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De plus en plus de femme vivent seules en location

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  • De plus en plus de femme vivent seules en location

    Face à cette détermination et cette évolution voulue par la femme, les mentalités ne suivent pas toujours. Des femmes qui ont réussi à convaincre leurs parents et tuteurs de leur volonté à travailler dans les domaines qu’elles ont choisis et à se débrouiller tant bien que mal pour trouver un emploi et un "logement" dans cette grande ville, se trouvent souvent confrontées aux sarcasmes des uns et préjugés des autres.

    Comme s’il fallait avoir une autorisation de la société entière et rendre des comptes à tous en justifiant chacun de ses actes.

    Le débat autour de l’émancipation de la femme dans notre pays et sa participation dans la vie active n’est plus d’actualité. C’est un débat stérile qui ne sert en rien la cause féminine et qui semble surtout être dépassé par la réalité du terrain et les acquis que la femme a arrachés.

    Faisant fi des longues conférences et autres journées d’études sur ses droits, de la multitude de textes de lois souvent contestés et des mentalités archaïques qu’elle combat quotidiennement, la femme a prouvé sa capacité à se surpasser pour imposer le respect et rappeler à l’homme que son rôle dans la société est égal au sien.

    La femme algérienne a depuis l’Indépendance fait face à plusieurs obstacles, aussi bien d’ordre culturel qu’économique. Longtemps, la femme était considérée uniquement comme un objet sexuel et son seul rôle mis en valeur est celui de la mère. Une fécondité "obligée" menacant sa santé et entravant sa liberté. L’Islam, interprété de façon très rigoriste, voire intégriste, était brandi à chaque fois pour justifier la domination des hommes sur les femmes et renforcer la culture patriarcale.

    Sur le plan économique, il est clair que les femmes ont peu de chances de se voir proposer un travail “non domestique” dans des pays qui connaissent de forts taux de chômage et dont les pouvoirs politiques connaissent la tentation de ne rien faire pour favoriser l’entrée des femmes dans la vie économique. Un obstacle qu’elle a pu dépasser par son haut niveau d’instruction lui ouvrant droit à des hauts postes de responsabilité et son courage à s’attaquer à des professions qui étaient longtemps l’apanage de l’homme

    Même si beaucoup a été fait par la femme pour briser toutes les chaînes qui la ligotent, le chemin qui reste à parcourir vers l’égalité entre les sexes est encore long et les hommes sont peu disposés à partager les rôles qui leur étaient jusque-là réservés, à accepter de voir les femmes sortir de la sphère privée où elles étaient confinées et à partager avec eux leurs emplois, responsabilités et pouvoir.

  • #2
    Un nouveau phénomène de société

    Vivre seule, ce n’est plus un tabou

    D’aucuns s’accordent aujourd’hui à saluer les progrès que la femme algérienne a réalisé dans ce domaine avec une entrée en force dans la vie active. De nouvelles habitudes et pratiques commencent même à être ancrées dans notre société.

    La nouvelle génération de femmes âgées entre 20 et 30 ans assument pleinement leur rôle de femme active et vont même jusqu’à changer de région et à quitter le cocon familial pour partir à des centaines de kilomètres de chez elles et exercer la profession de leurs choix.

    La centralisation aidant, un phénomène nouveau s’est installé chez nous, essentiellement dans la capitale. De plus en plus de jeunes femmes, venues des 48 wilayas du pays, une fois leurs études terminées, refusent de se comporter comme leurs prédécesseurs et rentrer bien outillée et bonne à rien, sinon à la procréation.

    Rentrer chez elles pour soit se marier, soit occuper un poste, de préférence dans l’enseignement et surtout pas très loin du domicile familial qu’elle doit rejoindre en fin de journée, cela ne figure plus dans les ambitions de l’Algérienne du 3e millénaire.

    Face à cette détermination et cette évolution voulue par la femme, les mentalités ne suivent pas toujours. Des femmes qui ont réussi à convaincre leurs parents et tuteurs de leur volonté à travailler dans les domaines qu’elles se sont choisies et à se débrouiller tant bien que mal pour trouver un emploi et un "logement" dans cette grande ville, se trouvent souvent confrontées aux sarcasmes des uns et préjugés des autres.

    Comme s’il fallait avoir une autorisation de la société entière et rendre des comptes à tous en justifiant chacun de ses actes. Faire ce choix de s’organiser, généralement en groupe de deux à trois filles,

    vu la flambée des prix appliqués par les propriétaires d’apparts et studios et majorés à souhait par les agences immobilières, a fini par faire tâche d’huile et encourager les plus réticentes à franchir ce cap.

    Un phénomène qui commence à être accepté par la société
    Bien que le phénomène, du moins dans sa dimension actuelle, soit nouveau, il faut reconnaître que les gens commencent à admettre cette situation et à comprendre ces femmes qui étaient jadis très mal vues par les soi-disants conservateurs qui ont finalement appris à les regarder d’un oeil plus respectueux.

    Avec leur détermination à aller de l’avant, et la réussite sociale et professionnelle qu’elles ont pu réaliser, ces êtres fragiles qui puisent leur force dans leur volonté de s’affirmer, ont su imposer le respect.

    Accosté hier à l’entrée d’un immeuble dans un quartier populaire d’Alger où on savait d’emblée qu’il y avait des filles qui y vivent en location, un vieux quinquagénaire interrogé sur ce qu’il pense de ce nouveau phénomène de société nous a répondu avec un large sourire "moi personnellement, je suis fier de ces jeunes femmes qui construisent leur carrière et font beaucoup de sacrifice pour le faire.

    C’est une réelle claque aux extrémistes qui veulent que la femme demeure leur servante éternelle sans aucun autre statut. A chaque fois que je rencontre ces filles, devenues des voisines pour moi, je n’arrête pas de les encourager et de saluer leur courage". Un avis qui n’est malheureusement pas partagé par toute la société.

    Les prix de la location des studios et appartements flambent

    La flambée des prix de la location à Alger est une autre paire de manche que la femme doit affronter maintenant. Deux formules leur sont proposées, l’une pas plus agréable que l’autres.

    Il y a des familles qui offrent des pensions à des jeunes femmes travailleuses à des prix exorbitants et surtout dans des conditions difficiles. Obligées de se faire toutes petites et à partager la cuisine et les sanitaires avec le reste de la famille ou généralement avec de vieilles dames qui vivent seules, la situation n’est pas de tout repos.

    C’est vrai que généralement, ce sont des familles en manque de ressources qui sont contraintes de céder une pièce ou deux de leur maison pour garantir une rentrée d’argent mais les prix pratiqués sont trop abusifs.

    Les annonces publiées dans les journaux étaient un moyen efficace pour nous de prendre attache avec ces familles locatrices. Si on prend l’exemple d’une famille qu’on a contacté à Meissonnier, celle-là propose une chambre pour trois personnes à 6 000 dinars chacune. Ce qui lui revient à 18 000 dinars le mois. Des F2 sont proposés au même prix alors que des F3 ne sont pas cédés à moins de 30 000 DA. Il est clair que emplacement de l’appartement compte beaucoup dans la fixation du prix.

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    • #3
      Les pensions chez des familles, une pratique…..

      La deuxième formule consiste en la location de studios et autres appartements. Dans la majorité des cas, il faut passer par les agences immobilières et faire face à l’obligatoire épreuve du fameux 13ème mois que la plupart des locataires évitent parce que cela constitue des dépenses en plus.

      Raison pour laquelle, plusieurs jeunes femmes organisées en groupe négocient directement avec les propriétaires, qu’elles connaissent par l’intermédiaire d’amis ou proches, pour trouver des locations en se basant sur un contrat de confiance.

      Plusieurs problèmes peuvent alors ressurgir en l’absence d’un acte notarié conclu par les deux parties car dans certains cas il y a non-respect de l’accord de principe et la femme en est la première victime, vu que le propriétaire détient un acte de possession et la locatrice n’a aucune preuve.

      Une histoire dans ce genre nous a été racontée par deux jeunes femmes qui avaient loué à Kouba sans acte notarié.

      Le propriétaire peu scrupuleux, les a forcé, en l’absence de preuves, à quitter les lieux avant la fin du bail conclu officieusement, parce qu’un couple s’était installé dans cette maison et souhaité y effectuer quelques travaux avant le début du mois de carême.

      Ce monsieur qui n’a pas trouvé de motif valable pour les faire sortir, a finalement prétexté que la durée de la location a commencé à partir du mois d’août, date des premières négociations alors que les filles n’ont occupé cette maison que deux mois après parce qu’elle n’était pas encore aménagée et c’était au propriétaire de le faire.

      Un malentendu qui aurait été évité avec un papier officiel dont les clauses seraient claires pour les deux parties.

      La sous-location, un créneau porteur

      Autre problème, les avances d’une année que doivent payer les locataires aux propriétaires n’arrangent pas toutes les femmes, surtout celles qui viennent de faire leur entrée dans la vie active et qui ne possèdent pas toujours cette somme minimale de 70 000 à 80 000 dinars.

      Une autre solution leur est toutefois proposée et un autre phénomène vient de prendre forme. La sous-location est devenue un véritable commerce et une activité florissante.

      En termes plus clairs, des femmes qui ont accumulé quelques années de travail et fait leur chemin dans les pensionnats, se permettent aujourd’hui de louer des appartements, des F2 et F3 et même plus s’acquittent de l’avance et deviennent à leur tour propriétaires temporaires en permettant aux filles qui loueraient chez elles de payer par mensualités.

      Ce "service" n’est certainement pas gratuit. Pour un F2 payé à 18 000 dinars, elle pourrait prendre en location trois filles par chambre, elle réaliserait un bénéfice d’au moins 7 000 dinars par mois.

      Une jeune femme rencontrée à Meissonnier, Amina 28 ans, nous a confié "au début moi aussi j’ai habité chez des familles, dans un pensionnat… et maintenant, j’ai loué deux F3 à Alger et des filles, louent chez moi et me payent chaque mois. Dans l’un des appartements, j’ai ma propre chambre et l’autre, je le gère à distance avec un règlement intérieur que chaque locatrice doit respecter".

      Elle parle en véritable gestionnaire et nous dit que pour le moment, les affaires marchent bien et que cette activité commence à lui plaire.
      H.Hayet
      La depeche de kabylie

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