ette triste anecdote vécue par des parents éplorés a été rapportée à La Vie éco par une militante associative. Abject ? Légal surtout. Ainsi en est-il dans le Maroc d’aujourd’hui, où l’on préfère sacrifier l’avenir d’une femme à cet honneur de la famille qui se résume à un hymen. Ainsi en est-il de l’affaire Amina Filali, qui a mis fin à ses jours pour ne plus vivre avec son violeur, qui aujourd’hui, au regard de la loi, n’est responsable d’aucun crime. Vivre avec son violeur ? En janvier dernier, La Vie éco avait rapporté le témoignage de quelques femmes qui en faisaient l’expérience (Article à lire). Même quand tout finit par s’arranger, il en reste de l’amertume, de la haine, de la rancœur et cette trace indélébile d’un corps que l’on a puni deux fois.
Mais le débat doit aller au delà. Le débat est celui d’une société qui transforme un article de loi traitant du détournement d’un mineur en protection au profit des violeurs. Pourtant, il existe bien un autre article qui condamne cet acte à une peine d’emprisonnement allant de 5 à 30 ans. Mais la société préfère que ses filles, ses femmes paient le prix de l’honneur de ses hommes.
Si le mariage d’une fille avec son violeur, dans l’esprit de la loi, était une ouverture consentie pour protéger la fille elle-même du regard inquisiteur d’une société machiste, encore faut-il que plusieurs conditions soient réunies dont la majorité de la concernée et son consentement. Or, ce n’est pas ce qui se passe. Le système a dérivé et le Maroc s’est transformé en pays où l’on peut violer presque en toute impunité.
Nous aurions aimé que le ministère de la justice fasse plus que défendre l’aspect légal de l’affaire Amina. La justice n’est pas seulement une affaire de respect de lois, la justice est avant tout une réponse morale visant à sanctionner le mal, tel que défini par une société. Justice n’a pas été rendue pour Amina, justice a été travestie dans la légalité la plus complète. Un viol reste un viol et doit être sanctionné en tant que tel. Aujourd’hui c’est l’esprit de la loi qui est violé par les hommes.
Fadel Agoumi. La Vie éco
Mais le débat doit aller au delà. Le débat est celui d’une société qui transforme un article de loi traitant du détournement d’un mineur en protection au profit des violeurs. Pourtant, il existe bien un autre article qui condamne cet acte à une peine d’emprisonnement allant de 5 à 30 ans. Mais la société préfère que ses filles, ses femmes paient le prix de l’honneur de ses hommes.
Si le mariage d’une fille avec son violeur, dans l’esprit de la loi, était une ouverture consentie pour protéger la fille elle-même du regard inquisiteur d’une société machiste, encore faut-il que plusieurs conditions soient réunies dont la majorité de la concernée et son consentement. Or, ce n’est pas ce qui se passe. Le système a dérivé et le Maroc s’est transformé en pays où l’on peut violer presque en toute impunité.
Nous aurions aimé que le ministère de la justice fasse plus que défendre l’aspect légal de l’affaire Amina. La justice n’est pas seulement une affaire de respect de lois, la justice est avant tout une réponse morale visant à sanctionner le mal, tel que défini par une société. Justice n’a pas été rendue pour Amina, justice a été travestie dans la légalité la plus complète. Un viol reste un viol et doit être sanctionné en tant que tel. Aujourd’hui c’est l’esprit de la loi qui est violé par les hommes.
Fadel Agoumi. La Vie éco
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