Les garçons et les filles ont un rapport très différent à l’école et cela se traduit dans nombre d’enquêtes. Ainsi, si on analyse les résultats scolaires et les performances des élèves, Pisa 2006 démontre que les garçons se débrouillent bien en maths alors que les filles leur dament le pion en français et plus particulièrement en lecture.
Et au rayon des sciences dures, elles sont de plus en plus nombreuses à entreprendre des études de chimie, biologie, etc. Ajoutons encore que les filles sont, de manière générale, plus nombreuses à entreprendre des études supérieures (elles représentent 53,2% de la population universitaire francophone de Belgique) et que près de 56% des filles terminent leurs études « à l’heure » (sans rater une année) contre 44% des garçons, et voilà comment la mixité scolaire est remise en question1. Séparer les filles et les garcons… pour laisser les premières s’épanouir et suivre davantage les seconds? La question ne se pose pas encore en Belgique mais suscite un véritable engouement aux Etats-Unis où, depuis 2002, le nombre d’écoles publiques ne mélangeant pas les deux sexes serait passé de 11 à 440, selon la Nasspe, une association qui milite en faveur de la non-mixité.
Pour cette association, les filles obtiennent de meilleurs résultats – bien meilleurs que ceux des garçons – lorsqu’elles se retrouvent entre-elles. Mais les résultats sont-ils vraiment si importants? Professeur en science de l’éducation à l’Université de Liège, Dominique Lafontaine estime que l’argument de la réussite en cachent d’autres, plus élitistes voire féministes.
Il n’y a pas que les résultats scolaires qui comptent. Il y a aussi la vie en société.
Un point de vue que ne partage pas le Français Michel Fize, sociologue et chercheur au CNRS. Dans son livre « Pièges de la mixité scolaire« , il rappelle que la mixité a été imposée, dans l’enseignement, en 1975… davantage à cause d’un manque de places dans les écoles que pour des motifs pédagogiques. La mixité? Un simple outil pédagogique servant l’égalité des chances… mais comme tout outil, il n’est pas toujours adapté ni toujours bien utilisé. Et Michel Fize de servir deux arguments en faveur de la séparation des sexes. D’abord, le décalage de la puberté entre les filles et les garçons. Les filles de 12 ans, par exemple, sont plus matures que les garçons du même âge et souffrent parfois de devoir subir ces « gamins » toute la journée. Ensuite, la présence des filles perturberait les garçons, et vice versa. Ces deux observations suffisent-elles à instaurer la non-mixité à l’école? Non… sauf si les filles devaient être victimes de violence de la part des garçons. Michel Fize estime alors que le principe de précaution doit prévaloir… pour autant que la séparation soit librement acceptée par les élèves eux-mêmes. L’homme ne prône donc pas un retour à un schéma scolaire traditionnel… et s’inquiète d’un texte récemment adopté par le parlement français qui interdit, entre autre, toute discrimination fondée sur le sexe en matière d’accès aux biens et services et de fourniture de biens et services. Ce principe, qui ne fait pas obstacle à l’organisation d’enseignements par regroupement d’élèves en fonction de leur sexe, peut, selon M Fize, remettre en cause la mixité. Alors que cette directive souhaite mettre en oeuvre le principe de l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes dans l’accès à des services (…), elle exclut de son champ d’application le contenu des médias, la publicité et… l’enseignement. La porte ouverte à un retour en arrière?
Léonard Sax, président de la Nasspe, ne se pose même pas la question. Il est d’avis que tous les parents devraient avoir le choix de mettre leurs enfants dans une école mixte ou pas. Et au vu des résultats impressionnants des écoles 100% filles et 100% garçons (soumis à un test de compréhension, 37% des garçons de la Woodwart Avenue Elementary, étudiant avec des filles, l’ont réussi. Une fois séparés de ces demoiselles, 86% des garçons réussirent le même test), il y a fort à parier que la mode traversera bientôt l’Atlantique pour venir chez nous.
Source : Le Vif – 4.09.08
Et au rayon des sciences dures, elles sont de plus en plus nombreuses à entreprendre des études de chimie, biologie, etc. Ajoutons encore que les filles sont, de manière générale, plus nombreuses à entreprendre des études supérieures (elles représentent 53,2% de la population universitaire francophone de Belgique) et que près de 56% des filles terminent leurs études « à l’heure » (sans rater une année) contre 44% des garçons, et voilà comment la mixité scolaire est remise en question1. Séparer les filles et les garcons… pour laisser les premières s’épanouir et suivre davantage les seconds? La question ne se pose pas encore en Belgique mais suscite un véritable engouement aux Etats-Unis où, depuis 2002, le nombre d’écoles publiques ne mélangeant pas les deux sexes serait passé de 11 à 440, selon la Nasspe, une association qui milite en faveur de la non-mixité.
Pour cette association, les filles obtiennent de meilleurs résultats – bien meilleurs que ceux des garçons – lorsqu’elles se retrouvent entre-elles. Mais les résultats sont-ils vraiment si importants? Professeur en science de l’éducation à l’Université de Liège, Dominique Lafontaine estime que l’argument de la réussite en cachent d’autres, plus élitistes voire féministes.
Il n’y a pas que les résultats scolaires qui comptent. Il y a aussi la vie en société.
Un point de vue que ne partage pas le Français Michel Fize, sociologue et chercheur au CNRS. Dans son livre « Pièges de la mixité scolaire« , il rappelle que la mixité a été imposée, dans l’enseignement, en 1975… davantage à cause d’un manque de places dans les écoles que pour des motifs pédagogiques. La mixité? Un simple outil pédagogique servant l’égalité des chances… mais comme tout outil, il n’est pas toujours adapté ni toujours bien utilisé. Et Michel Fize de servir deux arguments en faveur de la séparation des sexes. D’abord, le décalage de la puberté entre les filles et les garçons. Les filles de 12 ans, par exemple, sont plus matures que les garçons du même âge et souffrent parfois de devoir subir ces « gamins » toute la journée. Ensuite, la présence des filles perturberait les garçons, et vice versa. Ces deux observations suffisent-elles à instaurer la non-mixité à l’école? Non… sauf si les filles devaient être victimes de violence de la part des garçons. Michel Fize estime alors que le principe de précaution doit prévaloir… pour autant que la séparation soit librement acceptée par les élèves eux-mêmes. L’homme ne prône donc pas un retour à un schéma scolaire traditionnel… et s’inquiète d’un texte récemment adopté par le parlement français qui interdit, entre autre, toute discrimination fondée sur le sexe en matière d’accès aux biens et services et de fourniture de biens et services. Ce principe, qui ne fait pas obstacle à l’organisation d’enseignements par regroupement d’élèves en fonction de leur sexe, peut, selon M Fize, remettre en cause la mixité. Alors que cette directive souhaite mettre en oeuvre le principe de l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes dans l’accès à des services (…), elle exclut de son champ d’application le contenu des médias, la publicité et… l’enseignement. La porte ouverte à un retour en arrière?
Léonard Sax, président de la Nasspe, ne se pose même pas la question. Il est d’avis que tous les parents devraient avoir le choix de mettre leurs enfants dans une école mixte ou pas. Et au vu des résultats impressionnants des écoles 100% filles et 100% garçons (soumis à un test de compréhension, 37% des garçons de la Woodwart Avenue Elementary, étudiant avec des filles, l’ont réussi. Une fois séparés de ces demoiselles, 86% des garçons réussirent le même test), il y a fort à parier que la mode traversera bientôt l’Atlantique pour venir chez nous.
Source : Le Vif – 4.09.08
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