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Cet article signé Amazigh Kateb résume bien la situation . Je le rejoins sur pas mal de points. La révolution doit être avant tout SOCIALE, je veux dire par là "demander les droits sociaux les plus légitimes: le droit au travail, l'éducation, la santé, la culture " un peu comme le combat que Ambroise Croizat a mené.
Reprendre les slogans "Dégage ..." à mon sens ne parlerait pas au simple chaabi car ça lui rappelle que "tout le monde cherche le Koursi" ...Il faudrait peut être reprendre des slogans tel "pour une Justice Sociale" c'est ce que j'appellerais de "la communication intelligente" ...
C'est une question de temps, il faudra attendre le temps qu'il faudra!
Cet article signé Amazigh Kateb résume bien la situation . Je le rejoins sur pas mal de points. La révolution doit être avant tout SOCIALE, je veux dire par là "demander les droits sociaux les plus légitimes: le droit au travail, l'éducation, la santé, la culture " un peu comme le combat que Ambroise Croizat a mené.
Reprendre les slogans "Dégage ..." à mon sens ne parlerait pas au simple chaabi car ça lui rappelle que "tout le monde cherche le Koursi" ...Il faudrait peut être reprendre des slogans tel "pour une Justice Sociale" c'est ce que j'appellerais de "la communication intelligente" ...
C'est une question de temps, il faudra attendre le temps qu'il faudra!
Le bon, la brute, …et le peuple !
Avant tout, je tiens à remercier ceux qui sont venus marcher, ceux qui ont essayé et qu’on a empêchés, et enfin ceux qui ont soutenu de près ou de loin, la marche unitaire du 12 février 2011 initiée par la CNCD. Comme dit l’expression “yawmoun 3aleikoum wa yawmoun 3aleyna.”
Ceux qui ont refusé de marcher ne sont pas tous nos ennemis. Notamment les jeunes des quartiers les plus démunis qui sont l’écrasante majorité de ce pays. Il faut comprendre derrière cette retenue qu’ils sont sceptiques voire allergiques au discours politique. Ils ont été terrorisés pendant près de 20 ans et sont encore, état d’urgence oblige, privés de leurs droits et libertés de citoyens sans aucune soupape de respiration des masses.
Ce que le 5 Octobre 1988 a permis en terme d’ouverture et d’acquis politiques s’est petit à petit effrité dans un contexte sanglant ne laissant place qu’à l’instinct de survie et à la peur. Vingt ans d’asphyxie sous l’état d’urgence, et plus de 200 000 morts et disparus.
C’est sur cette terreur réelle, et la peur de revenir aux années noires que le pouvoir s’appuie pour encourager le stagnation et l’immobilisme généralisés.”rana mla7 kima rana ma treddj3ounach lellor.”(Nous sommes bien comme ça, ne nous ramenez pas en arrière). J’ai beaucoup entendu ça. Ce ne sont pas des paroles insensées. D’une certaine manière ils disent : vous nous proposez quoi ? Quels sont vos projets ? Qui prendra le pouvoir après ? Peut-être qu’il sera pire que celui là.
Ils n’ont pas tort! Le morcellement dont souffre l’Algérie est palpable. Ils ne sentent pas d’unité assez forte et assez large pour renverser le régime. Ils ne se sentent pas concernés parce que personne ne s’intéresse à leurs souffrances quotidiennes. Pas plus le pouvoir que le reste de la société. Il faut méditer les paroles des gens simples.
J’ai également entendu d’autres gens simples au sein de la coordination dire: “unissons nous pour la démocratie, on s’entre-tuera plus tard.” C’est révélateur de l’absence de projet collectif et de l’irresponsabilité de certains.
On vous dit : essolta tekhdem 3lina, l’opposition tekhdem bina, ma lqinach elli yekhdem m3ana. (Le pouvoir travaille sur notre dos, l’opposition nous utilise pour travailler, qui travaille avec nous ?)
Les gens se sentent récupérés et utilisés. L’opposition ne fait pas remonter les revendications de la rue et des plus démunis qui sont pris pour des barbares ou des voyous. Comment voulez-vous être soutenus sans soutenir. Une révolution ne se fait pas sans le peuple.
Au sein même de la Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie (CNCD), il y a un jeu de paroisse qui est dangereux et stérile. La presse parle essentiellement du RCD. Admettons que ce soit la presse qui se trompe. Pourquoi ne pas faire une mise au point avec les autres leaders pour insister sur l’aspect unitaire ? Pourquoi la coordination ne le fait-elle pas ? Je respecte tous les militants. Je sais qu’ils sont sincères et engagés. Mais certains dirigeants et à leur tête Saïd Sâadi, jouent la carte politicienne et non unitaire. La veille de la marche, quelques militants RCD se sont ébranlés rue Didouche pour fêter la chute de Moubarak. Ils ont été sauvagement réprimés. Mr Sâadi, vous jouez au poker alors que le lendemain matin nous avions tous un match : unis contre le même ennemi. Et si le mouvement avait pris plus d’ampleur ? Vous ne l’auriez pas récupéré? Bien sûr que si !
Si vous aviez appelé toute la coordination à marcher, j’aurais trouvé cela réactif, constructif, et fédérateur. Je serais même venu.
Et qu’on ne vienne pas me parler d’une marche spontanée. Dans mon entourage proche, des personnes ont été appelées à la hâte par des dirigeants du parti et des proches de Saïd Sâadi pour aller marcher sur la rue Didouche Mourad.
L’appel du 11 février n’est pas digne des militants du RCD. Vous les envoyez se faire lyncher et en plus vous offrez une vraie démonstration de force à la police. Bravo ! Comme procédé de mobilisation vous êtes champion. Cette attitude aidée de la matraque nationale en a refroidi plus d’un, et c’est normal.
Dernier exemple de dislocation : une marche dite “populaire” est prévue pour le 18 février, juste avant celle du 19, à laquelle appelle la CNCD. Cela signifie implicitement que la marche du 19 est celle de la bourgeoisie. Ce qui est criant, c’est que ce mouvement est né en réaction à l’opacité qui règne au sein de la coordination, par dégoût pour les manœuvres politicardes, et la récupération du “champ médiatique” par une minorité influente, au détriment de la coordination.
Comment expliquez-vous que ces personnes qui étaient avec nous tous le 12 se démarquent maintenant ? C’est très simple. Elles ne se reconnaissent pas dans les revendications de la CNCD et ne se sentent ni représentées ni défendues. Il faut un vrai réajustement à la fois du discours mais aussi des actions et des moyens qu’on doit se donner pour les mener.
Lorsqu’on n’a pas la pédagogie nécessaire pour mobiliser ceux qui sont acquis à la cause, il ne faut pas espérer toucher la masse.
Avant tout, je tiens à remercier ceux qui sont venus marcher, ceux qui ont essayé et qu’on a empêchés, et enfin ceux qui ont soutenu de près ou de loin, la marche unitaire du 12 février 2011 initiée par la CNCD. Comme dit l’expression “yawmoun 3aleikoum wa yawmoun 3aleyna.”
Ceux qui ont refusé de marcher ne sont pas tous nos ennemis. Notamment les jeunes des quartiers les plus démunis qui sont l’écrasante majorité de ce pays. Il faut comprendre derrière cette retenue qu’ils sont sceptiques voire allergiques au discours politique. Ils ont été terrorisés pendant près de 20 ans et sont encore, état d’urgence oblige, privés de leurs droits et libertés de citoyens sans aucune soupape de respiration des masses.
Ce que le 5 Octobre 1988 a permis en terme d’ouverture et d’acquis politiques s’est petit à petit effrité dans un contexte sanglant ne laissant place qu’à l’instinct de survie et à la peur. Vingt ans d’asphyxie sous l’état d’urgence, et plus de 200 000 morts et disparus.
C’est sur cette terreur réelle, et la peur de revenir aux années noires que le pouvoir s’appuie pour encourager le stagnation et l’immobilisme généralisés.”rana mla7 kima rana ma treddj3ounach lellor.”(Nous sommes bien comme ça, ne nous ramenez pas en arrière). J’ai beaucoup entendu ça. Ce ne sont pas des paroles insensées. D’une certaine manière ils disent : vous nous proposez quoi ? Quels sont vos projets ? Qui prendra le pouvoir après ? Peut-être qu’il sera pire que celui là.
Ils n’ont pas tort! Le morcellement dont souffre l’Algérie est palpable. Ils ne sentent pas d’unité assez forte et assez large pour renverser le régime. Ils ne se sentent pas concernés parce que personne ne s’intéresse à leurs souffrances quotidiennes. Pas plus le pouvoir que le reste de la société. Il faut méditer les paroles des gens simples.
J’ai également entendu d’autres gens simples au sein de la coordination dire: “unissons nous pour la démocratie, on s’entre-tuera plus tard.” C’est révélateur de l’absence de projet collectif et de l’irresponsabilité de certains.
On vous dit : essolta tekhdem 3lina, l’opposition tekhdem bina, ma lqinach elli yekhdem m3ana. (Le pouvoir travaille sur notre dos, l’opposition nous utilise pour travailler, qui travaille avec nous ?)
Les gens se sentent récupérés et utilisés. L’opposition ne fait pas remonter les revendications de la rue et des plus démunis qui sont pris pour des barbares ou des voyous. Comment voulez-vous être soutenus sans soutenir. Une révolution ne se fait pas sans le peuple.
Au sein même de la Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie (CNCD), il y a un jeu de paroisse qui est dangereux et stérile. La presse parle essentiellement du RCD. Admettons que ce soit la presse qui se trompe. Pourquoi ne pas faire une mise au point avec les autres leaders pour insister sur l’aspect unitaire ? Pourquoi la coordination ne le fait-elle pas ? Je respecte tous les militants. Je sais qu’ils sont sincères et engagés. Mais certains dirigeants et à leur tête Saïd Sâadi, jouent la carte politicienne et non unitaire. La veille de la marche, quelques militants RCD se sont ébranlés rue Didouche pour fêter la chute de Moubarak. Ils ont été sauvagement réprimés. Mr Sâadi, vous jouez au poker alors que le lendemain matin nous avions tous un match : unis contre le même ennemi. Et si le mouvement avait pris plus d’ampleur ? Vous ne l’auriez pas récupéré? Bien sûr que si !
Si vous aviez appelé toute la coordination à marcher, j’aurais trouvé cela réactif, constructif, et fédérateur. Je serais même venu.
Et qu’on ne vienne pas me parler d’une marche spontanée. Dans mon entourage proche, des personnes ont été appelées à la hâte par des dirigeants du parti et des proches de Saïd Sâadi pour aller marcher sur la rue Didouche Mourad.
L’appel du 11 février n’est pas digne des militants du RCD. Vous les envoyez se faire lyncher et en plus vous offrez une vraie démonstration de force à la police. Bravo ! Comme procédé de mobilisation vous êtes champion. Cette attitude aidée de la matraque nationale en a refroidi plus d’un, et c’est normal.
Dernier exemple de dislocation : une marche dite “populaire” est prévue pour le 18 février, juste avant celle du 19, à laquelle appelle la CNCD. Cela signifie implicitement que la marche du 19 est celle de la bourgeoisie. Ce qui est criant, c’est que ce mouvement est né en réaction à l’opacité qui règne au sein de la coordination, par dégoût pour les manœuvres politicardes, et la récupération du “champ médiatique” par une minorité influente, au détriment de la coordination.
Comment expliquez-vous que ces personnes qui étaient avec nous tous le 12 se démarquent maintenant ? C’est très simple. Elles ne se reconnaissent pas dans les revendications de la CNCD et ne se sentent ni représentées ni défendues. Il faut un vrai réajustement à la fois du discours mais aussi des actions et des moyens qu’on doit se donner pour les mener.
Lorsqu’on n’a pas la pédagogie nécessaire pour mobiliser ceux qui sont acquis à la cause, il ne faut pas espérer toucher la masse.
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