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La boulimie de minceur

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  • La boulimie de minceur

    A l’approche de l’été, les magazines féminins rivalisent d’ingéniosité pour nous vendre des régimes sur le mode « comment perdre 50 kilos en deux jours sans le moindre effort ». Mon œil ! Les effets secondaires de cette boulimie de minceur ont été résumés par MC Solaar dans sa chanson Victime de la mode : on perd de l'oseille au lieu de perdre du poids. L’obsession du poids, désigné par la société comme l’ennemi numéro un de la femme, gagne aussi hommes. Les métrosexuels ont rejoint les fashionistas dans la construction d’une image soi-disant parfaite, c’est-à-dire dépourvue du moindre gramme de graisse. Les top-modèles photoshopées et les mannequins bodybuildés concourent à nous saper le moral et quand l'été vient, nous nous trouvons fort dépourvus en constatant que les bourrelets disgracieux autour de notre taille ne peuvent pas être retouchés dans la vraie vie, sauf recours aléatoire et onéreux à la chirurgie esthétique.
    « Ceux qui contrôlent leur désir, c'est que leur désir est assez faible pour être contrôlé » a écrit William Blake. Moi je désire. Je désire manger. Je désire une société moins centrée sur l’image, moins artificielle. Notre désir est dilué dans un système qui édicte avec la certitude de la mauvaise foi ce qu’il faut penser. Nous courons après des images qui deviennent des réalités que d’autres images vont remplacer dans une fuite en avant absurde vers une illusion qui n’a d’autre fin que sa perpétuation. Comme l’a chanté Alain Souchon dans Foule Sentimentale, on nous inflige des désirs qui nous affligent. Notre désir, le vrai, celui qui vient du ventre, ne nous ment pas.
    On nous répète à l’envi que l’obésité est un fléau. Parallèlement, la publicité nous incite à consommer toujours plus pour stimuler la croissance économique. Vous avez dit contradiction ? Nous détruisons chaque jour des stocks de nourritures et des surplus agricoles alors que la moitié de la population mondiale crève de faim. Vous avez dit absurdité ? Notre belle société de consommation repose sur l’attelage boiteux de la tentation et de la frustration. Les pubs nous montrent des délices appétissants que nous n’aurions pas le droit de manger. Compte là-dessus, tiens ! Nous mourrons tous de quelque chose, alors autant s’étouffer du plaisir épicurien de la gourmandise.


    Rédigé par Mabrouck Rachedi sur MetroFrance.
    *****Le grand obstacle au bonheur, c'est de s'attendre à un trop grand bonheur. *****

  • #2
    ça fait du bien de lire ce genre d'article à l'approche de l'été! Chaque jour, quelqu'un essaye de me culpabiliser de manger à ma faim...parce que je risque de prendre 1 gramme! Y en a marre! Ce soir, c'est décidé, je prends un dessert au chocolat (bon, je ferai 2h de sport demain mais c'est pas grave )!
    *****Le grand obstacle au bonheur, c'est de s'attendre à un trop grand bonheur. *****

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