J’habite un tout petit village de montagne, situé en Algérie, plus précisément en Kabylie. Au bled comme disent les émigrés ! Deux mille habitants à tout casser.
Comme dans presque toutes les familles du village, la nôtre compte des membres qui ont quitté le village. Certains sont à Alger et à Oran, d’autres à l’étranger, particulièrement en France. C’est le cas De 3khali S’3idh - S’3idh est la transformation de Saïd- qui, jeune est allé s’installer à Alger. Il s’est fait une bonne situation. Quand il s’est marié, il a préféré épouser une femme du village. C’est sa mère, que Dieu ait son âme, qui la lui a choisie. Une cousine à lui, 3Koukha" (ismoune 3ala moussamma).
Parfois, "Khali S’3idh" vient au village, en famille. Parfois, c’est sa femme qui vient, accompagnée de ses enfants. Quand ils viennent au village, surtout pendant la période estivale, beaucoup les jalousent, surtout les femmes, de par l’apparence qu’ils affichent : "Mpempnine" (pomponnés) comme on dit.
Ainsi, Khoukha donne toujours cet aspect de quelqu’un qui a "évolué". Elle a acquis d’autres et de nouvelles habitudes et a abandonné plusieurs des annciennes, acquises au village. Même quand elle parle kabyle, elle associe beaucoup d’arabe au point où on ne la comprend pas complètement. Il faudra l’intervention d’une autre personne, généralement une écolière, pour traduire. Dans de pareilles situations, visiblement, Khoukha s’en réjouis.
Quand elle commence à parler de son bien être à Alger, on croirait qu’elle mène une vie de princesse.
Une fois, alors qu’elle est venue toute seule, j’ai assisté à un de ses speechs. Wech n qolkoum ! Mon vieux frigo, je l’ai cédé à une voisine qui n’en avait pas "meskina". J’en ai acheté un de la taille d’une armoire. Je le ferme à clé. Oui, il a une clé, ça vous étonne ? J’ai changé d’ailleurs presque tout mon mobilier, à l’occasion de la réfection de ma cuisine. Ca m’a coûté une bagatelle de plusieurs millions, mais je m’en contrefiche. On ne vit qu’une fois. La suite, moi je, moi je, moi je, moi je, moi je, moi je, moi je, …
Après qu’elle est sortie, mon père qui avait tout entendu car il était dans la chambre d’à côté, a demandé à ma mère : "3ni yemmouth s’3idh"? (Saîd serait-il mort) ?
Lehdith qyas.
Comme dans presque toutes les familles du village, la nôtre compte des membres qui ont quitté le village. Certains sont à Alger et à Oran, d’autres à l’étranger, particulièrement en France. C’est le cas De 3khali S’3idh - S’3idh est la transformation de Saïd- qui, jeune est allé s’installer à Alger. Il s’est fait une bonne situation. Quand il s’est marié, il a préféré épouser une femme du village. C’est sa mère, que Dieu ait son âme, qui la lui a choisie. Une cousine à lui, 3Koukha" (ismoune 3ala moussamma).
Parfois, "Khali S’3idh" vient au village, en famille. Parfois, c’est sa femme qui vient, accompagnée de ses enfants. Quand ils viennent au village, surtout pendant la période estivale, beaucoup les jalousent, surtout les femmes, de par l’apparence qu’ils affichent : "Mpempnine" (pomponnés) comme on dit.
Ainsi, Khoukha donne toujours cet aspect de quelqu’un qui a "évolué". Elle a acquis d’autres et de nouvelles habitudes et a abandonné plusieurs des annciennes, acquises au village. Même quand elle parle kabyle, elle associe beaucoup d’arabe au point où on ne la comprend pas complètement. Il faudra l’intervention d’une autre personne, généralement une écolière, pour traduire. Dans de pareilles situations, visiblement, Khoukha s’en réjouis.
Quand elle commence à parler de son bien être à Alger, on croirait qu’elle mène une vie de princesse.
Une fois, alors qu’elle est venue toute seule, j’ai assisté à un de ses speechs. Wech n qolkoum ! Mon vieux frigo, je l’ai cédé à une voisine qui n’en avait pas "meskina". J’en ai acheté un de la taille d’une armoire. Je le ferme à clé. Oui, il a une clé, ça vous étonne ? J’ai changé d’ailleurs presque tout mon mobilier, à l’occasion de la réfection de ma cuisine. Ca m’a coûté une bagatelle de plusieurs millions, mais je m’en contrefiche. On ne vit qu’une fois. La suite, moi je, moi je, moi je, moi je, moi je, moi je, moi je, …
Après qu’elle est sortie, mon père qui avait tout entendu car il était dans la chambre d’à côté, a demandé à ma mère : "3ni yemmouth s’3idh"? (Saîd serait-il mort) ?
Lehdith qyas.
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