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Des Algériens changent de nom : les explications des sociologues

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  • #16
    Y'avait un joueur ancien comme ça qui s'appellait Bote
    Bote ou Bot en réalité etait un surnom d'un jour du MCO ou de l'ASMO des années fastes .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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    • #17
      MAIS pourquoi ces noms bizarres existent et sur quelle base attribue t-on tel ou tel nom à une famille ?
      La plus part des noms bizarres étaient attribués par le chargé de l'état civil qui au moment de l'incription sur la liste entendait les "indigénes" se chahutaient

      exemple :

      " Ne me pousse pas ya Bouchlaghem.

      Sitôt dit sitôt transcrit et pas de retour en arriére .

      Mon pére ,allah yarhmou ,en parlait , en se marrant quand même .

      Il parlait d'un de ses amis qui s'appelait Benhenine , et qui s'est retrouvé affublé du nom de Bouguadra ( guadra: marmite) parcequ'il a prononcé ce mot là, alors qu'il était au guichet .
      " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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      • #18
        Je connais très bien un ex-Bouknouna, medecin, qui avait effectivement demandé un changement de nom pour ses freres et sœurs.
        Il m'avait raconté que ses cousins ont préféré gardé le nom initial, aucune idée pourquoi.

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        • #19
          les algériens avaient des noms trés longs sur plusieurs génération parfois depuis le prophète ou le sahabi mais pour le colonisateur ignare et brutal c'était trop fatigant d'aprendre l'arabe, à chaque resencement le caid faisait les traductions,

          toi comment on va t'appeller hein? dmagh el atrous, et toi? chkima, et lui? bouhazki, et cette joli femme là-bas? c'est ras el mahrez!

          au fait monsieur "glaoui" ça vous dit queque chose? c'est une dynastie de rois...

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          • #20
            Bsr

            Envoyé par Iska
            La plus part des noms bizarres étaient attribués par le chargé de l'état civil qui au moment de l'incription sur la liste entendait les "indigénes" se chahutaient
            Il ya plusieurs versions , celle là est applicable pour les Noms bizarres comme tu dis , Qu'en est il pour les autres Noms " Non bizarres " !!!
            « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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            • #21
              Envoyé par Enigma
              Il m'avait raconté que ses cousins ont préféré gardé le nom initial, aucune idée pourquoi.
              Leur attitude est Compréhensible , J'aurai surement fait pareil même si le Nom est source de " gêne " ......... c'est le mien et j'en suis fière
              « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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              • #22
                Envoyé par PremierJour
                Leur attitude est Compréhensible , J'aurai surement fait pareil même si le Nom est source de " gêne " ......... c'est le mien et j'en suis fière
                Pourquoi ? C'est très arbitraire un nom. Si ça se trouve, leur ancêtre ne le portait pas avant le passage à la formule Française "Nom + Prénom".

                C'est l'administration coloniale qui a massacré les patronymes des Algériens et même le nom des lieux, le mal est déjà fait.

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                • #23
                  Il y'a un village du coté de Mila ou toutes les familles portent des noms d'animaux , il parait que dans l'administration de l'époque "coloniale" c’était nos cousins les Juifs qui étaient chargés de renommer les "Indigènes"

                  et dans la m^me wilaya dans un autre village la plupart des noms étaient inspirés de l'anatomie humaine (les boulefekhad, boudemagh, boukra3 , bouras, boul3einine , bouche3ar , .......)

                  et c'est Dieu donné qui est le coupable
                  "La colère est un moment de folie ."
                  Bizarre! je suis rarement en colère .

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                  • #24
                    bSR

                    Envoyé par Glaad
                    Pourquoi ? C'est très arbitraire un nom. Si ça se trouve, leur ancêtre ne le portait pas avant le passage à la formule Française "Nom + Prénom".
                    C'est Clair que je ne blâmerai pas les personnes qui changent de noms surtout si ces derniers sont sources de problèmes , Mais En parallèle je trouve Admirable qu'une personne refuse de se défaire d'un nom qu'elle porte depuis sa naissance même s'il est socialement " rejeté " ....
                    Après tout , Un nom est une Identité ou un des principaux piliers de cette identité
                    « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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                    • #25
                      Souvent c'est dans les régions sahariennes qu'on trouve ces noms. Pour recenser les indigènes , il leur fallait des noms et des dates de naissances; c'est pour cela qu'on trouvait des SNP (Sans Nom Patrimonial, ou Son Nom Perdu comme ) des Bourass, des Bouroukba, et des dates de naissances présumées.

                      Je pense que c'est plutôt, les français et le notable du village qui donnaient ce genre de noms lors des recensements, quand un groupe d'individus de la même famille se fait inscrire, si, ils connaissent le nom d'un parent commun, on leur donne un nom comme: Ouled xxxx, Ben yyyy, si non, un SNP, le sobriquet ou le surnom moqueur représentatif du père de famille.

                      Au Québec aussi, beaucoup de québécois portent des noms tirés de surnoms ou sobriquets


                      Le nom patronymique au Canada.
                      Avant d'examiner les patronymes existant en Nouvelle-France, il est important de connaître quelques notions étymologiques des noms de famille au Québec.
                      René Jetté écrit à ce sujet : «Le surnom est ommiprésent dans l’histoire généalogique des Québécois d’origine française. Aussi longtemps qu’il persiste à être utilisé, il ne se transmet que dans la descendance du premier porteur, à l’exclusion, par conséquent, de ses collatéraux. Et jusqu’au début du XXe siècle, il risque à tout moment de remplacer temporairement ou pour toujours le patronyme originel d’au moins le tiers des immigrants débarqués en Nouvelle-France aux XVIIe et XVIIIe siècles »

                      .
                      Les surnoms ont donc été introduits au pays par les immigrants eux-mêmes, surtout par les soldats qui ont généralement reçu un surnom ou un sobriquet lors de leur engagement dans les troupes coloniales. C’est ainsi qu’au Canada on retrouve des noms reliés par un « dit » comme Pasquier dit Lavallée, Gélinas dit Bellemarre, Fournier dit Préfontaine, Morel dit Legrand, Renel dit Lebrun, Élie dit Breton, Gauthier dit Champagne, Goguet dit Sansoucy ou Bénard dit Laterreur.
                      À l’appel de ces noms, on constate que les surnoms sont généralement tirés d’un lieu géographique, de caractéristiques physiques, de qualités ou de défauts.


                      Le généalogiste Denis Beauregard fait remarquer : « Il est intéressant de constater l’apport du Régiment de Carignan à l’utilisation si répandue des surnoms. Il y a d’un côté, la concentration à la fois des surnoms autour du Lac Saint-Pierre et des seigneuries accordées à d’anciens officiers du régiment. D’un autre côté, on retrouve dans la province du Dauphiné une bonne quantité de surnoms et comme il s’agit de la province d’origine de plusieurs seigneurs issus de ce régiment (Contrecoeur, Verchères, Sorel et Saint-Ours) et aussi le lieu de séjour du régiment avant sa traversée de l’Atlantique, il est normal que ceux-ci se soient transplantés au Canada ».
                      Il y a deux siècles, les habitants employaient régulièrement le patronyme ou le surnom et même les deux à la fois. Cette habitude cesse à la fin du XIXe siècle lorsque les citoyens ont adopté définitivement le patronnyme ou le surnom. Pour ces raisons, il existe aujourd’hui au Québec des Préfontaine qui descendent des Fournier, des Sansoucy qui descendent des Goguet et des Champagne qui ont pour ancêtre un Gauthier. Les noms composés ne se limitent pas aux roturiers, certains patronymes appartiennent à la noblesse dont les porteurs ont conservé la particule comme les Pécaudy de Contrecoeur, Le Gardeur de Repentigny, Morel de la Durantaye et Noël de Tilly. . Comme pour les roturiers, plusieurs familles, d’origine noble ont adopté, à la fin du XIXe siècle, l’un ou l’autre des patronymes. C’est ainsi qu’on retrouve au Québec des Legardeur et des Repentigny ou encore, des Noël et des Tilly.
                      Cette situation existe aussi en France, en Acadie, en Louisiane et en Écosse. Ce qui caractérise le Québec, c’est la quantité de surnoms rencontrés. Elle s’ajoute aux transformations orthographiques des patronymes, qui au cours des siècles, se sont peu ou considérablement modifiés selon la graphie originelle de ceux-ci, tel Paquet et Paquette, Guay et Castonguay ou Langevin et Bergevin ou Larin, Lorrain et Laurin qui souvent identifie un même individu.

                      Source: Ebook

                      Les origines familiales des pionniers
                      du Québec ancien
                      (1621 – 1865)
                      Marcel Fournier






                      Dernière modification par humani, 12 janvier 2014, 01h19.

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                      • #26
                        c'est pour cela qu'on trouvait des SNP (Sans Nom Patrimonial, ou Son Nom Perdu )
                        C'est plutôt Sans Nom Patronymique.
                        كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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                        • #27
                          Des Algériens changent de nom : les explications des sociologues

                          Normal cela viens des officiers de Etats civil Francais qui notaient
                          comme cela ce prononce ou a la louche ....
                          C'est ce que j'ai ecris plus haut la cause viens aussi de notre faute qui négligeons le correction de fautes faite par l’état civil combien de famille de nos jours ce retrouve en difficulté administratif pour un K mis a la place d'un G
                          Quand au Nom louche ou Honteux la faute a qui les Francais ne connaissaent pas l'arabe pour donner des Noms pareils
                          Une fois je rechercher une personne dans un petit en grand village pres de Oran
                          j'ai fais toutes les petites boutiques et j'ai remarqué qu'ils s’appelaient par le métier
                          Ex:
                          Mohamed el djezar ou bien boulangers et ne se connaissaient pas le vrai nom

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                          • #28
                            Il ya plusieurs versions , celle là est applicable pour les Noms bizarres comme tu dis , Qu'en est il pour les autres Noms " Non bizarres " !!!
                            Ces familles là ont imposées leur noms de famille, à l'instar de la mienne( sans fausse modestie) dont le nom de famille à plusieurs siécles
                            " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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                            • #29
                              Pour éclairer...

                              Concernant l'état-civil indigène en Algérie, l'article de Wiki est dûment référencé. Je le mets donc ici en extenso.

                              L’instauration de l'état-civil en Algérie est relativement ancienne en comparaison avec les pays voisins, la Tunisie (décret beylical du 30 juin 1925) et le Maroc (dahir du 8 mars 1950) puisqu’elle remonte à la loi du 23 mars 1882 promulguée par l'administration coloniale.

                              Tout Algérien porte un prénom et un nom patronymique. Selon la loi, les Algériens musulmans avaient le libre choix de porter le patronyme qu'ils désirent. Cependant, il semble qu’elle n’a pas été appliquée à la lettre en 1890-1891 dans les campagnes algériennes, comme c'était le cas de la Kabylie.

                              Des équipes de recenseurs furent légalement et normalement constituées pour se rendre dans chaque villages, mission arrêtée sur la base du découpage tribal traditionnel. Cependant, au regard du travail colossal qui attendait l'administration qui s'était vue à court de temps, celle-ci eut recours à des individus à peine instruits et qui bâclèrent le travail. Une telle assertion se vérifie de nos jours par les erreurs de transcription, des noms n'ayant aucun lien avec l’ascendance, des énormités pour certains patronymes affectés à des individus, des frères de même père et mère qui se virent attribuer des noms totalement différents.

                              Les Algériens virent l'opération de recensement et d'identification d'un mauvais œil. À la fin de la campagne projetée, on mit comme base de départ à l'état matrice de l'état civil algérien l'année 1892, devenue l'année de renvoi pour tous les actes antérieurs (les naissances approximatives de tous les recensés vivants à l'époque des opérations de recensements et d'identifications furent consignés sur des registres qui ressemblent, si l'on peut dire, quelque peu à des arbres généalogiques des concernés sans pousser plus en arrière). À partir de là, l'administration fit obligation à ses administrés indigènes de déclarer toute nouvelle situation : naissances, mariages et décès. Tout contrevenant s'exposait à des sanctions sévères.

                              Au sujet des patronymes affectés et ce qui en résulta de l'opération d'identification des algériens, on voit des écarts d'abord par rapport à la volonté des individus mais qui ne pouvaient s'opposer au risque de se retrouver taxer de fauteur de troubles, donc passible de poursuites et de sanctions.

                              Choisir son nom patronymique relèverait d'une insubordination pour ceux qui se sentaient visés, donc éviter toute réclamation qui pourrait s'avérer inutile, si elle ne déclenche pas le mécontentement de l'administration. Bien sûr, il y eut ceux qui firent réclamation, mais ils étaient en nombre très inférieur, et leurs requêtes furent traitées par des procès expéditifs.

                              Des régions réputées arabophones eurent des patronymes berbérophones et des régions berbérophones, comme la Kabylie, se virent attribuer des noms d'essence arabe.
                              كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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                              • #30
                                Pour ce qui est des changements de noms, un petit dossier est paru dans El Watan du 8 septembre 2012.

                                LES CHIFFRES SONT JALOUSEMENT GARDÉS PAR LE MINISTÈRE DE LA JUSTICE

                                Entre 30 000 et 35 000 changements de nom de famille depuis l’indépendance



                                Il faut compter une moyenne de 650 à 850 changements de nom de famille dans chaque wilaya au cours des 50 dernières années. Pour les grandes villes comme Alger, Oran, Constantine et Annaba, les changements sont plus nombreux que dans le reste du pays.

                                Depuis le recouvrement de l’indépendance, le 5 juillet 1962, des personnes se sont précipitées pour changer leur patronyme. Entre 30 000 et 35 000 noms ont été changés, selon des sources universitaires. Exemple : le nom Khanfous (scarabée) changé en Ben Abbas, ou Oulid Eddib (fils de chacal) changé en Dahbi, les dossiers de demande pour le changement de nom de famille en Algérie continuent à être envoyés au ministère de la Justice. Cela concerne souvent les personnes qui ne veulent pas porter un nom injurieux, véritable fardeau lorsqu’on sait que la société est railleuse.

                                Il subsiste un black-out sur les véritables statistiques. Le ministère de la Justice préserve les chiffres comme un secret Défense. Pour preuve, les services de la communication de ce département ministériel n’ont pas jugé utile de nous communiquer la moindre information. Toutefois, selon les chiffres que nous avons pu recueillir auprès d’universitaires, le nombre de changements de nom de famille oscille entre 35 000 et 40 000 depuis 1962. Me Fatma Zohra Benbraham avance, quant à elle, un chiffre encore plus élevé qui dépasse les 50 000.
                                Nos sources nous expliquent qu’il faut compter une moyenne de 650 à 850 changements de nom de famille dans chaque wilaya au cours des 50 dernières années. Pour les grandes villes comme Alger, Oran, Constantine et Annaba, les changements sont plus nombreux que dans le reste du pays.

                                Au niveau de la capitale seulement, plus de 1500 changements ont eu lieu depuis le recouvrement de la souveraineté nationale. A Constantine, les demandes de changement de nom sont très significatives. Elles dépassent les 2000. Nous ne citerons aucun nom, mais force de constater que les noms ignominieux et obscènes sont monnaie courante à l’est du pays.
                                Dans ses travaux, le docteur Farid Benramdane, spécialiste en Algérie de la question patronymique, maître de conférences à l’université de Mostaganem, nous indique que «l’administration algérienne travaille toujours sur la base de l’état civil du 23 mars 1882.» Cette loi édicte les procédures de choix ou d’attribution du patronyme. La transcription de l’état civil s’est faite en «13 ans à peine, d’après les textes de Louis Millot, et par un personnel non spécialisé». Au bout de cette décennie (1882 à 1895), 13 000 à 15 000 noms ont été octroyés à des Algériens. Au fil des années, en comptant les différentes transcriptions, ces données ont triplé. Par exemple, Belhocine s’écrivait chez certains administrateurs Belhoucine ou Belhoussine.

                                De son côté, Ouerdia Yermèche, docteur en sciences du langage, souligne dans ses recherches que «la transcription des patronymes en arabe se fait toujours sur la base de la graphie française, laissant libre cours à la fantaisie des employés de l’état civil», puisque l’administration algérienne travaille toujours sur la base de l’état civil de 1882. Ce qui laisse également la porte ouverte aux erreurs et aux manipulations.


                                Comment ça marche ? :
                                Pour changer son nom de famille, il faut rédiger une demande avec de bons arguments (nom ignominieux ou obscène) et la transmettre au ministre de la Justice, garde des Sceaux.
                                Dans le cas d’une réponse positive, le changement de patronyme doit faire l’objet d’une publicité dans un quotidien national. Les personnes s’y opposant peuvent agir en l’espace de six mois.
                                Pour connaître son vrai nom, il faut aller à Istanbul

                                Selon Me Fatma Zorha Benbraham, «les Algériens avaient bel et bien des noms de famille avant la colonisation.»

                                Elle précise que «pour connaître son vrai patronyme, il faut enquêter au niveau des archives d’Istanbul, capitale de l’Empire ottoman avant 1922, Etat auquel l’Algérie était rattachée administrativement entre 1516 et 1830.» L’avocat précise que tous «les documents relatifs à la vie civile étaient reproduits en plusieurs exemplaires.» «Chaque acte de mariage ou de propriété, les naissances et les décès étaient enregistrés. Et tout document était envoyé à la Sublime Porte.»

                                Le docteur Ouerdia Yermèche rappelle qu’«une série de lois a précédé et préparé la loi fondamentale du 23 mars 1882, notamment celles de 1854 et du 26 juillet 1873, qui commandaient le premier recensement et comprenaient une liste non exhaustive de noms.» La loi de 1882, qui n’est que la suite de celle de 1873 sur la propriété individuelle, «imposait l’adjonction d’un patronyme au prénom et surnom par lesquels était antérieurement connu chaque indigène déclaré propriétaire», explique-t-elle.

                                Le docteur Benramdane considère que «la question de l’état civil en Algérie pose la problématique de la généalogie et de la filiation dans notre pays.» Pour lui, «cette opération est loin d’avoir été une simple collation de noms déjà existants. L’obligation et la généralisation d’un patronyme ont opéré une rupture dans les modes traditionnels de nomination.» «L’état civil était et devait être pour l’autorité coloniale une œuvre de dénationalisation», juge-t-il. Il y avait une volonté de franciser les patronymes indigènes «pour favoriser les mariages mixtes», selon docteur Yermèche. On peut donner les exemples de Labiod pour El Abiod, Larabi pour El Arabi, Lidrici pour El Idrissi, Legoul pour Ghoul.

                                L’article 15 de la loi du 23 mars 1882 donne «droit aux officiers d’état civil d’attribuer un nom patronymique à toute personne récalcitrante», souligne Dr Yermèche. «Si l’indigène, qui a le droit de choisir un nom, s’abstient, ou s’il persiste à indiquer un nom précédemment choisi par un ou plusieurs individus, son droit devient caduc et passe, non point à un autre membre de la famille, mais au commissaire de l’état civil.»

                                Avec ce texte, les officiers d’état civil avaient les mains libres pour donner des noms fantaisistes, insultants et humiliants à des personnes qui, pour une simple raison ne leur plaisaient pas. «Cette violence symbolique s’est également caractérisée par l’attribution de noms différents aux membres d’une même descendance, ou encore, comme le signale Mostefa Lacheraf, par une classification par ordre alphabétique qui consistait à nommer les gens du même village par des noms patronymiques commençant tous par la même lettre alphabétique : A, B, C, D… D’autres familles, qui se sont vu affublées de noms différents ou orthographiés différemment ont contribué à falsifier et déstructurer le système anthroponymique traditionnel, par l’attribution pure et simple de noms français», note docteur Benramdane. Cette opération de francisation a encouragé la disparition du «morphème discontinu berbère masculin». Par exemple, Imrabtene devient Merabtène ou Merabt ou M’rabet.

                                Le docteur Benramdane explique que l’état civil, «instauré par une administration étrangère et transcrit dans une langue étrangère, est le produit d’une manipulation du système anthroponymique traditionnel à un double niveau. Au niveau symbolique d’abord, par l’imposition d’un système de nomination calqué sur le modèle français, qui faisait fi des paradigmes fondateurs de l’anthroponymie autochtone, ainsi que par l’attribution arbitraire de nouvelles formes anthroponymiques souvent injurieuses et dégradantes pour leur porteur.»
                                En conclusion, les spécialistes préconisent «un travail de réappropriation du système anthroponymique par l’officialisation de la transcription en arabe des patronymes».
                                كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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