Algérie - On importe du blé et des minoteries clés en main, des fours rotatifs, de la levure... Faut bien penser aux panses et faire travailler les autres peuples ! On importe des fringues de toutes tailles et des flingues de tous calibres.
On importe du lait, du beau, des steaks congelés saignants et bientôt des enseignants. On importe des voitures, on roule à tombeau ouvert. On n’est même pas capable de fabriquer l’opium du peuple, alors on importe des drogues en livres, on importe de la faïence, de la faillite, n’importe quoi...
Ça nous rappelle le temps où feu Houari Boumediène a été visiter une usine d’insecticide.
«C’est un emballage fabriqué fel bled !», dit-il, sûr de lui. Ô que non ! Il est fourni par un pays frère. Et la sérigraphie, il y a bien une imprimerie capable de s’en occuper sur place ? Ô que non, répond le cadre. Et le bouchon vaporisateur ? Lui aussi, sidi le raïs, khoutna de là-bas nous le fournissent ! Hors de lui, le président: «Amala, qu’est-ce qui est fabriqué fi bladna ? Les mouches et les moustiques, ya akhi essi prisidène», répond le responsable zélé.
Depuis, on n’a plus eu de ses nouvelles ni de celles du directeur de la télévision qui a laissé passer en direct les moments forts de cette inauguration.
Par la suite, on s’est mis à importer des cadres, après avoir poussé la majorité à l’exil et d’autres en prison. On importe des programmes de relance économique: mais comme ils sont en train de patiner, on pense à importer des sinistres. Même là, les candidats ne se bousculent pas au portillon.
Alors, l’idée d’importer un peuple, pour leur Algérie, fait sérieusement son chemin. Mais pour ce faire, on est en train de vider la géographie de sa population.
On pousse les jeunes et les moins jeunes à déguerpir, qui dans une cale de bateau, qui sur une barque, qui...
Mais leur Algérie, celle qu’ils veulent vider, n’existe que sur leurs passeports; et le peuple, ils ne le connaissent même pas.
Par El-Guellil - Quotidien d'Oran, le 15 novembre 2006.
On importe du lait, du beau, des steaks congelés saignants et bientôt des enseignants. On importe des voitures, on roule à tombeau ouvert. On n’est même pas capable de fabriquer l’opium du peuple, alors on importe des drogues en livres, on importe de la faïence, de la faillite, n’importe quoi...
Ça nous rappelle le temps où feu Houari Boumediène a été visiter une usine d’insecticide.
«C’est un emballage fabriqué fel bled !», dit-il, sûr de lui. Ô que non ! Il est fourni par un pays frère. Et la sérigraphie, il y a bien une imprimerie capable de s’en occuper sur place ? Ô que non, répond le cadre. Et le bouchon vaporisateur ? Lui aussi, sidi le raïs, khoutna de là-bas nous le fournissent ! Hors de lui, le président: «Amala, qu’est-ce qui est fabriqué fi bladna ? Les mouches et les moustiques, ya akhi essi prisidène», répond le responsable zélé.
Depuis, on n’a plus eu de ses nouvelles ni de celles du directeur de la télévision qui a laissé passer en direct les moments forts de cette inauguration.
Par la suite, on s’est mis à importer des cadres, après avoir poussé la majorité à l’exil et d’autres en prison. On importe des programmes de relance économique: mais comme ils sont en train de patiner, on pense à importer des sinistres. Même là, les candidats ne se bousculent pas au portillon.
Alors, l’idée d’importer un peuple, pour leur Algérie, fait sérieusement son chemin. Mais pour ce faire, on est en train de vider la géographie de sa population.
On pousse les jeunes et les moins jeunes à déguerpir, qui dans une cale de bateau, qui sur une barque, qui...
Mais leur Algérie, celle qu’ils veulent vider, n’existe que sur leurs passeports; et le peuple, ils ne le connaissent même pas.
Par El-Guellil - Quotidien d'Oran, le 15 novembre 2006.
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