Révélée par le Chicago Sun Times, la photographie montre deux agents de police posant fièrement autour d’un suspect Noir, allongé au sol, et affublé de bois de cerf… comme s’il s’agissait d’un gibier.
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Un vulgaire trophée de chasse. C’est ainsi que Jérôme Finnigan et Timothy McDermott, deux officiers de la police de Chicago, semblent considérer le suspect avec lequel ils prennent la pose. Comble de l’humiliation, l’homme, allongé à même le sol, entouré des deux agents qui tiennent fièrement leur fusil, se retrouve affublé de bois de cerf pour parfaire cette macabre mise en scène.
Inutile de dire que la police de Chicago a tout fait pour que ce cliché n’apparaisse jamais au grand jour. En vain.
Une photo gardée secrète
Pourtant, le secret aura été gardé pendant plus de dix ans. Car la photo n’est pas récente : elle aurait été prise entre 1999 et 2003 au sein d’un commissariat de la ville de Chicago. C’est en 2013 seulement que le cliché sera transmis à la police, via les procureurs fédéraux.
Officiellement pour préserver l’identité du suspect Noir, les avocats de Timothy McDermott ont explicitement fait la demande au juge Thomas Allen de conserver l’image sous scellé. Peine perdue, puisque la justice a rejeté la requête au mois de mars. En bout de course, c’est le journal The Chicago Sun Times qui a pu le premier rendre public la photographie après la décision, le 26 mai, d’un juge du comté de Cook (Illinois).
Licenciés
Selon The Guardian, les deux agents ont été licenciés dans des circonstances différentes : « Jérôme Finnigan, sur la gauche, a été renvoyé longtemps avant la révélation du cliché, explique le journal britannique, il a été condamné à douze ans d’incarcération dans une prison fédérale pour fraude fiscale et vol qualifié. Quant à Timothy McDermott, la photo est la cause directe de son licenciement en 2014 par le conseil de la police, lors d’un vote de cinq voix contre quatre ».
Le policier a fait appel de son jugement. Selon le Chicago Sun Times, le verdict tombera le 10 juin prochain.
Une défense bancale
Bien entendu, l’avocat de Timothy McDermott a usé de rhétorique pour envelopper de brume les conditions réelles qui ont entraîné cliché de la honte : « Qu’est-ce qui nous dit que cet individu n’était pas déguisé en renne pour un spectacle de Noël et qu’il avait enlevé son costume ? » questionne-t-il avant d’ajouter que le suspect semble participer « de façon volontaire » à la mise en scène.
Imparable.
L’un des deux policiers reconnaît une erreur
II y a maintenant deux ans de cela, Timothy McDermott, alors interrogé par la « police des polices » du département de Chicago, avait reconnu que cette photo était « une erreur ». L’homme aurait ensuite précisé : « On m’a demandé de me joindre à la photo, et j’ai agi sans faire preuve de jugement. J’aimerais pouvoir revenir en arrière et changer l’instant où j’ai pris cette décision ».
De l’huile sur l’incendie
Il s’agirait d’un euphémisme que de dire que cette photo tombe au mauvais moment. Rarement les relations entre les policiers américains et la communauté afro-américaine n’auront été aussi tendues. En cause : des bavures d'agents blancs, dont certaines meurtrières, à l'encontre de suspects noirs, ont secoué les villes de Ferguson, New York, Baltimore ou encore Phoenix ces derniers mois.
M6info
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Un vulgaire trophée de chasse. C’est ainsi que Jérôme Finnigan et Timothy McDermott, deux officiers de la police de Chicago, semblent considérer le suspect avec lequel ils prennent la pose. Comble de l’humiliation, l’homme, allongé à même le sol, entouré des deux agents qui tiennent fièrement leur fusil, se retrouve affublé de bois de cerf pour parfaire cette macabre mise en scène.
Inutile de dire que la police de Chicago a tout fait pour que ce cliché n’apparaisse jamais au grand jour. En vain.
Une photo gardée secrète
Pourtant, le secret aura été gardé pendant plus de dix ans. Car la photo n’est pas récente : elle aurait été prise entre 1999 et 2003 au sein d’un commissariat de la ville de Chicago. C’est en 2013 seulement que le cliché sera transmis à la police, via les procureurs fédéraux.
Officiellement pour préserver l’identité du suspect Noir, les avocats de Timothy McDermott ont explicitement fait la demande au juge Thomas Allen de conserver l’image sous scellé. Peine perdue, puisque la justice a rejeté la requête au mois de mars. En bout de course, c’est le journal The Chicago Sun Times qui a pu le premier rendre public la photographie après la décision, le 26 mai, d’un juge du comté de Cook (Illinois).
Licenciés
Selon The Guardian, les deux agents ont été licenciés dans des circonstances différentes : « Jérôme Finnigan, sur la gauche, a été renvoyé longtemps avant la révélation du cliché, explique le journal britannique, il a été condamné à douze ans d’incarcération dans une prison fédérale pour fraude fiscale et vol qualifié. Quant à Timothy McDermott, la photo est la cause directe de son licenciement en 2014 par le conseil de la police, lors d’un vote de cinq voix contre quatre ».
Le policier a fait appel de son jugement. Selon le Chicago Sun Times, le verdict tombera le 10 juin prochain.
Une défense bancale
Bien entendu, l’avocat de Timothy McDermott a usé de rhétorique pour envelopper de brume les conditions réelles qui ont entraîné cliché de la honte : « Qu’est-ce qui nous dit que cet individu n’était pas déguisé en renne pour un spectacle de Noël et qu’il avait enlevé son costume ? » questionne-t-il avant d’ajouter que le suspect semble participer « de façon volontaire » à la mise en scène.
Imparable.
L’un des deux policiers reconnaît une erreur
II y a maintenant deux ans de cela, Timothy McDermott, alors interrogé par la « police des polices » du département de Chicago, avait reconnu que cette photo était « une erreur ». L’homme aurait ensuite précisé : « On m’a demandé de me joindre à la photo, et j’ai agi sans faire preuve de jugement. J’aimerais pouvoir revenir en arrière et changer l’instant où j’ai pris cette décision ».
De l’huile sur l’incendie
Il s’agirait d’un euphémisme que de dire que cette photo tombe au mauvais moment. Rarement les relations entre les policiers américains et la communauté afro-américaine n’auront été aussi tendues. En cause : des bavures d'agents blancs, dont certaines meurtrières, à l'encontre de suspects noirs, ont secoué les villes de Ferguson, New York, Baltimore ou encore Phoenix ces derniers mois.
M6info
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