on l'appelait "douctour", le mot docteur algérianisé... surnom sarcastique faisant allusion à l'infériorité intellectuelle du bonhomme, fortement bronzé, lent à la détente, curieusement aux airs sympathiques.
Douctour est un de ces hommes qui ne peuvent pas aligner deux mots sont grossièreté, qui ne peuvent pas réfléchir sans que la bouche ne devienne béante lâchant un file de salive. bien que de posture imposante, avec le sommet du crane reluisant parce que chauve, tacheté de poils gris, le bonhomme fait plus jeune que son age, par ses réplique et par son humour, on comprend assez vite que dans sa tête, il n y a qu'un ou deux rouages qui suffisent à peine à faire fonctionner son corps et gérer les calculs basiques de son quotidien, les plus indulgent parmi ses amis, disent qu'il a 12 ans d'âge mental, vous me trouvez méchant et je le comprend, mais soyez assurés que je ne dresse pas un tableau noirci par le peu d'éstime que j'ai pour le bonhomme, c'est pour vous préparer à la suite, histoire de contraster entre ce paragraphe et celui qui suivra pour que vous ayez une idée de ma surprise lorsque je l'ai vu faire preuve de pértinence voir de sagesse...
depuis que je le connais, c'est à dire plusieurs années, Douctour ne parle que de Ghorba, la france est ce qu'il y a de mieux sur terre après les femmes et les belles voitures, mieux, elle est en première position puisque nous sommes sensés y trouver les deux... à chacune de ses phrases, ponctuées comme je l'ai dit de gros mots, la france une fois évoquée le transforme en quelqu'un de rêveur, d'ambitieux, ses yeux brillent et son visage s'illumine ... quand il arrive en retard à cause des bouchons, il s'en plein en prenant la france pour exemple, "là bas, ca ne marche pas comme ca", il n y jamais été, mais il connait tout de ce pays... tout ce que font les algériens est mauvais, et tout ce que font les français est bien, son projet le plus ultime était de partir s'installer là bas, sans diplôme, sans un seul mot en français bien prononcé, la compagnie téléphonique nationale "mobilis" devient "mobiliste", et les algériens n'arriveront jamais à la cheville d'un seul français... ils nous a tellement habitué à rêver de la france et du jour où il foulerait du pied sa terre sacrée, que quand il a cessé d'en parler, tout le monde l'a remarqué.
je lui ai demandé, après l'avoir constaté à mon tour, et craignant qu'il soit malade ou accablé par les problèmes... il m'a répondu après avoir pris une longue pose: "tu sais, j'ai réfléchi... si je me débrouille pour aller là bas, sans papier ni rien, disons qu'après quelques années, j'arrive à m'installer, à trouver du travail, épargner, m'acheter une maison ou louer un appartement et la voiture qui va avec" un autre l'interrompt pour ajouter que c'est le parfait scénario qui puisse arriver à un harrag, il continue "je ne serai pas satisfait, et tu sais pourquoi?" je ne dis rien attendant la réponse à sa question qui n'en était pas une, et il enchaine "je n'aurai pas auprès de qui me vanter, là bas, tout le monde a une voiture, tout le monde a une maison, tout le monde travail".
celui qui était avec nous s'est mit à rire, il a pris l'habitude de le faire à chaque fois que Douctour donnait son avis sur quelque chose, moi je lui ai tapé sur l'épaule, toujours sans rien dire avant de me lever et de sortir du café... à lui seul il a su expliquer un phénomène social que chacun de nous a pu observer, faire perdurer, sans jamais se pencher dessus.
Douctour est un de ces hommes qui ne peuvent pas aligner deux mots sont grossièreté, qui ne peuvent pas réfléchir sans que la bouche ne devienne béante lâchant un file de salive. bien que de posture imposante, avec le sommet du crane reluisant parce que chauve, tacheté de poils gris, le bonhomme fait plus jeune que son age, par ses réplique et par son humour, on comprend assez vite que dans sa tête, il n y a qu'un ou deux rouages qui suffisent à peine à faire fonctionner son corps et gérer les calculs basiques de son quotidien, les plus indulgent parmi ses amis, disent qu'il a 12 ans d'âge mental, vous me trouvez méchant et je le comprend, mais soyez assurés que je ne dresse pas un tableau noirci par le peu d'éstime que j'ai pour le bonhomme, c'est pour vous préparer à la suite, histoire de contraster entre ce paragraphe et celui qui suivra pour que vous ayez une idée de ma surprise lorsque je l'ai vu faire preuve de pértinence voir de sagesse...
depuis que je le connais, c'est à dire plusieurs années, Douctour ne parle que de Ghorba, la france est ce qu'il y a de mieux sur terre après les femmes et les belles voitures, mieux, elle est en première position puisque nous sommes sensés y trouver les deux... à chacune de ses phrases, ponctuées comme je l'ai dit de gros mots, la france une fois évoquée le transforme en quelqu'un de rêveur, d'ambitieux, ses yeux brillent et son visage s'illumine ... quand il arrive en retard à cause des bouchons, il s'en plein en prenant la france pour exemple, "là bas, ca ne marche pas comme ca", il n y jamais été, mais il connait tout de ce pays... tout ce que font les algériens est mauvais, et tout ce que font les français est bien, son projet le plus ultime était de partir s'installer là bas, sans diplôme, sans un seul mot en français bien prononcé, la compagnie téléphonique nationale "mobilis" devient "mobiliste", et les algériens n'arriveront jamais à la cheville d'un seul français... ils nous a tellement habitué à rêver de la france et du jour où il foulerait du pied sa terre sacrée, que quand il a cessé d'en parler, tout le monde l'a remarqué.
je lui ai demandé, après l'avoir constaté à mon tour, et craignant qu'il soit malade ou accablé par les problèmes... il m'a répondu après avoir pris une longue pose: "tu sais, j'ai réfléchi... si je me débrouille pour aller là bas, sans papier ni rien, disons qu'après quelques années, j'arrive à m'installer, à trouver du travail, épargner, m'acheter une maison ou louer un appartement et la voiture qui va avec" un autre l'interrompt pour ajouter que c'est le parfait scénario qui puisse arriver à un harrag, il continue "je ne serai pas satisfait, et tu sais pourquoi?" je ne dis rien attendant la réponse à sa question qui n'en était pas une, et il enchaine "je n'aurai pas auprès de qui me vanter, là bas, tout le monde a une voiture, tout le monde a une maison, tout le monde travail".
celui qui était avec nous s'est mit à rire, il a pris l'habitude de le faire à chaque fois que Douctour donnait son avis sur quelque chose, moi je lui ai tapé sur l'épaule, toujours sans rien dire avant de me lever et de sortir du café... à lui seul il a su expliquer un phénomène social que chacun de nous a pu observer, faire perdurer, sans jamais se pencher dessus.
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