Critiquée, Radio J annule l'invitation de Marine Le Pen sur son antenne
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 09.03.11 | 16h46 • Mis à jour le 09.03.11 | 17h55
Radio J a renoncé à inviter dimanche la présidente du Front national, Marine Le Pen, a annoncé, mercredi 9 mars, Frédéric Haziza, chef du service politique de cette radio de la communauté juive. "Cette invitation prenait des proportions trop importantes", a-t-il précisé sur Libération.fr, précisant : "J’ai estimé que Marine Le Pen avait pris le contre-pied de son père lorsqu’elle déclarait que la Shoah a été 'le summum de la barbarie'."
Les protestations ne cessaient de monter dans la communauté juive de France contre la venue de Marine Le Pen au forum de Radio J, un média qui n'avait jamais voulu inviter son père en raison des propos antisémites de l'ex-président du FN.
L'invitation aurait été une première, comme l'ont rappelé Caroline Monnot et Abel Mestre, du Monde, sur le blog Droites extrêmes. Cette invitation aurait été pour Marine Le Pen une étape importante dans la stratégie dite de "dédiabolisation".
L'invitation n'est pas "un quitus donné aux options de Marine Le Pen. C’est suite à ses déclarations sur la Shoah, parues dans Le Point. Il n’y aura aucune concession dans les questions", avait pourtant tenté de faire valoir mardi Frédéric Haziza, cité par Droite extrêmes.
"BREVET DE RESPECTABILITÉ"
Mais la polémique a monté, jusqu'à ce que, notamment, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) condamne fermement l'invitation, mercredi : "Même si l'entretien est sans concession, comme le dit la radio, ce qui aura compté c'est qu'elle aura été reçue par une radio communautaire juive ; et ça c'est un symbole qui est inacceptable", s'est indigné son président, Richard Prasquier.
"Dans la gestion politique de son programme, on comprend très bien l'intérêt qu'elle a à se faire obtenir un brevet de respectabilité en étant reçue par la communauté juive", a argumenté le président du CRIF, en se disant "très hostile à cette invitation".
"ANTI-DÉMOCRATIQUE", SELON MARINE LE PEN
Interrogée sur BFM-TV, Marine Le Pen s'est posée en victime : "Un certain nombre ont porté des menaces de mort et c'est la raison pour laquelle radio J a été contrainte d'annuler cette interview. Je pense que c'est profondément anti-républicain, profondément anti-démocratique comme le sont d'ailleurs les associations soi-disant représentatives de la communauté que sont le CRIF... La réalité c'est qu'ils ne veulent pas que nos compatriotes juifs s'aperçoivent que le Front national n'est ni antisémite, ni raciste, ni xénophobe parce que ça voudrait dire qu'ils ont menti au peuple français pendant 30 ans sur ce sujet. "
Le secrétaire national adjoint du MoDem, petit-fils de déporté, avait estimé : "En offrant (à Marine Le Pen) une tribune sur un média juif aussi respectable que le vôtre, cela laisse à penser que la communauté juive française, qui s'est tant battue et opposée à Jean-Marie Le Pen, reconnaît désormais en 'Marine' un Front national renouvelé. Il n'en n'est rien !"
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 09.03.11 | 16h46 • Mis à jour le 09.03.11 | 17h55
Radio J a renoncé à inviter dimanche la présidente du Front national, Marine Le Pen, a annoncé, mercredi 9 mars, Frédéric Haziza, chef du service politique de cette radio de la communauté juive. "Cette invitation prenait des proportions trop importantes", a-t-il précisé sur Libération.fr, précisant : "J’ai estimé que Marine Le Pen avait pris le contre-pied de son père lorsqu’elle déclarait que la Shoah a été 'le summum de la barbarie'."
Les protestations ne cessaient de monter dans la communauté juive de France contre la venue de Marine Le Pen au forum de Radio J, un média qui n'avait jamais voulu inviter son père en raison des propos antisémites de l'ex-président du FN.
L'invitation aurait été une première, comme l'ont rappelé Caroline Monnot et Abel Mestre, du Monde, sur le blog Droites extrêmes. Cette invitation aurait été pour Marine Le Pen une étape importante dans la stratégie dite de "dédiabolisation".
L'invitation n'est pas "un quitus donné aux options de Marine Le Pen. C’est suite à ses déclarations sur la Shoah, parues dans Le Point. Il n’y aura aucune concession dans les questions", avait pourtant tenté de faire valoir mardi Frédéric Haziza, cité par Droite extrêmes.
"BREVET DE RESPECTABILITÉ"
Mais la polémique a monté, jusqu'à ce que, notamment, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) condamne fermement l'invitation, mercredi : "Même si l'entretien est sans concession, comme le dit la radio, ce qui aura compté c'est qu'elle aura été reçue par une radio communautaire juive ; et ça c'est un symbole qui est inacceptable", s'est indigné son président, Richard Prasquier.
"Dans la gestion politique de son programme, on comprend très bien l'intérêt qu'elle a à se faire obtenir un brevet de respectabilité en étant reçue par la communauté juive", a argumenté le président du CRIF, en se disant "très hostile à cette invitation".
"ANTI-DÉMOCRATIQUE", SELON MARINE LE PEN
Interrogée sur BFM-TV, Marine Le Pen s'est posée en victime : "Un certain nombre ont porté des menaces de mort et c'est la raison pour laquelle radio J a été contrainte d'annuler cette interview. Je pense que c'est profondément anti-républicain, profondément anti-démocratique comme le sont d'ailleurs les associations soi-disant représentatives de la communauté que sont le CRIF... La réalité c'est qu'ils ne veulent pas que nos compatriotes juifs s'aperçoivent que le Front national n'est ni antisémite, ni raciste, ni xénophobe parce que ça voudrait dire qu'ils ont menti au peuple français pendant 30 ans sur ce sujet. "
Le secrétaire national adjoint du MoDem, petit-fils de déporté, avait estimé : "En offrant (à Marine Le Pen) une tribune sur un média juif aussi respectable que le vôtre, cela laisse à penser que la communauté juive française, qui s'est tant battue et opposée à Jean-Marie Le Pen, reconnaît désormais en 'Marine' un Front national renouvelé. Il n'en n'est rien !"
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