Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'arme anti-frelon asiatique bientôt de retour ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'arme anti-frelon asiatique bientôt de retour ?

    La découverte de frelons asiatiques – reconnaissables à leurs pattes jaunes – dans le Sud-Ouest remonte à 2004, à Tonneins (Lot-et-Garonne), chez un producteur de bonsaïs.
    "L'utilisation du dioxyde de soufre est une technique efficace pour lutter contre le frelon asiatique." C'est l'avis rendu le 23 juillet par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), saisie par l'Etat avant l'été pour trancher sur la meilleure manière de lutter contre l'espèce invasive.

    Cet avis fait suite à une circulaire envoyée en mai dernier aux apiculteurs, leur interdisant d'utiliser le pesticide, qui n'avait jamais été formellement autorisé par le gouvernement. Une annonce qui avait eu l'effet d'une bombe dans le milieu, alors que le dioxyde de soufre (SO²) est utilisé depuis des années pour détruire le prédateur des abeilles.
    UN ENVAHISSEUR TRÈS EFFICACE

    "C'est une véritable avancée dans la lutte contre le frelon asiatique. Maintenant, il ne reste plus qu'à attendre la décision du ministère de l'agriculture et du ministère de l'écologie", se félicite Richard Legrand, membre du conseil d'administration de l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF).

    Arrivé en 2004 en provenance d'Asie, le frelon asiatique est devenu un fléau pour les apiculteurs. On le trouve aujourd'hui dans soixante départements français, mais aussi en Espagne, en Italie et en Belgique. "C'est un envahisseur très efficace, pointe Denis Thiéry, directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et spécialiste du frelon asiatique. Chaque année, il avance d'une centaine de kilomètres environ. Le nombre d'individus augmente vite, donc leur espace vital aussi."

    UNE TOXICITÉ MOINDRE

    Le dioxyde de soufre est aujourd'hui considéré comme le produit le plus efficace pour combattre l'insecte. "C'est la seule façon d'atteindre des nids en hauteur, parfois à plus de 20 mètres du sol, sans porter atteinte à l'environnement", explique Richard Legrand. Bien que la toxicité du SO² soit reconnue, son impact sur l'homme et l'environnement est minime. "Il faut prendre quelques précautions évidentes" précise l'apiculteur, "mais si c'est fait à l'extérieur et à distance, il n'y a pas de danger", le dioxyde de soufre n'étant libéré dans les nids qu'en doses infimes. "C'est le produit le moins dangereux de tous", poursuit M. Legrand. "Les bombes insecticides que l'on trouve dans le commerce sont autrement plus toxiques."

    Le dioxyde de souffre est d'ailleurs traditionnellement utilisé en apiculture pour nettoyer les ruches malades, permettant de tuer les abeilles contaminées. Il agit comme un désinfectant et permet de réutiliser la ruche. Dans le cas des frelons, le SO² envoyé dans le nid congèle les insectes grâce au froid produit par le gaz sous pression soudain relâché. Asphyxiés, ceux-ci meurent en moins d'une minute. "Cette méthode a permis la destruction de quatre mille à cinq mille nids l'année dernière, rien qu'en Aquitaine", avance Denis Thiéry.

    "TROUVER DE NOUVELLES MÉTHODES"

    D'autres méthodes existent toutefois, comme le piégeage de printemps des fécondatrices et des ouvrières. Pour le spécialiste du frelon, il faudrait que "l'Etat lève l'interdiction sur l'utilisation du SO² pendant au moins un ou deux ans, le temps de trouver d'autres méthodes alternatives".

    Gérard Arnold, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) partage cet avis. S'il est important de détruire les nids, le chercheur explique qu'"il est également nécessaire de faire baisser la pression des frelons sur les ruches. Ceux-ci, par groupe de quinze individus, stationnent devant la colonie, attaquant les abeilles qui sortent ou qui y rentrent. Cela a pour effet d'appauvrir la ruche, de freiner le comportement du butinage et de mettre en péril la colonie. Ainsi, il faudrait mettre au point des pièges sélectifs qui permettent de détruire les frelons aux abords des ruches sans tuer d'autres espèces d'insectes".

    UN DANGER POUR LA BIODIVERSITÉ

    "Le frelon asiatique ne représente pas seulement un danger pour les apiculteurs, s'inquiète Richard Legrand, il porte atteinte à la biodiversité dans son ensemble." Le frelon est en effet grand consommateur d'abeilles, mais aussi d'autres insectes pollinisateurs. Si leur nombre baisse, cela peut constituer un risque pour les fleurs entomophiles, dont la pollinisation est réalisée grâce aux insectes. De mêmes pour les oiseaux migrateurs ou sédentaires qui se nourrissent principalement d'insectes pour faire leurs réserves pour l'hiver.

    Denis Thiéry juge "primordial" d'agir contre le nuisible, "surtout que celui-ci ne s'installe pas qu'à la campagne. Il aime nidifier dans les zones urbaines, près des déchets". Dans un arrêté ministériel de décembre 2012, le frelon asiatique a été classé "dans la liste des dangers sanitaires de deuxième catégorie". Concrètement, cela veut dire qu'il n'y a "aucune obligation de le détruire, mais que c'est fortement recommandé", résume Denis Thiéry. "Le problème est que cela se fait aux frais des particuliers, qui doivent avoir recours à des prestataires privés, les pompiers ayant perdu cette compétence. L'opération peut coûter entre 200 et 1 300 euros", ajoute le scientifique.

    S'ils espèrent que l'utilisation du dioxyde de soufre sera autorisée par l'Etat, scientifiques comme apiculteurs s'accordent sur le fait que le gouvernement doit définir un plan de lutte à l'échelle nationale contre le frelon asiatique, dont le nombre de nids serait estimé à une centaine de milliers.

    Thomas Diego Badia
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Eh oui, ce frelon n'a pas encore de prédateurs naturels en Europe. En Asie, d'où il provient, les abeilles locales ont réussi à trouver une parade pour le combattre lorsqu'il s'attaque à leurs ruches. Elles l'entourent en nombre pour former comme une masse compacte. Elles battent des ailes et font augmenter la température autour du frelon jusqu'à 45°, il meurt ensuite d'hyperthermie. L'abeille peut elle supporter des températures jusqu'à 50°.

    Sinon, dans le sud-ouest en France, certains apiculteurs ont noté que certaines abeilles avaient commencé à mettre en place des tentatives coordonnées pour repousser les frelons. Elles se placent devant les ouvertures de la ruche.

    Commentaire

    Chargement...
    X