Robinet ouvert .

[Iska]

Robinet ouvert

par El-Guellil

Plus ça avance, moins il reconnaît les siens. «Ils zétaient pas comme ça pourtant. Il y a quelques années, ils étaient saints. Cela me pousse à croire, que c'était moi le dupe. Eux, ils ont su toutes ces années cacher leur véritable nature».

Le vieux retraité, qui était présent à une rencontre sur l'histoire, connaissait tout le beau monde qui était sur la tribune. Il connaissait leur cheminement, leurs qualités et défauts. Il connaissait ceux qui ont fait et ceux qui ont faibli. Il savait qui gérait les «soufouf», qui était mort «belkhouf», et celui qui, loin derrière les frontières, «kène ichouf». Il respecte trop les moujahidine pour permettre aux mouchahidine de parler en leur nom. «Il avait l'impression d'être dans une autre planète, tant ils parlaient à robinet ouvert de choses qu'ils ne connaissaient pas», commenta-t-il. Il y avait les excitateurs au nom de la mémoire de leur nom (et de leur Oui pour tous les avantages). Des types qui ont pu créer autour d'eux des zones d'influence. Des gens des mille et une rencontres, mais qui n'ont jamais été au rendez-vous. Il y avait aussi des sincères auxquels il reproche les fréquentations et le silence complice. Il leur reproche de laisser parler ceux qui ouvrent leur «chichma» en attendant de trouver quelque chose à dire. Leurs phrases brisées composent un discours qui zigzague à donner la nausée. Ils se prennent pour la crème, oubliant que les crèmes ont besoin d'être fouettées. Il y a les autres qui te demandent de demeurer debout, toi qui a été floué de bout en bout. J'ai accepté, conclut ammi Dehane, de monter dans leur train, mais comme j'ai le choix de descendre avant le départ, je préfère le faire, car j'ai oublié mon bagage... hypocrisie.



Le Quotidien d'Oran

[Blofeld]

De deux choses l'une, ou bien mon insomnie me joue des tours aujourd'hui, ou bien je suis assez lucide pour voir que ce type écrit avec ses pieds. Ses articles sont souvent faits d'un enchaînement de phrases bien faites (même s'il ne s'empêche pas de les terminer avec des mots "bien de chez lui" qu'on ne comprend pas tous, même si on est algérien), mais ces phrases n'ont aucun lien les unes avec les autres, et ça fait pas un article de presse.