Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La Suisse attire les morts allemands et italiens

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La Suisse attire les morts allemands et italiens

    Bonsoir
    De plus en plus d'Allemands et d'Italiens en butte à des contraintes choisissent la Suisse pour enterrer leurs morts. Les procédures y sont moins compliquées.

    Proposant d'échapper à une législation allemande restrictive et à la bureaucratie italienne, un certain nombre d'entreprises funéraires font propérer leurs affaires.


    Disséminer les cendres de l'être aimé sur les sommets des Alpes, les enterrer aux creux d'un arbre ou d'un rocher ou encore les ensevelir sous l'herbe d'un pâturage orienté vers la Méditerranée; telles sont quelque-unes des options de plus en plus prisées par des familles allemandes en deuil.

    Pourquoi choisissent-ils la Suisse? Pour des raisons plus légales que bucoliques. En effet, la législation allemande est restrictive. Elle impose aux familles de déposer les cendres des défunts dans une urne au cimetière.


    Le flair d'un croque-mort

    Justement, en Suisse, les choses sont plus simples. Sous réserve de lois cantonales et de règlements communaux particuliers, l'incinération fait déjà office d'ensevelissement. Et après la crémation, la famille est libre de conserver les cendres de l'être cher chez elle.

    Dietmar Kapelle a tout de suite saisi la portée de cette différence de régime entre les deux pays. Cet Allemand a flairé une opportunité commerciale inédite. Et à 51 ans, il a choisi de se reconvertir en croque-mort pour fonder sa société « Oase der Ewigkeit GmbH » (Oasis de l'Eternité, Sarl).


    Plus de 800 personnes

    Sur un terrain, dont il est le propriétaire dans les Alpes valaisannes, cet habitant de Düsseldorf affirme avoir déjà «enterré les cendres de plus de 800 personnes, à la demande des familles des défunts ».

    Et le succès de son entreprise ne fait qu'augmenter depuis ses nombreuses apparitions sur les plateaux de télévision et dans les médias, en Suisse comme en Allemagne.

    Les clients de l' «Oase der Ewigkeit» déboursent un tarif de base de 510 francs pour assurer à leurs morts, le repos éternel dans la pureté sauvage des montagnes helvétiques.

    Pour assister à la cérémonie d'ensevelissement, il leur en coûtera 170 supplémentaires. Mais, pour une sépulture au pied d'un arbre ou dans un autre lieu déterminé, les prix prennent l'ascenseur.


    Ces taxes qui grèvent le budget

    Mais, cela ne décourage pas la clientèle de Dietmar Kapelle. Face aux taxes appliquées par les cimetières allemands, qui grèveront le budget d'une famille pendant 15 ou 20 ans, nombreux sont qui préfèrent encore cette solution. Sans compter qu'elle a l'avantage d'annuler du même coup l'entretien de l'urne ou de la tombe et le rituel de la décoration florale.

    Le patron de l' «Oase der Ewigkeit» est pour sa part convaincu que « la force et la pureté qui se dégagent des montagnes à tendance à atténuer un peu la douleur causée par le deuil et rassure les proches ».


    Les méandres administratifs italiens

    En Italie, les cimetières ne perçoivent pas de taxes mais, c'est l'administration qui pose parfois problème.

    Ainsi, au nord de la Botte et en Lombardie en particulier, les familles sont de plus en plus nombreuses à privilégier la solution de l'incinération.

    De plus, une démographie galopante dans cette région industrielle la plus dynamique d'Europe fait que certains centres de crémation ne parviennent plus à répondre à la demande. Et cela d'autant que leurs infrastructures sont parfois dépassées.


    Ras-le-bol des croque-morts

    C'est notamment le cas à Côme. Le four communal a fermé ses portes durant plusieurs mois pour cause de travaux.

    Du coup, le centre crématoire voisin, à Varèse, est littéralement pris d'assaut et accuse un grave retard dans l'exécution de ses opérations.

    Cette situation se traduit par une véritable guerre des nerfs pour les entreprises de pompes funèbres locales.

    Elles doivent gérer les attentes interminables au bureau du contrôle des habitants, les bousculades au guichet – incontournable – pour la validation des documents, le tout pendant que la voiture mortuaire – corbillard compris - attend en double file, faute de parking.

    Tel est le combat que livrent quotidiennement les croque-morts des régions de Varèse et de Côme.


    Plus cher mais, plus efficace

    Une fois franchies ces deux étapes, qui peuvent prendre parfois plusieurs heures, une nouvelle file d'attente au centre communal d'incinération de Varèse – pourvu d'un seul four - les attend.

    Exaspérés, de nombreux patrons d'entreprises de pompes funèbres en ont assez. Et pas question pour eux d'envisager les alternatives qui leurs sont proposées, comme de se rendre à Bergame ou à Brescia, sur les rives du lac de Garde.

    Comme nombre de ses confrères, Fabio Lorenzini de la société varésoise «La Pontresina», préfère franchir la douane pour éviter toutes ces tracasseries. «Au Tessin, le travail est bien fait et rapidement», explique-t-il.

    Quant à la différence de tarifs pratiqués de part et d'autre de la frontière, le croque-mort assure que les 75 euros supplémentaires que coûte une crémation en Suisse (465 euros à Varèse), «valent largement la peine d'être dépensés», dit-il.

    Et Fabio Lorenzini de conclure: «Nous gagnons un temps précieux et nous pouvons ainsi éviter ces attentes prolongées qui attisent la douleur des proches endeuillés, et leur remettre rapidement les cendres du défunt ».

    swissinfo, Nicole Della Pietra, Lugano

  • #2
    pour un musulman la crémation est interdite !

    Commentaire

    Chargement...
    X