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Cheb Bilal : je dois tout aux chemkara

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  • Cheb Bilal : je dois tout aux chemkara

    De Hassan Hamdani
    "Je dois tout aux chemkara"

    Bilal, chanteur de raï
    (TNIOUNI)

    Antécédents

    1966.Voit le jour à Cherchell près d’Alger.1989.Emigre à Marseille. Se fait connaître en enregistrant une soixantaine de cassettes audio.1990.Se produit en première partie de Cheb Hasni.2002.Signe avec un label important et sort son album Sidi Sidi. 2003.Sort l’album Fakou.2005.Attire plus de 300 000 spectateurs lors de la première édition du festival de Casablanca (record d’affluence au Maroc).2010.Se produit au Concert de la Tolérance à Agadir.

    Le PV
    Il se défend d’être une star, ne veut surtout pas revêtir le costume du nouveau roi du raï et refuse le strass et les paillettes qui vont avec. Il met le feu au public gadiri lors du Concert de la Tolérance, assumant son rôle de produit d’appel afin d’attirer la foule pour d’autres artistes occidentaux à la notoriété plus confidentielle au Maroc. Il ne s’en formalise pas car tel est Bilal. Un gars simple, sans excès d’aucune sorte, se référant souvent à Dieu, mais qui s’est transformé en icône pour un public de “laissés pour compte”, comme il aime à définir les premiers fans qui ont fait son succès. Paumés sans avenir, chemkara se charcutant les avant-bras, chômeurs au long cours, ils adulent Bilal, un homme qui ne leur ressemble pourtant en rien. Pour un peu, on pourrait croire à une erreur de casting. A moins que cela ne relève de l’alchimie, et donc du mystère qui unit parfois un public à un artiste…


    Smyet bak ?
    Hamid Moufok.

    Smyet mok ?
    Fatima.

    Vous n’avez pas de carte nationale. Nimirou du passeport, alors…
    02351401

    Savez-vous que vous êtes le chanteur préféré des prisonniers hollandais d’origine marocaine détenus aux Pays-Bas ?
    Je chante beaucoup sur l’injustice. Mes paroles leur parlent sans doute.

    Vous n’en avez pas marre d’être catalogué artiste pour chemkara ?
    Au Maroc, j’ai l’étiquette de chanteur pour chemkara, et en Algérie celle d’artiste pour amb’la, comme on les appelle chez nous. Mais j’aime ce public, c’est lui qui a fait Bilal, même si je suis contre le fait que des spectateurs se charcutent pendant mes concerts. Que faire d’eux ? Les embarquer dans des camions et les jeter à la mer ? Certainement pas. Ce ne sont pas tous des génies, mais ils ressentent des choses comme n’importe quel être humain.

    Vous êtes pour eux le grand frère qui a réussi ?
    Non, pas à ce point. Je suis peut-être leur refuge, ils me considèrent comme quelqu’un qui les comprend et chante leur quotidien. Je suis d’ailleurs souvent étonné par l’impact de certaines paroles. Je les écris en pensant qu’elles ne vont toucher personne, alors qu’elles sont reprises en chœur par le public.

    Puisque vous avez leur oreille, pourquoi ne pas en profiter pour leur demander d’arrêter les psychotropes ?
    Je transmets des messages dans mes chansons, mais je ne tiens pas de discours sur scène. Ce n’est pas mon rôle.

    Comment garder les pieds sur terre face à ce public qui vous adule ?
    J’essaye de ne pas me comporter comme une star, juste comme quelqu’un qui est proche de ses fans. Parfois même, je me sens responsable du malheur de certains. Je n’oublierai jamais, à ce propos, le concert d’El Hank pendant le festival de Casablanca. Alors que je chantais “C’est la vie”, une chanson lente pour calmer la ferveur du public, des flics chargés d’assurer ma sécurité se sont mis à pleurer. Derrière le costume de flic, il y avait de simples hommes avec leurs problèmes, ce qui m’a beaucoup ému.

    Vous touchez autant de jeunes au Maroc qu’en Algérie. Pourquoi selon vous ?
    Des maghbounine, il y en a autant dans les deux pays. Parler de leurs frustrations quotidiennes est un sujet qui se moque des frontières.

    Et qu’en est-il de la Tunisie ?
    Je n’y ai pas le même succès. Un jour, je suis monté sur scène juste avant Faudel. Le public n’a pas arrêté de le réclamer. J’ai fini ma chanson et je suis descendu pour lui laisser la place, alors que je devais chanter pendant une heure vingt. L’organisateur a refusé de me payer parce que je n’avais pas honoré mon contrat. Je lui ai rétorqué : “Hada wajhi machi jeffafe”. Il était hors de question de m’imposer à un public qui ne voulait pas de moi.

    Avez-vous le sentiment d’avoir remplacé Cheb Hasni dans le cœur du public en créant tout comme lui un lien fort avec les fans de raï ?
    Je ne pense pas, sans fausse modestie. Il n’y aura jamais d’autre Hasni. Ce n’était pas un prophète, juste un chanteur avec des paroles simples, mais il s’est passé un truc très spécial entre le public et lui. C’est pareil pour Khaled. Il pourrait chanter n’importe quoi, il restera toujours le roi du raï.

    Vous comptez vieillir avec tous ces jeunes qui vous écoutent ?
    Comment à 50 ans parler du vécu de gens de 20 ans ? Je ne veux pas devenir un chanteur qui joue au jeune. La vie continue, on ne la recommence pas.

    Vous l’avez vécue cette lghorba qui peuple les chansons algériennes ?
    Quand j’écoutais des artistes chanter sur ce thème, je ne les prenais pas au sérieux. Il vivaient en Europe, avaient accès à tout et se plaignaient en prime. Pour moi, c’était clair, ils se foutaient de ma gueule. Et puis, j’ai émigré à Marseille et j’ai vécu cette fameuse lghorba.

    Vous vivez où désormais ?
    A Nîmes, en France. J’aime cette petite ville, la vie y est paisible, tout le monde me connaît. Les policiers me disent bonjour à coups de
    “salut l’artiste !”.

    Un pronostic pour le match de football Maroc-Algérie ?
    Je suis évidemment pour l’Algérie. Si je vous disais que je suis pour le Maroc, ce serait de la pure hypocrisie. Je suis algérien avant tout et fier de l’être, même si je suis un supporter aussi de l’équipe du Maroc. J’ai d’ailleurs été très déçu, voire énervé, par leur prestation pendant les éliminatoires de la Coupe du Monde.

    Comment avez-vous ressenti le soutien des Marocains à l’Algérie lors du match contre l’Egypte ?
    J’ai vu en France les Marocains et les Tunisiens descendre dans la rue pour fêter la victoire de l’Algérie. Cette liesse populaire m’a beaucoup touché. Comme quoi, on a beau ne pas être d’accord sur tout, on est solidaire quand il le faut.

    Est-il vrai que vous avez débuté votre carrière en France en reprenant des chansons marocaines ?
    Oui. Les Marocains me prenaient pour un des leurs car je chantais du Abdelhadi Belkhayat, du Abdelwahab Doukkali ou du Naïma Samih. Personne ne savait que j’étais d’Oran, on pensait que j’étais de Meknès.

    Vous avez une culture musicale classique au fond...
    T’es mahboule ou quoi ? Mais j’adore ces chanteurs ! J’ai fini par me mettre au raï car il y avait trop peu de demande pour la chanson marocaine. Je ne connaissais même pas ce genre musical quand je suis arrivé en France, c’est un ami qui me l’a fait découvrir. Je me suis dit si c’est ça, je deviens chanteur de raï facilement (rire). Je respecte le raï, mais le genre est moins riche que d’autres styles comme le gharnati par exemple. Cela dit, je n’aime pas la nostalgie qui entoure le gharnati, et notamment tous ces chanteurs qui, sur les plateaux de télévision, déclarent sans arrêt que “c’était mieux avant.”

    Vous écoutez Oum Kalthoum ?
    Je ne vais pas me la jouer comme tous ces chanteurs qui disent l’adorer pour faire bien. C’est une grande artiste, mais ce n’est pas mon truc.

    Pourquoi continuer une carrière avec ce nom de scène, Cheb Bilal ? Votre notoriété vous permet aujourd’hui de vous faire appeler Bilal tout court, à la manière des rappeurs qui abandonne le “MC” une fois qu’ils ont fait leur preuves.
    Cheb Bilal ou Bilal, c’est du pareil au même pour moi. Qui plus est, Bilal est justement le nom d’un chanteur de soul américain. Je n’ai pas envie qu’on nous confonde.


    TelQuel
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    la derniere fois que jsuis parti en tunisie ,partout jecoutais ses chansons,au marchè,au cafè,au coiffeur
    il a des fans labas aussi il est peut etre pas au courant,mais le plus cest clair cest au maroc et en algerie...
    par contre son album sidi en 2003 na pas marchè...
    cest du mito ca les gens qui se dechirent leurs bras dans ses concerts ?

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    • #3
      j'ai eu l'occasion'd'ecouter quelque une de ses chansons et franchement je troives pas mal du tout elles contenaient un message trés moralisateurs .notre jeunesse a besoin de ça
      ¸.¤*¨¨*¤.¸¸...¸.
      \¸.♥ ALGERIE ♥.¸¸.
      .\¸.¤*¨¨*¤.¸¸.¸.¤
      ..\

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      • #4
        Tahia ness wahran!

        Dans l'ouest algérien, les gens l'adulent pour ces chansons dites "propres" (pas de vocabulaire vulgaire) qui peuvent être écoutées par toute la famille.

        En 2007, on entendait ce titre partout...les mariages (où tout le monde se levaient pour se déhancher), les magasins, les voitures...etc. Un vrai tube qui me rappelle que de bons souvenirs!!

        Chaque personne qu'on s'autorise à aimer, est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre.

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