confortable, en rentrant à la maison qui du lycée qui du travail, il n'en est hélas pas de même pour leurs soeurs ou la maman qui travaille. Pour celles-ci, les déboires divers encaissés durant la journée, sont relayés presque immédiatement à leur retour à la maison par les tâches ménagères dont particulièrement, et nécessairement, la cuisine dans toute sa dimension en ce mois de jeûne.
Ces situations sont fréquentes chez les familles nombreuses dont tous les membres travaillent ou sont scolarisés. La maman souvent dépassée et exténuée par tant de tâches ménagères que nécessite la «tenue» d'un foyer, se trouve indubitablement et malgré tout dans un état frénétique à l'approche de la rupture du jeûne dont l'appel à la prière du muezzin doit sonner d'une façon implacable dans les minutes qui viennent...
Si elles sont deux filles, l'une d'elles peaufine le reste du ménage à faire comme dresser la table ou donner un dernier coup de chiffon sur les meubles, pendant que l'autre s'affaire automatiquement dans la cuisine pour donner un dernier coup de main à la maîtresse de maison, non sans recevoir en plein dans la «gueule» les remontrances acerbes mais souvent justifiées de la maman qui, au bout du rouleau, ne se maîtrise plus à cette heure de la journée. Au bout de quelques minutes cependant, le courant repasse, car du reste jamais rompu et des échanges d'ordre culinaires reprennent le dessus. Néanmoins, ces échanges, accompagnés de sourires et clins d'oeil, glissent sans crier gare vers la narration de la journée des deux «complices» qui se retrouvent devant les fourneaux. Rires, gestes, exclamations, tout y passe au risque d'oublier une casserole sur le feu.
C'est la maman qui souvent commence à s'adonner à des diatribes envers tantes et cousines, voisines et amies, à propos de n'importe quoi. Une façon autre de préparer la chorba ou les boureks, l'heure à laquelle se rendent certaines dans la cuisine, ou encore une simple anecdote d'antan, toujours meilleure que l'actuelle comparativement et j'en passe.
Ne sachant que dire ou répondre, la jeune fille opine régulièrement de la tête, sans doute absorbée par d'autres commentaires relatifs à une journée de travail ou de cours à l'université ou au collège. Fatiguée, elle arrive quand même à esquisser de temps en temps un sourire approbateur à sa mère qui n'est pas dupe pour autant de cette situation qui frise le burlesque. Tout un chacun supporte l'autre comme il peut. Parfois le silence, perturbé quelque peu par le clapotis des sauces sur le feu, s'installe en les mettant toutes deux dans la gêne pour reprendre langue simultanément ce qui déclenche alors des rires qui relancent cette communion interrompue qui unit deux femmes au «front» pour la préparation de l'Iftar.
Cependant, les mâles sont vautrés sur le canapé, sur le lit «de jour», devant un computeur pour s'évader dans un monde tout autre que le lent déroulement d'une journée de jeûne...pénible pour tous. Merci Maman!
Par Abdelkrim AMARNI
L'expression dz
La dernière demi-heure du jeûne quotidien est souvent marquée par un mouvement indescriptible chez les familles nombreuses dont les filles travaillent à l'extérieur.
Si les enfants de la gent masculine prennent tout leur temps pour s'installer devant la télévision, dans un lit ou sur un sofa confortable, en rentrant à la maison qui du lycée qui du travail, il n'en est hélas pas de même pour leurs soeurs ou la maman qui travaille. Pour celles-ci, les déboires divers encaissés durant la journée, sont relayés presque immédiatement à leur retour à la maison par les tâches ménagères dont particulièrement, et nécessairement, la cuisine dans toute sa dimension en ce mois de jeûne.
Ces situations sont fréquentes chez les familles nombreuses dont tous les membres travaillent ou sont scolarisés. La maman souvent dépassée et exténuée par tant de tâches ménagères que nécessite la «tenue» d'un foyer, se trouve indubitablement et malgré tout dans un état frénétique à l'approche de la rupture du jeûne dont l'appel à la prière du muezzin doit sonner d'une façon implacable dans les minutes qui viennent...
Si elles sont deux filles, l'une d'elles peaufine le reste du ménage à faire comme dresser la table ou donner un dernier coup de chiffon sur les meubles, pendant que l'autre s'affaire automatiquement dans la cuisine pour donner un dernier coup de main à la maîtresse de maison, non sans recevoir en plein dans la «gueule» les remontrances acerbes mais souvent justifiées de la maman qui, au bout du rouleau, ne se maîtrise plus à cette heure de la journée. Au bout de quelques minutes cependant, le courant repasse, car du reste jamais rompu et des échanges d'ordre culinaires reprennent le dessus. Néanmoins, ces échanges, accompagnés de sourires et clins d'oeil, glissent sans crier gare vers la narration de la journée des deux «complices» qui se retrouvent devant les fourneaux. Rires, gestes, exclamations, tout y passe au risque d'oublier une casserole sur le feu.
C'est la maman qui souvent commence à s'adonner à des diatribes envers tantes et cousines, voisines et amies, à propos de n'importe quoi. Une façon autre de préparer la chorba ou les boureks, l'heure à laquelle se rendent certaines dans la cuisine, ou encore une simple anecdote d'antan, toujours meilleure que l'actuelle comparativement et j'en passe.
Ne sachant que dire ou répondre, la jeune fille opine régulièrement de la tête, sans doute absorbée par d'autres commentaires relatifs à une journée de travail ou de cours à l'université ou au collège. Fatiguée, elle arrive quand même à esquisser de temps en temps un sourire approbateur à sa mère qui n'est pas dupe pour autant de cette situation qui frise le burlesque. Tout un chacun supporte l'autre comme il peut. Parfois le silence, perturbé quelque peu par le clapotis des sauces sur le feu, s'installe en les mettant toutes deux dans la gêne pour reprendre langue simultanément ce qui déclenche alors des rires qui relancent cette communion interrompue qui unit deux femmes au «front» pour la préparation de l'Iftar.
Cependant, les mâles sont vautrés sur le canapé, sur le lit «de jour», devant un computeur pour s'évader dans un monde tout autre que le lent déroulement d'une journée de jeûne...pénible pour tous. Merci Maman!
Par Abdelkrim AMARNI
L'expression dz
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