Jamais l’euro n’a autant tenu en « respect » le dinar au vu du taux auquel il s’échange. Pour la première fois, un euro se monnaie 165 DA auprès de différents cambistes, dont La Mecque reste le Square Port-Saïd, dans l’Algérois.
Depuis février dernier, la monnaie unique brûle littéralement les doigts de ceux qui s’en approchent et finissent, le plus souvent, par débattre avec le cambiste sur le pourquoi du comment de cette «poussée de fièvre» de l’euro plutôt que par en acheter. Comme première réponse, l’arrivée des ressortissants algériens installés à l’étranger, la plupart en France, qui provoquent une ébullition de la devise. Justement, jeudi dernier, à 9h30, le Square Port-Saïd était en effervescence. Une dizaine de cambistes présents sur place manipulaient des liasses de billets dont on distinguait la devise à sa couleur ! « Combien l’euro ? », lance un quadragénaire. Premier à avoir saisi sa question au vol, un cambiste assène : « Aujourd’hui [jeudi dernier, NDLR], c’est 165 DA pour un euro à l’achat. » Assez pour faire plisser le visage d’étonnement un homme qui semblait frustré de devoir réaménager ses plans ou réétudier les raisons qui l’ont conduit à venir « tâter » de la devise ! C’est avec le même visage grimacé que nous approchons Amirouche, un étudiant en génie civil qui prépare son inscription en France. « Je suis venu de la wilaya de Tizi Ouzou dans l’espoir d’acheter de l’euro à un prix accessible. Sincèrement, il m’est impossible de faire le change à ce prix-là.
C’est exorbitant ! Je dois attendre l’arrivée des émigrés pour que je puisse avoir de l’euro », a-t-il regretté. Pratiquement tous ceux présents sur place avec la ferme intention d’échanger quelques économies contre de l’euro n’ont pas caché leur désarroi et leur mécontentement quant à cette flambée. « Certes, en avril dernier et à la veille de l’élection présidentielle, nous étions plus ou moins compréhensifs lorsque l’euro a grimpé, mais là c’est tout simplement intolérable sachant que les émigrés vont affluer par vagues entières au bled », s’emporte Kamel, un commerçant de prêt-à-porter. « L’euro se fait très rare ces derniers mois. Il faut dire que la demande est plus importante que l’offre. D’ailleurs, en février dernier, l’euro s’échangeait à 137 DA pour un euro à l’achat. Mais nous avons constaté plus tard, notamment durant la période de la campagne électorale, que l’euro s’était fait très rare sur le marché de la devise. C’est pour cette raison que nous étions contraints d’augmenter son niveau », explique Riadh, cambiste au Square. Il est cependant difficile d’avoir des explications convaincantes sur cette flambée « injustifiée», mais ce qui est sûr, c’est que «malgré l’arrivée de flux massifs des émigrés, l’euro restera très cher», prédit Sid-Ali, un autre cambiste sur place.
La faute aux riches !
Il était presque 11h et le défilé de gens en quête de devises se poursuit. « Sincèrement, je ne peux pas échanger ma monnaie à un tel taux. Je suis navré, je dois annuler mon voyage en Espagne pour débloquer ma marchandise », se résigne un commerçant abordé sur place. Parmi les autres pistes évoquées pour expliquer cette poussée fiévreuse de l’euro, les cambistes ont avancé les investissements à l’étranger qu’effectuent ces dernières années de riches individus. « Il s’agit des familles riches qui viennent échanger des valises entières de dinars contre de l’euro afin de les placer à l’étranger. » Pour les cambistes, les importateurs ne sont pas à l’origine de cette flambée, mais pointent du doigt des familles aisées qui siphonnent tout l’euro disponible dans différents circuits d’échange, informels faut-il le rappeler ! Même le dollar américain n’est pas épargné. Il est échangé à 155 DA à l’achat, alors qu’il n’a jamais dépassé les 135 DA. « Cette hausse va grandement profiter aux émigrés, mais ce sont les Algériens qui ont décidé de passer leurs vacances à l’étranger qui devront payer les pots cassés », observe Sid-Ali, un cambiste, avant d’ajouter : « Le dinar algérien est une monnaie à la traîne. Il faut savoir que nous ne produisons rien. L’Algérie est un pays exportateur. Ce qui favorise la dévaluation du dinar algérien sur le marché mondial », a-t-il observé. Presque midi. Notre tournée tire à sa fin et pratiquement aucune « vente » ! « Le square est devenu une bourse parallèle dans notre pays. Ce qui se répercute négativement sur le Trésor public et, bien sûr, déstabilise le taux de l’échange de la devise d’un moment à l’autre dans notre pays », regrette Lotfi, un jeune de 35 ans, qui aura le mot de la fin !
reporters.dz
Depuis février dernier, la monnaie unique brûle littéralement les doigts de ceux qui s’en approchent et finissent, le plus souvent, par débattre avec le cambiste sur le pourquoi du comment de cette «poussée de fièvre» de l’euro plutôt que par en acheter. Comme première réponse, l’arrivée des ressortissants algériens installés à l’étranger, la plupart en France, qui provoquent une ébullition de la devise. Justement, jeudi dernier, à 9h30, le Square Port-Saïd était en effervescence. Une dizaine de cambistes présents sur place manipulaient des liasses de billets dont on distinguait la devise à sa couleur ! « Combien l’euro ? », lance un quadragénaire. Premier à avoir saisi sa question au vol, un cambiste assène : « Aujourd’hui [jeudi dernier, NDLR], c’est 165 DA pour un euro à l’achat. » Assez pour faire plisser le visage d’étonnement un homme qui semblait frustré de devoir réaménager ses plans ou réétudier les raisons qui l’ont conduit à venir « tâter » de la devise ! C’est avec le même visage grimacé que nous approchons Amirouche, un étudiant en génie civil qui prépare son inscription en France. « Je suis venu de la wilaya de Tizi Ouzou dans l’espoir d’acheter de l’euro à un prix accessible. Sincèrement, il m’est impossible de faire le change à ce prix-là.
C’est exorbitant ! Je dois attendre l’arrivée des émigrés pour que je puisse avoir de l’euro », a-t-il regretté. Pratiquement tous ceux présents sur place avec la ferme intention d’échanger quelques économies contre de l’euro n’ont pas caché leur désarroi et leur mécontentement quant à cette flambée. « Certes, en avril dernier et à la veille de l’élection présidentielle, nous étions plus ou moins compréhensifs lorsque l’euro a grimpé, mais là c’est tout simplement intolérable sachant que les émigrés vont affluer par vagues entières au bled », s’emporte Kamel, un commerçant de prêt-à-porter. « L’euro se fait très rare ces derniers mois. Il faut dire que la demande est plus importante que l’offre. D’ailleurs, en février dernier, l’euro s’échangeait à 137 DA pour un euro à l’achat. Mais nous avons constaté plus tard, notamment durant la période de la campagne électorale, que l’euro s’était fait très rare sur le marché de la devise. C’est pour cette raison que nous étions contraints d’augmenter son niveau », explique Riadh, cambiste au Square. Il est cependant difficile d’avoir des explications convaincantes sur cette flambée « injustifiée», mais ce qui est sûr, c’est que «malgré l’arrivée de flux massifs des émigrés, l’euro restera très cher», prédit Sid-Ali, un autre cambiste sur place.
La faute aux riches !
Il était presque 11h et le défilé de gens en quête de devises se poursuit. « Sincèrement, je ne peux pas échanger ma monnaie à un tel taux. Je suis navré, je dois annuler mon voyage en Espagne pour débloquer ma marchandise », se résigne un commerçant abordé sur place. Parmi les autres pistes évoquées pour expliquer cette poussée fiévreuse de l’euro, les cambistes ont avancé les investissements à l’étranger qu’effectuent ces dernières années de riches individus. « Il s’agit des familles riches qui viennent échanger des valises entières de dinars contre de l’euro afin de les placer à l’étranger. » Pour les cambistes, les importateurs ne sont pas à l’origine de cette flambée, mais pointent du doigt des familles aisées qui siphonnent tout l’euro disponible dans différents circuits d’échange, informels faut-il le rappeler ! Même le dollar américain n’est pas épargné. Il est échangé à 155 DA à l’achat, alors qu’il n’a jamais dépassé les 135 DA. « Cette hausse va grandement profiter aux émigrés, mais ce sont les Algériens qui ont décidé de passer leurs vacances à l’étranger qui devront payer les pots cassés », observe Sid-Ali, un cambiste, avant d’ajouter : « Le dinar algérien est une monnaie à la traîne. Il faut savoir que nous ne produisons rien. L’Algérie est un pays exportateur. Ce qui favorise la dévaluation du dinar algérien sur le marché mondial », a-t-il observé. Presque midi. Notre tournée tire à sa fin et pratiquement aucune « vente » ! « Le square est devenu une bourse parallèle dans notre pays. Ce qui se répercute négativement sur le Trésor public et, bien sûr, déstabilise le taux de l’échange de la devise d’un moment à l’autre dans notre pays », regrette Lotfi, un jeune de 35 ans, qui aura le mot de la fin !
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