Fiction
par El-Guellil
Les non-voyants, aveuglés par trop de nuit, décident de communiquer par le geste. Et le premier signe qu'ils apprennent est «le bras d'honneur» qu'ils adressent aux gestionnaires de la lumière, ceux-là qui ont accaparé tous les rayons d'espoir.
Les malentendants, assourdis par trop de silence forcé, adoptent le braille. Depuis, on braille tous en choeur.
Les culs-de-jatte sont forcés de s'aligner au départ d'une course de fond. Comble de l'heure, ils sont soumis à un contrôle antidopage, des fois qu'ils arrivent à pulvériser le record de la bêtise, détenu par les organisateurs de la grande mascarade .
A l'école, on apprend comment rire jaune et pleurer dans toutes les langues. C'est la rue qui enseigne à l'enfant l'alphabet de la débrouille. Aux meilleurs élèves, il est offert des bourses... à vendre dans les marchés où s'étalent les grosses légumes qui nous représentent.
- Maman, c'est quoi la misère ?
- C'est une plante, mon fils. Elle pousse dans les terres où l'illettrisme est entretenu par le terreau de l'incapacité.
- Maman, pourquoi tu as choisi de me mettre au monde, ici ?
-Parce que c'était le plus beau pays, mon fils, et c'est grâce à toi qu'il le redeviendra.
par El-Guellil
Le Quotidien d'Oran
par El-Guellil
Les non-voyants, aveuglés par trop de nuit, décident de communiquer par le geste. Et le premier signe qu'ils apprennent est «le bras d'honneur» qu'ils adressent aux gestionnaires de la lumière, ceux-là qui ont accaparé tous les rayons d'espoir.
Les malentendants, assourdis par trop de silence forcé, adoptent le braille. Depuis, on braille tous en choeur.
Les culs-de-jatte sont forcés de s'aligner au départ d'une course de fond. Comble de l'heure, ils sont soumis à un contrôle antidopage, des fois qu'ils arrivent à pulvériser le record de la bêtise, détenu par les organisateurs de la grande mascarade .
A l'école, on apprend comment rire jaune et pleurer dans toutes les langues. C'est la rue qui enseigne à l'enfant l'alphabet de la débrouille. Aux meilleurs élèves, il est offert des bourses... à vendre dans les marchés où s'étalent les grosses légumes qui nous représentent.
- Maman, c'est quoi la misère ?
- C'est une plante, mon fils. Elle pousse dans les terres où l'illettrisme est entretenu par le terreau de l'incapacité.
- Maman, pourquoi tu as choisi de me mettre au monde, ici ?
-Parce que c'était le plus beau pays, mon fils, et c'est grâce à toi qu'il le redeviendra.
par El-Guellil
Le Quotidien d'Oran