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Le massacre de Melouza

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  • #16
    N'aurait-il pas ete plus intelligent de les convaincre de rejoindre le FLN? Apres tout, Ferhat Abbas et les Oulemas qui etaient moins independantistes que les messalistes ont fini par rejoindre le FLN, des communistes aussi, et les centralistes.
    Je présume que la différence réside dans le faite qu'une partie du MNA était armée et la lutte entre FLN et MNA a dépassé le stade de convaincre.

    et entre nous les Oulame n'avaient vraiment pas le choix la logique du FLN était claire avec nous ou contre nous.
    شبابنا ساهي متزنك في المقاهي مبنك

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    • #17
      http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=197390

      C'est pas pour rien que la direction du mouvement national etait contre l'Axe.
      t as tous faux annis les plus durs des nationalistes ont travaille avec l allemagne
      l ennemi de mon ennemi est mon ami
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #18
        certes ce n'est pas joli ni romantique , mais la guerre ce n'est pas faite pour ça, c'est horrible, mais ça arrive ...... la france a commis de crimes, le fln aussi , les harkis surement ....... etc
        tu tombe je tombe car mane e mane
        après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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        • #19
          Je parle de la direction, et globalement, que ce soit Messali ou Ferhat Abbas, c'etait clair. Et ceux qui ont prefere l'Axe comme Amara Rashid ou Cherchali (qui a fini centraliste, preuve qu'il a mis beaucoup d'eau dans son vin apres cet episode) ont fait leur autocritique pour etre readmis au parti.

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          • #20
            Par solas
            les hommes de beni illeman(messaliste) faisaient le CHOUF pour l armee d occupation francaise
            ils entravaient la marche de l algerie vers l independance
            la decision fut prise et ils furent eradiquer ces traitres

            C'est du grand n'importe quoi !

            Solas t'es qu'un gros naze !

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            • #21
              et pourquoi donc harki
              The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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              • #22
                Encore une preuve de ta stupidité.

                Il suffit de contrarier un stupide frustré pour se voir appeler Harki.
                J'ai pas été dans une harka, je ne suis donc pas Harki bien que j'aurais bien voulu l'être.
                Toi tu es une sorte de sous-Harki ou plutôt Harpie, tu collabores avec ces personnes qui gangrene le pays, qui ne regardent pas plus loin que leurs orteils et qui essaient de refaire l'histoire.

                Cela confirme bien ce que je disais

                T'es qu'un gros naze !

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                • #23
                  L’affaire du massacre de Melouza par salah mechaker

                  Le Moudjahid donne une version un peu différente sur l’affaire Melouza qui a marqué le déroulement de la révolution dans la wilaya III historique.
                  Pour lui, ce massacre qui eut lieu dans la nuit du 27 mai 1957 a pour auteur l’ALN, qui a agi après les multiples mises en garde adressées aux messalites, mais a aussi dénoncé la manipulation et l’implication de l’armée française dans ce massacre.
                  “Le 27 mai 1957 fut perpétré un massacre qui porta un préjudice énorme au combat libérateur, à la cause défendue par nos politiciens à l’étranger et le désastre à l’ONU”, écrivait l’auteur.
                  Selon lui, le bilan de l’opération qui fut communiqué aux responsables du PC de la wilaya III à Tamgout parlait d’un nombre d’une cinquantaine de victimes. C’était pour la plupart des familles qui hébergeaient des messalites.
                  Immédiatement, l’armée française a enclenché une opération de ratissage dans toute la région. Cette opération est suivie d’un encerclement de bombardement par l’aviation et par l’artillerie. Après les bombardements, les soldats français progressèrent vers les villages de Melouza. “Pratiquement, les villages étaient vides, les gens avaient fui. Mais il y avait encore les gisants et les blessés. Ils ont été achevés à l’arme blanche par les soldats français. Le bilan des victimes s’éleva rapidement à plus de 200 personnes tuées”, raconte le Moudjahid.
                  The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                  • #24
                    Faut arreter, le principal concerne a avoue sa plein responsabilite dans ces evenements, je ne vois pas pourquoi on parle encore de la responsabilite de l'armee francaise, bientot on racontera encore que Abbane est mort au combat contre la France?
                    C'est clair, le FLN a commis un acte un peu excessif on va dire (euphemisme) vis a vis des messalistes et comme ce n'etait pas facile a assumer aux yeux de beaucoup de militants et de l'ONU, on a fait porter le chapeau a l'armee francaise, comme l'assassinat de Abbane.
                    Et encore une fois, dire cela ne disculpe en rien l'armee francaise de ses crimes.

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                    • #25
                      je te postes un temoignage receuilli par le general JACQUIN
                      un peu de verite et beaucoup de mensonges (le secretaire et le radio arabes fictifs)
                      TUERIE A MELOUZA : REGLEMENT DECOMPTES

                      MELOUZA n’aura été qu’un maillon de cette chaîne de terreur, une terreur qui n’épargnait personne, puisque les victimes du massacre dépendaient d’un mouvement nationaliste - le M.N.A.

                      Les victimes se réclamaient de Messali Hàdj, l’homme qui avait porté le nationalisme algérien sur les fonts baptismaux, le patriarche dont l’histoire se confond avec celle du mouvement, alors que Ferhat Abbas, qui deviendra le chef du gouvernement provisoire de la République algérienne, suivra la voie inverse.


                      E.C.P.A.
                      La tragédie de Melouza est consommée. Les survivants enterrent leurs morts. Il y en a 301. Et 150 blessés. Le F.L. N. a frappé impitoyablement et vite. Tuerie qui a duré une demi-heure.
                      Insinuer que Messali était un agent de la police française sous prétexte qu’arrêté, il était souvent relâché, c’était oublier que l’administration témoignait la même indulgence à l’égard de tous les chefs séparatistes, que ceux-ci, appréhendés, passaient aisément des aveux et que, par exemple, certains ont prétendu que Ben Bella était un ancien agent de la Sécurité militaire et Yacef Saadi, un indicateur de police.

                      En 1947, Messali Hadj avait rompu son union avec l’U.D.M.A. de Ferhat Abbas et avec le P.C.A. de Léon Feix, qu’il jugeait trop timorés. Au sein du M.T.L.D., parti officiellement reconnu, il avait créé l’Organisation spéciale, branche clandestine du mouvement chargée de l’action armée.

                      C’est seulement en juillet 1954 que les « jeunes Turcs » de l’O.S. rejetèrent Messali Hadj, et ce, à l’instigation du 2e bureau égyptien, qui le soupçonnait d’être un agent communiste. Les Égyptiens incarcéreront — et pendant longtemps — l’adjoint de Messali, l’ancien député Mezerna, venu au Caire proposer un front uni au F.L.N. L’Égypte tenait à conserver la haute main sur la rébellion algérienne.

                      Malgré la rupture, l’influence des Messalistes restait grande en 1957, aussi bien en Algérie que dans les milieux prolétariens musulmans de métropole, suscitant entre F.L.N. et M.N.A. une lutte sanglante et inexpiable.

                      C’est dans ce cadre de l’élimination d’un mouvement rival que se situera le massacre de Melouza.


                      Reveillère
                      Un paysage pelé, rongé de soleil, en Kabylie. Comme celui du massacre. Melouza est située dans un coin perdu de la région des Portes-de-Fer, entre la chaîne des Bibans et le massif du Hodna. La population y est très diluée, ce qui explique que la mort ait pu frapper sans que l’alerte soit donnée. À Ouled-Taïr, éloigné de Melouza de quelque 20 km, était installée la S.A.S. du capitaine Combette. C’est lui qui appela l’armée.
                      L’affaire provoquera une émotion mondiale. Pendant quelques jours, le F.L.N., dans l’opinion internationale, perdra visage humain, puis on oubliera.

                      C’est au début de l’année 1956 que, près de Bougie, dans la vallée de la Soummam, à Oued-Amizour, Amirouche avait fait exécuter plus de 1 000 personnes : hommes, femmes, enfants, sous prétexte que le douar avait accepté de fournir quelques harkis à l’ex-sénateur Ourabah. On prétendra que le « congrès de la Soummam », qui devait, quelque temps plus tard, le 20 août, réunir les chefs de la rébellion intérieure, avait désavoué le massacre d’Oued-Amizour et prescrit d’épargner les femmes et les enfants. Les porte-parole de la conscience universelle se féliciteront de ce témoignage d’humanité. Aucune consigne de cette nature ne figure cependant au procès-verbal du congrès.

                      D’ailleurs, le 28 mai 1957, le massacre de Melouza allait dissiper les illusions. Voici, rapportées par Abdallah, le secrétaire du capitaine Arab, les circonstances de l’affaire de Melouza dont fut chargée sa compagnie par ordre de Mohammedi Saïd, dit Si Nasser, le commandant de la wilaya 3, ordre transmis par Ait Hamouda, dit Amirouche.

                      Général Jacquin.

                      Ce que j’ai vu

                      C’EST ainsi que je me trouvai incorporé à la compagnie du capitaine Arab. Arab était un Kabyle grand, osseux, le visage coupé d’une large moustache noire. Il portait une tenue bariolée de parachutiste et, nuit et jour, en permanence, un passe-montagne de couleur indéfinissable et, pour tout dire, assez crasseux. Il prétendait avoir exercé en France le métier de chauffeur de taxi, puis de marchand ambulant, où il avait acquis une connaissance assez rudimentaire du français, un goût presque arabe pour la nomadisation, l’art d’enjoliver les choses et l’habitude des liaisons clandestines. C’était un ancien messaliste.

                      Depuis le « congrès de la Soummam » en 1956, auquel il avait participé comme la plupart des chefs kabyles, Arab commandait la compagnie tenant la zone sud de la wilaya 3 : une importante zone de passage, à cheval sur la Petite et sur la Grande Kabylie, commandant les itinéraires de liaison entre les wilayas 1, 2, 3 et 6.


                      Gaildraud
                      Tout paraissait calme dans la région... « Dans la matinée du 30 mai, le capitaine Combette, en liaison avec un avion de surveillance, se souvient qu’il n’est pas allé à Melouza depuis quelques jours. Il fait demander au pilote de jeter au passage un œil sur le « carré 29 » : Melouza... »
                      « Ton premier travail, me dit Arab en me tendant d’un air dégoûté un calepin noir passablement fatigué, sera de tenir le contrôle de la compagnie. Tu mettras aussi à jour le journal de marche, Si Nasser l’exige. Si ça continue, on fera plus de papiers que dans l’armée française. »

                      Et, regardant mes pieds, il ajouta : « Tu seras secrétaire, tu ne sembles pas bon à autre chose. »

                      Quel était l’effectif de la compagnie ? Le carnet comportait 180 noms en face desquels étaient notés, pour chacun d’entre eux, le douar d’origine, la situation familiale et l’armement attribué. La compagnie était rarement réunie.

                      Autour d’Arab, nous étions une vingtaine d’hommes constituant son P.C. Areski, ancien secrétaire de l’U.G.T.A. de Michelet, remplissait les fonctions d’adjoint politique.

                      Le talent d’Areski

                      Tous les soirs où Arab le prescrivait, Areski nous rassemblait. Les hommes du douar où nous cantonnions assistaient aussi à la réunion, jamais les femmes. Le scénario était immuable. Tout d’abord on entonnait une de ces chansons martiales qui venaient du Caire.

                      « Depuis Suez, disait Khaled, l’opérateur radio, ça nous réconforte ! » Les Kabyles, dont peu savaient l’arabe, se contentaient de fredonner. Puis Areski relatait un des crimes attribués aux Français : paysans arrêtés, femmes violées, résistants assassinés... Les yeux flamboyants, le geste éloquent, il avait un réel talent de conteur et beaucoup d’imagination, affirmait Khaled. Il parlait kabyle et, comme tous les Arabes, j’avais peine à le suivre. Khaled racontait ensuite ce qu’il avait entendu sur les ondes des radios du Caire, de Tunis et de Rabat... ou quelquefois, tout simplement, les informations diffusées par Radio-Alger. Areski transformait alors les attentats en glorieux combats, les victimes en lâches colonialistes, les frères arrêtés ou tués en glorieux martyrs !

                      Venait ensuite un couplet sur les habitants qui refusaient d’aider le Front. Des fils de chiens, des fils de porcs ! À ceux qui collaboraient avec les Français, Areski appliquait des épithètes surprenantes — chiens courants du colonialisme, bourgeois nantis, vipères lubriques — auxquelles les djounoud ne comprenaient pas grand-chose, sinon qu’il fallait les égorger.

                      "jusqu’au sinistre 28 mai, il ne se passa pas grand-chose à notre P.C’

                      De mon arrivée à ce sinistre 28 mai, il n’y eut aucun engagement. Areski commentait donc les combats passés. En dernier recours, la corvée de ravitaillement était prétexte à exalter le patriotisme des auditeurs.

                      Pour terminer, on buvait le thé des paysans et on chantait ou fredonnait en chœur un de ces « airs de liberté qui sortent de nos forêts ».

                      « Une vraie réunion d’anciens combattants, disait Khaled, qui, lui, fredonnait Quand un turco rencontre une Espagnole... il la cajole, le chant des partisans arabes, affirmait-il, affrontant le regard furieux d’Areski. C’était pour Khaled une satisfaction toute personnelle, très peu d’hommes comprenant le français.

                      L’esclave kabyle de Khaled...

                      Khaled, l’opérateur radio, venait de l’armée française. En permission à Bordj-Bou-Arreridj, son pays natal, deux « frères » lui avaient demandé de rejoindre l’Armée de libération. Comme Khaled hésitait, le soir même son père et sa mère disparurent. Le lendemain, les « frères » lui apprirent que ses parents avaient rejoint le maquis dans les Bibans et qu’ils le réclamaient, sinon...

                      Khaled avait compris. Depuis, il manipulait un poste 696, un vieux poste français acheté en Tunisie. « Je suis à la fois, prétendait-il, le rédacteur, le chiffreur et l’opérateur radio ! Je suis l’homme indispensable... pour l’instant ! Heureusement, sinon... » II concluait son propos par un geste significatif du doigt, allant de l’oreille gauche à l’oreille droite en passant sous la gorge.

                      Le franc-parler de Khaled me déroutait, mais on avait effectivement besoin de lui. Chaque soir, il chiffrait et expédiait des messages rendant compte des activités de la compagnie et qui, tous, se terminaient par une véhémente demande d’armes, de munitions, de médicaments et d’argent. Enfin, Khaled avait un esclave, un djoundi kabyle, qui, six heures par jour, tournait à en perdre haleine, sous son regard narquois, la manivelle de la génératrice du poste radio.
                      Dernière modification par nacer-eddine06, 03 février 2012, 14h10.
                      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                      • #26
                        L’infirmier de la compagnie, Brahim, ancien infirmier de l’hôpital de Bordj-Bou-Arreridj, avait rejoint le Front de la même manière que Khaled. Il avait été enlevé un soir et mis à la disposition du médecin-chef de la wilaya, un ancien praticien de Bordj-Bou-Arreridj, marié à une Française originaire de Grenoble.

                        Brahim affichait malgré tout pour le Front un enthousiasme qui ne semblait tromper personne, surtout pas le capitaine Arab, qui le prenait pour un pleutre. Khaled, Brahim et moi-même étions les seuls Arabes du P.C. de la compagnie. Ils comprenaient et parlaient un peu le kabyle, moi pas du tout. Aucun de nous trois n’était armé. Les djounoud m’adoptaient mal. Ils se moquaient de mes... pieds. Seul, le capitaine Arab ne me brocardait pas.

                        Le P.C. comptait aussi un adjoint liaison-renseignement, un Kabyle, dit Mansour, car il était originaire de Mansourah-des-Bibans ; petit homme maigre, l’air chafouin, qu’on voyait peu, il ne fréquentait personne sauf le capitaine, avec lequel il tenait de longues conversations au retour de ses nombreuses absences.

                        Les autres djounoud du P.C., tous Kabyles, jouaient le rôle de gardes du corps de nos chefs, les accompagnaient dans leurs déplacements, servaient de guetteurs ou encore assuraient notre ravitaillement.

                        Des dix sections de la compagnie, jusqu’au 28 mai, je n’en vis jamais que deux réunies en même temps au P.C. Elles étaient à peu près exclusivement composées de Kabyles, jeunes souvent, analphabètes pour la plupart ; des hommes farouches, sauvages même et capables, comme je le verrai plus tard, de la plus bestiale cruauté.

                        Pourquoi avaient-ils rejoint le Front ?


                        M.Teboul
                        « ... En fin de matinée le pilote prévient Combette : des gourbis brûlent et il y a des cadavres devant Combette prévient les spahis de M’Sila. Des éléments du 8e spahis arrivent à Mechta-Kouir, une des mechtas qui composent la fraction de Melouza. Là des femmes hurlent à la mort... »
                        La menace du « sourire kabyle »

                        Dès 1954, les propagandistes avaient parcouru la montagne jusque dans les villages les plus reculés, racontant que les Français voulaient, par la force, convertir les musulmans au christianisme. Les Français détruiraient les koubas, supprimeraient les djemaas. Cela avait suffi à rallier certains montagnards. D’autres avaient été impressionnés par l’étalage des armes dont disposait le Front et par l’inaction des Français. D’autres enfin, les plus nombreux selon Khaled - mais Khaled n’avait pas très bon esprit -, avaient rejoint le Front sous la menace d’être égorgés ainsi que leurs familles. Quelques mutilations, à titre d’exemple, suffisaient à décider les plus réticents.

                        Areski entretenait leur fanatisme en leur promettant qu’à l’appel à la djihad [1] tous les peuples musulmans déferleraient sur l’Afrique du Nord, pour aier le Front à chasser les Français ; on se partagerait ensuite les biens et les femmes de ceux-ci. Et puis surtout, maintenant, les hommes avaient des fusils.

                        À dire vrai, l’armement de la compagnie restait encore assez hétéroclite. Malgré les nombreuses réclamations d’Arab, Tunis n’avait envoyé qu’une cinquantaine de mausers. Quelques fusils italiens Stati et des fusils de chasse complétaient l’armement. Seul, le capitaine détenait un pistolet mitrailleur français, un MAT, qui ne le quittait jamais.

                        La compagnie stationnait dans le sud de la Kabylie dans une zone englobant le Djurdjura, les Bibans et l’ouest du Hodna, où convergeaient les liaisons entre les wilayas 1 (Aurès), 6 (hauts plateaux du Sud algérois), 2 (Nord constantinois) et 3 (Kabylie). Cette zone était sillonnée par les agents de liaison, par les propagandistes et par quelques convois d’armes. Tout le monde, en passant, m’apprit que Khaled en profitait pour percevoir l’impôt, pour exiger des vivres et même des femmes. Les montagnards arabes étaient excédés par ces contributions, d’autant que les passagers étaient le plus souvent des Kabyles.

                        Le prestige du Front s’était dégradé depuis le début de l’année et son influence était battue en brèche par les Messalistes. Ceux-ci s’efforçaient de noyauter la wilaya 6. Bellounis, leur chef, avait pris contact avec plusieurs douars, qui se proposaient de rallier le M.N.A. « Jusqu’au début de l’année, disait Khaled, nous franchissions le Djurdjura du nord au sud, passions la Soummam pour patrouiller dans les Bibans et le Hodna. Nous nous déplacions par sections, toujours de nuit ; le jour, nous demeurions dans les villages les plus élevés, les plus isolés, là où les troupes françaises ne venaient jamais. » Depuis mon arrivée au maquis, Areski, dans les réunions du soir, insistait beaucoup sur le traitement réservé aux traîtres, aux régionalistes, aux Messalistes. « Depuis février, ajouta Khaled, nous restons dans les Bibans ou dans le Hodna, nous déplaçant souvent. Les Français sont plus actifs ici que dans le Djurdjura. Les moussbilin qui passent dans la région ont des ennuis sérieux avec les habitants. Le sergent Si Hocine et son secrétaire ont été tués à coups de hachette par les Beni-Illemane. »

                        Le colonel Mohammedi Saïd, le successeur de Krim Belkacem au commandement de la wilaya, ne décolérait pas. « II faut mettre ces chiens à la raison », ordonna-t-il à Arab.

                        Hadj Thami et un moussbel de M’Sila, Si Kaci, qui réclamaient des cotisations pour le Front, avaient été assassinés par la population. Plusieurs cadres envoyés en mission en wilaya 6 tombèrent dans des embuscades dressées par les Français. Areski persuada aisément les djounoud qu’ils avaient été trahis par les habitants.

                        La fureur de Mohammedi Saïd atteignit son comble lorsqu’une katiba de passage dans le douar des Beni-Illemane fut attaquée par les messalistes et perdit 16 hommes.


                        Reveillère
                        « Ce sont les survivantes d’un massacre dont on trouve peu d’exemples •dans l’histoire de la guerre d’Algérie. Trois cent un hommes, soit toute la population mâle du douar des Beni-lllemane (autre douar composant la fraction de Melouza) au-dessus de quinze ans, ont été tués, puis achevés à coups de hache et de couteau. Une des mechtas du douar est Mechta-Kasbah... »
                        Mohammedi Saïd avait servi au bataillon arabe formé par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale. En 1943, parachuté sur les hauts plateaux avec deux agents allemands, il avait été arrêté et condamné à mort. Gracié, puis assez vite libéré, il avait rejoint l’Organisation spéciale. De son séjour dans l’armée allemande, Mohammedi Saïd, qui se faisait appeler Si Nasser, avait conservé l’habitude de crier, et un casque qu’il arborait fièrement.

                        Si Ahmed, un commissaire politique, Si Seghir, son adjoint, et deux hommes d’escorte furent encore assassinés. Si Rabah, un chef de section, venu faire entendre raison à la population, fut désarmé et renvoyé au maquis, la moustache rasée.

                        Nacerdine, un djoundi originaire de la région, proposa d’écrire aux habitants pour les éclairer. Les gens des douars refusèrent d’entendre ses deux messagers et les exécutèrent. Deux sergents, Si Mezziane et Si Maklouf, devaient être eux aussi tués par la population.

                        Si Abdelkader, responsable du secteur, se rendit à Mechta-Kasbah - un douar des Beni-Illemane. Il y fut accueilli à coups de fusil et dut se replier.

                        Le signal du massacre

                        C’est alors que Mohammedi Saïd donna à Arab l’ordre d’ « exterminer cette vermine ». L’ordre fut apporté par Si Abderrah-mane Oumira.

                        Arab rassembla ses sections. C’était la première fois que je les voyais réunies. Le 28 mai, à 2 heures du matin, deux sections, commandées par Abdelkader Sahnoun, encerclèrent Mechta-Kasbah, hameau situé à une dizaine de kilomètres de Melouza, où vivaient 700 à 800 personnes.

                        Les autres sections, conduites par Hocine, Tahar Messaoud, Si Rabah et Boudiaf, pénétrèrent dans les mechtas. Les messalistes, surpris, ne tirèrent que quelques coups de feu. Arab avait donné l’ordre d’abattre toute la population, mâle ou femelle, de plus de seize ans.

                        Dans la nuit, à coups de crosse, les djounoud firent sortir les habitants des maisons. Il faisait nuit, le tri était difficile ; beaucoup de femmes s’échappèrent profitant de l’obscurité. Les hommes injuriaient les « frères ». Hommes et femmes furent parqués dans quelques maisons pendant que les moussbilin pillaient leurs demeures. Vers 14 heures, 315 hommes étaient rassemblés au petit hameau de Mechta- Kasbah - une dizaine de maisons - où Bellounis, le chef des messalistes, avait jadis installé son P.C. C’est alors qu’Arab donna le signal du massacre.

                        Personnellement, avec Khaled et Brahim, j’étais resté à Krabcha, au P.C. installé la veille au soir. C’est là qu’à la nuit tombée les djounoud revinrent ; ils étaient couverts de sang.


                        Associated Press
                        L’affaire de Melouza bouleversa la communauté musulmane. Près de 200 ouvriers de Nanterre, originaires des mechtas touchées, demandent alors à rejoindre l’armée française. Ils sont transportés en avion jusqu’à Alger et incorporés.
                        « II ne manque personne, dit Arab, tout a été terminé en une demi-heure. » Seul Khaled eut le courage de demander ce qui s’était passé. Il ne reçut que des regards hostiles. Les hommes restaient étrangement muets. Le soir, rassemblés autour du poste de Khaled, nous apprîmes que, sur 700 habitants du douar, 301 avaient été tués et 150 blessés. Les hommes avaient été abattus à coups de fusil, ou égorgés, ou encore massacrés à coups de pioche.


                        Bellot
                        Quand on arriva à Mechta-Kasbah, le crime était consommé. Dans le village désert, il y avait du sang partout. Les survivants avaient fui, après avoir enterré les suppliciés. Le sentier de crête qui conduit aux maisons était bordé de sépultures fraîches.
                        Nous nous regardâmes, atterrés. « C’est vrai, dit d’une voix blanche Areski, le commissaire politique, il y avait du sang partout. » C’est le seul combat auquel j’assistai pendant mon séjour au maquis commandé par le capitaine Arab.
                        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                        • #27
                          Faut arreter, le principal concerne a avoue sa plein responsabilite dans ces evenements
                          les as tu contextualise s

                          comme disait mon oncle a amirouche si sur cent communistes il ya un traitre
                          il faut tuer les cent communistes

                          la justice devait etre donnee sous le napalm
                          point de tergiversation
                          c cruel mais la liberte etait a ce prix
                          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                          • #28
                            C'est bien d'évoquer l'Histoire et toute guerre a eu ses horreurs et ses bavures

                            C'est bien d'évoquer l'Histoire et toute guerre a eu ses horreurs et ses bavures, toutefois notre présent est plein de massacres encore plus grands et plus horribles que ceux du passé : les famines, les guerres injustes et inutiles, les contaminations nucléaires, la dégradation de la nature c'est à dire de notre terre, le pillage des ressources, des pays et des humains... etc toutes ces monstruosités sont passées sous silence... Leur auteur est le système économique mondial imposé par une oligarchie américano-sioniste...:22:

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                            • #29
                              on parle des chemins de notre independance
                              et a lire certains cretins nous sommes des monstres

                              ouvres un topic
                              pour mieux comprendre
                              c pas ainsi que tu noieras le poisson
                              The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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                              • #30
                                et a lire certains cretins nous sommes des monstres
                                Mais absolument pas, toutes les erreurs qui ont pu se produire ne changent rien a la justesse de la cause algerienne et n'enlevent rien au patriotisme et a l'heroisme de ceux qui ont risque leur vie et qui sont morts pour le pays.
                                On parle d'etres humains, pas de demi-dieux, tous ont commis des erreurs, ont eu des faiblesses, comme tout un chacun. Et un jour, il faudra parler sereinement de cet aspect la de ces hommes aussi.
                                Et en parlant de Amirouche, c'est un peu cette mentalite qui a fait qu'il est tombe dans le piege du complot bleu.
                                Dernière modification par absent, 04 février 2012, 04h05.

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