l"e mariage conçu au plus haut de son idée, comme une amitié d'âmes entre deux êtres de sexe différents, c'est-à-dire nouée, comme on espère qu'elle le sera à l'avenir, à seule fin de procréer et d'élever une génération nouvelle. Un mariage de cette sorte, qui ne recourra à la sensualité que comme à un moyen rare, occasionnel, servant à des fins plus hautes, aura vraisemblablement besoin, c'est à craindre, d'un auxiliaire naturel, le concubinage ; car s'il faut, pour garantir la santé du mari, que l'épouse se plie encore à la satisfaction exclusive de ses besoins sexuels, ce sera un point de vue faux, contraire aux fins susdites, qui sera déterminant lors du choix d'une épouse : la réalisation du désir de postérité sera laissée au hasard, une éducation heureuse des plus invraisemblables. Une bonne épouse, appelée à être tout ensemble amie, aide, génitrice, mère, chef de famille, administratrice, voire peut-être à vaquer à ses affaires et à remplir ses fonctions indépendamment de son mari, ne saurait être aussi une concubine : ce serait, d'une manière générale, trop lui demander."
Humain, trop humain
Humain, trop humain