Petit rappel : à priori certains n'ont pas tout lu...
Le Rhône compte presque 200 écoles, une centaine de collèges et lycées catholiques, plusieurs établissements juifs et aucun établissement musulman. Pourquoi ? Le Grand Débat Le Progrès/TLM ce soir à 21h tentera de répondre à cette question
Le collège-lycée Al Kindi de Décines devait devenir le plus important lycée musulman de France. Mais fin août, le recteur s'oppose à son ouverture (voir ci-dessous). Dès le lendemain, Nazir Hakim, président d'Al Kindi, adresse un courrier au ministre de l'Education nationale pour dénoncer « une décision inique et discriminatoire ». Plusieurs associations signent une pétition. Azzedine Gaci, le président du Conseil régional du culte musulman (1) s'insurge. « Ce traitement d'exception est vécu comme une injustice. Nous ne comprenons pas pourquoi nos dossiers posent automatiquement problème ».
Pourtant, la quasi-absence d'établissements musulmans ne peut s'expliquer par un blocage systématique de l'administration. Elle tient d'abord à une faible demande d'ouverture. « La difficulté est d'abord financière » note Dominique Borne, président de l'Institut européen des sciences des religions. Les musulmans, en majorité issus d'une immigration ouvrière, relativement récente, ne disposent pas du même patrimoine que les catholiques.
Or, avant d'obtenir un contrat d'association avec l'Etat, tout établissement doit fonctionner au moins cinq ans en prenant en charge le salaire de ses enseignants. Didier Leschi, chef du bureau central des cultes au ministère de l'Intérieur, relève également « la difficulté des responsables musulmans à monter un projet sur le plan administratif » ce qui est, remarque-t-il « également le cas pour construire des lieux de culte ».
Ces deux spécialistes de la question admettent pour autant d'autres résistances. « Les mentalités sont encore peu habituées au pluralisme religieux. Pendant très longtemps, l'Islam a été occulté. C'était l'Islam des caves ou des garages » rappelle Dominique Borne.
« Il y a souvent une réticence des partenaires éducatifs à l'ouverture de lycée privé à caractère propre musulman.
On confond encore écoles coraniques - l'équivalent du catéchisme - et les établissements privés musulmans qui appliquent les programmes scolaires, et qui sont contrôlés par l'Etat » regrette Didier Leschi en rappelant que le lycée de Lille s'était heurté à un avis défavorable de l'Education nationale, avant d'ouvrir en 2003.
Pression d'une partie des familles musulmanes qui veulent « leur » enseignement privé, nouvelle place de l'Islam dans des revendications identitaires, loi du 15 mars 2004 sur les signes religieux à l'école publique Différents éléments se conjuguent pour favoriser une nouvelle demande. « Celle-ci montre une volonté d'intégration, un enracinement dans la société française » estime Dominique Borne.
« Dans les procédures administratives d'ouverture, comme dans les demandes de contrat avec l'Etat, il importe de traiter les responsables associatifs musulmans comme on traite les autres responsables » rappelle le Didier Leschi.
Le collège-lycée Al Kindi de Décines devait devenir le plus important lycée musulman de France. Mais fin août, le recteur s'oppose à son ouverture (voir ci-dessous). Dès le lendemain, Nazir Hakim, président d'Al Kindi, adresse un courrier au ministre de l'Education nationale pour dénoncer « une décision inique et discriminatoire ». Plusieurs associations signent une pétition. Azzedine Gaci, le président du Conseil régional du culte musulman (1) s'insurge. « Ce traitement d'exception est vécu comme une injustice. Nous ne comprenons pas pourquoi nos dossiers posent automatiquement problème ».
Pourtant, la quasi-absence d'établissements musulmans ne peut s'expliquer par un blocage systématique de l'administration. Elle tient d'abord à une faible demande d'ouverture. « La difficulté est d'abord financière » note Dominique Borne, président de l'Institut européen des sciences des religions. Les musulmans, en majorité issus d'une immigration ouvrière, relativement récente, ne disposent pas du même patrimoine que les catholiques.
Or, avant d'obtenir un contrat d'association avec l'Etat, tout établissement doit fonctionner au moins cinq ans en prenant en charge le salaire de ses enseignants. Didier Leschi, chef du bureau central des cultes au ministère de l'Intérieur, relève également « la difficulté des responsables musulmans à monter un projet sur le plan administratif » ce qui est, remarque-t-il « également le cas pour construire des lieux de culte ».
Ces deux spécialistes de la question admettent pour autant d'autres résistances. « Les mentalités sont encore peu habituées au pluralisme religieux. Pendant très longtemps, l'Islam a été occulté. C'était l'Islam des caves ou des garages » rappelle Dominique Borne.
« Il y a souvent une réticence des partenaires éducatifs à l'ouverture de lycée privé à caractère propre musulman.
On confond encore écoles coraniques - l'équivalent du catéchisme - et les établissements privés musulmans qui appliquent les programmes scolaires, et qui sont contrôlés par l'Etat » regrette Didier Leschi en rappelant que le lycée de Lille s'était heurté à un avis défavorable de l'Education nationale, avant d'ouvrir en 2003.
Pression d'une partie des familles musulmanes qui veulent « leur » enseignement privé, nouvelle place de l'Islam dans des revendications identitaires, loi du 15 mars 2004 sur les signes religieux à l'école publique Différents éléments se conjuguent pour favoriser une nouvelle demande. « Celle-ci montre une volonté d'intégration, un enracinement dans la société française » estime Dominique Borne.
« Dans les procédures administratives d'ouverture, comme dans les demandes de contrat avec l'Etat, il importe de traiter les responsables associatifs musulmans comme on traite les autres responsables » rappelle le Didier Leschi.
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