SALAM
MONSIEUR ET MADAME PRESUME
Monsieur et madame Présume s’aimaient tendrement.
Un beau soir, monsieur Présume eut un violent mal de dos. Il présuma que cela allait guérir sans médicaments et il présuma que s’il le disait à madame Présume, elle s’inquiéterait, alors il ne le fit pas.
Madame Présume constata qu’il avait l’air distant. Elle présuma qu’il avait des soucis et qu’il ne voulait pas les partager avec elle. Elle présuma que si elle lui demandait ce qui n’allait pas, il ne le dirait pas, alors elle n’en fit rien.
Monsieur Présume présuma que madame Présume était trop centrée sur sa petite personne pour s’apercevoir qu’il ne se sentait pas du tout bien et il fut un peu vexé. Il dit " bonsoir " et monta se coucher, un peu fâché.
Madame Présume présuma qu’il était fatigué d’être en sa compagnie et elle présuma qu’il valait mieux le laisser seul avec ses pensées. Elle répondit " bonsoir. " Ils demeurèrent là, un peu fâchés, couchés dos à dos. Les deux ruminèrent leurs présomptions et s’endormirent très tard et très frustrés.
Le matin arriva rapidement et lorsque la sonnerie du réveil se fit entendre, monsieur Présume, qui manquait de sommeil, rageait. Il présuma que madame Présume, elle, avait bien dormi et présuma qu’elle ne voulait pas se lever pour déjeuner avec lui, parce qu’elle préférait se prélasser au lit.
Madame Présume sentant, par les mouvements brusques de monsieur Présume, qu’il était marabout, présuma qu’il aimait mieux ne pas avoir à parler à personne et elle fit semblant de dormir pour le laisser en paix.
Cet avant-midi là, il y eut trois appels téléphoniques chez les Présume et, chaque fois que madame Présume répondait " Allo ", la personne au bout du fil raccrochait. Madame Présume présuma que ce n’était pas à elle que cette personne voulait parler. Elle présuma donc que les appels étaient pour monsieur Présume et que si la personne ne le demandait pas comme il se doit, c’était parce qu’elle ne devait pas savoir de qui l’appel provenait. Elle pensa aux airs songeurs de monsieur Présume de la veille et elle présuma que cela pouvait avoir rapport avec ces appels. Peut-être avait-il une liaison amoureuse ? Et elle présuma qu’il ne voulait pas lui en parler mais que cela le rendait songeur.
Tout ce scénario lui trotta dans la tête toute la journée. Monsieur Présume devait rencontrer un gros client pour le souper, il téléphona à la maison pour avertir madame Présume. Elle répondit sèchement, parce qu’elle ne le croyait pas. Elle présuma qu’il allait rencontrer la nouvelle flamme qui lui téléphonait et qui raccrochait. Monsieur Présume, la ressentant de mauvais poil, présuma qu’elle vivait ses symptômes prémenstruels et raccrocha rapidement pour la laisser en paix.
Madame Présume, constatant qu’il semblait pressé de raccrocher, présuma qu’il avait hâte d’aller retrouver sa nouvelle flamme et là, la peine, la colère et l’agressivité s’emparèrent d’elle. Elle présuma qu’il allait rentrer tard. Elle n’en pouvait plus, elle se changea, s’habilla et elle écrivit une note sur la table qui disait : " À mon tour de m’amuser ", et elle prit la route pour décompresser un peu.
Monsieur Présume lui, coupa court à son souper d’affaires et revint aussitôt à la maison en présumant que madame Présume serait là et qu’il lui raconterait son mal de dos et sa fatigue. Lorsqu’il vit la note sur la table, il ne comprit pas vraiment ce que cela voulait dire, mais il présuma que madame Présume profitait du fait qu’il devait travailler tard pour aller faire la fête dans les bars de la ville. Il présuma qu’elle faisait ça chaque fois qu’il avait un souper d’affaires. Il était fou de rage.
J’ai entendu dire, qu’aujourd’hui, monsieur et madame Présume sont divorcés parce qu’ils ont trop présumé. Je présume qu’ils ont appris qu’au lieu de présumer, il était préférable de communiquer.
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MONSIEUR ET MADAME PRESUME
Monsieur et madame Présume s’aimaient tendrement.
Un beau soir, monsieur Présume eut un violent mal de dos. Il présuma que cela allait guérir sans médicaments et il présuma que s’il le disait à madame Présume, elle s’inquiéterait, alors il ne le fit pas.
Madame Présume constata qu’il avait l’air distant. Elle présuma qu’il avait des soucis et qu’il ne voulait pas les partager avec elle. Elle présuma que si elle lui demandait ce qui n’allait pas, il ne le dirait pas, alors elle n’en fit rien.
Monsieur Présume présuma que madame Présume était trop centrée sur sa petite personne pour s’apercevoir qu’il ne se sentait pas du tout bien et il fut un peu vexé. Il dit " bonsoir " et monta se coucher, un peu fâché.
Madame Présume présuma qu’il était fatigué d’être en sa compagnie et elle présuma qu’il valait mieux le laisser seul avec ses pensées. Elle répondit " bonsoir. " Ils demeurèrent là, un peu fâchés, couchés dos à dos. Les deux ruminèrent leurs présomptions et s’endormirent très tard et très frustrés.
Le matin arriva rapidement et lorsque la sonnerie du réveil se fit entendre, monsieur Présume, qui manquait de sommeil, rageait. Il présuma que madame Présume, elle, avait bien dormi et présuma qu’elle ne voulait pas se lever pour déjeuner avec lui, parce qu’elle préférait se prélasser au lit.
Madame Présume sentant, par les mouvements brusques de monsieur Présume, qu’il était marabout, présuma qu’il aimait mieux ne pas avoir à parler à personne et elle fit semblant de dormir pour le laisser en paix.
Cet avant-midi là, il y eut trois appels téléphoniques chez les Présume et, chaque fois que madame Présume répondait " Allo ", la personne au bout du fil raccrochait. Madame Présume présuma que ce n’était pas à elle que cette personne voulait parler. Elle présuma donc que les appels étaient pour monsieur Présume et que si la personne ne le demandait pas comme il se doit, c’était parce qu’elle ne devait pas savoir de qui l’appel provenait. Elle pensa aux airs songeurs de monsieur Présume de la veille et elle présuma que cela pouvait avoir rapport avec ces appels. Peut-être avait-il une liaison amoureuse ? Et elle présuma qu’il ne voulait pas lui en parler mais que cela le rendait songeur.
Tout ce scénario lui trotta dans la tête toute la journée. Monsieur Présume devait rencontrer un gros client pour le souper, il téléphona à la maison pour avertir madame Présume. Elle répondit sèchement, parce qu’elle ne le croyait pas. Elle présuma qu’il allait rencontrer la nouvelle flamme qui lui téléphonait et qui raccrochait. Monsieur Présume, la ressentant de mauvais poil, présuma qu’elle vivait ses symptômes prémenstruels et raccrocha rapidement pour la laisser en paix.
Madame Présume, constatant qu’il semblait pressé de raccrocher, présuma qu’il avait hâte d’aller retrouver sa nouvelle flamme et là, la peine, la colère et l’agressivité s’emparèrent d’elle. Elle présuma qu’il allait rentrer tard. Elle n’en pouvait plus, elle se changea, s’habilla et elle écrivit une note sur la table qui disait : " À mon tour de m’amuser ", et elle prit la route pour décompresser un peu.
Monsieur Présume lui, coupa court à son souper d’affaires et revint aussitôt à la maison en présumant que madame Présume serait là et qu’il lui raconterait son mal de dos et sa fatigue. Lorsqu’il vit la note sur la table, il ne comprit pas vraiment ce que cela voulait dire, mais il présuma que madame Présume profitait du fait qu’il devait travailler tard pour aller faire la fête dans les bars de la ville. Il présuma qu’elle faisait ça chaque fois qu’il avait un souper d’affaires. Il était fou de rage.
J’ai entendu dire, qu’aujourd’hui, monsieur et madame Présume sont divorcés parce qu’ils ont trop présumé. Je présume qu’ils ont appris qu’au lieu de présumer, il était préférable de communiquer.
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