Le pain( el khbiz)

[Iska]

El khbiz

Des boulangers auxquels on a demandé de rester ouverts jusqu'à 20h30, ont répondu qu'ils étaient prêts à accepter cette proposition à condition que l'on interdise la vente du pain dans les épiceries et voies publiques. Cela donne envie de rire, car tout le monde sait que ces revendeurs de petits pains aux abords de nos marchés et autres endroits plus insolites sont livrés par la corporation des boulangers. Alors arrêtons le khbiz. Il n'y a qu'à se pointer les après-midi devant ces makhbazas ambulantes pour voir des fourgons livrer des flûtes toutes chaudes. Il serait aberrant de penser que ces livreurs sont alimentés par des fours clandestins. S'il y a donc un ménage à faire c'est dans les pétrins.

Des parents sont conviés par ceux qui gèrent les écoles à créer des associations afin d'aider l'école à lutter contre la violence au sein et à l'extérieur des établissements scolaires. Louable initiative. Le taxi qui me transportait vers mon boulot, m'a fait remarquer la façade de la maison d'arrêt d'Oran. Fleurie. Espace vert. Des abris pour visiteurs en attente. A quelque deux cents mètres de cet édifice, un lycée. Otons, m'a-t-il dit, les enseignes et posons la question à un étranger à la ville. Lequel des établissements ressemble le plus à une prison. Il ne faut bien sûr pas généraliser. Il se trouve dans quelques quartiers des écoles qui n'ont rien à envier à celles de l'étranger. Elles sont entretenues avec goût et coût. Car il ne faut surtout pas dépayser les enfants qui les fréquentent.

D'autres écoles dans d'autres quartiers, populaires ceux-là, sont elles aussi entretenues de telle manière à ne pas dépayser les élèves qui les fréquentent. Des bouquets de poubelles et des tas d'ordures sont facilement contournables par les enfants. Il est difficile dans ces écoles de créer une association des parents d'élèves, car les bouyas et les mamas sont astreints à des corvées qui ne les libéreraient jamais. Ils ne peuvent pas se permettre une absence pour animer une association… de lutte contre la violence qu'ils subissent grâce aux cités, mal citées, cités poudrières… des diars echems… où le soleil lui-même cherche une ombre sous des arbres qui refusent de pousser.




par El-Guellil

Le Quotidien d'Oran