Fils d'enfant

Tous ces enfants et d'autres, avec ou sans moustaches, comme ces enfants de moudjahidine, seraient fondés, en ces temps de vagabondage sociétal négativement fécond, à s'organiser en associations.
Les «enfants » de moudjahidine l'ont fait. Ces enfants dont la moyenne d'âge est de 50 ans disent vouloir défendre leurs intérêts moraux et matériels, et, « préserver le message des chouhada et moudjahidine ». La légitimité héréditaire pour ne pas dire le fonds de commerce de la légitimité historique transmise de père en fils, a-t-elle une place en République algérienne démocratique et populaire ? Cette caution à une catégorie extra-constitutionnelle montre, en ce que dans les cimes de l'exécutif, la priorité n'est pas à la promotion de la citoyenneté, mais à des enfants à papa. Spectateurs de cette théâtrale tragi-comique, des millions « d'enfants » algériens observent. D'aucuns se demandent sans trop réfléchir, mais légitimement, s'il ne faut pas imiter ces enfants moustachus, majeurs et vaccinés. Evidemment, on ne voit pas bien quel intérêt il y aurait à se revendiquer d'un père chômeur. Pour les autres, il en va autrement pour peu qu'ils sachent faire fructifier l'aura supposée ou réelle de leurs papas. Mais un fils, peut-il être la photocopie mentale, intellectuelle, certifiée conforme, de son père ? Allah yaalem.
par El-Guellil
Le Quotidien d'Oran