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Un élu vaut ce que vaut le peuple .

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    Un élu vaut ce que vaut le peuple
    par Kamel Daoud
    Un élu: il ne vaut rien aux yeux du «Pou-voir», il ne peut rien aux yeux du peuple. La fonction officielle de l'Elu est justement d'être élu. Pas plus et pas moins. Dans une wilaya de l'Ouest algérien, un secrétaire général de wilaya est connu pour se lever le matin marchant sur les élus qui ont le malheur de se trouver sur son passage, de les malmener et de les manger quand il veut au point qu'une liste de démissionnaires circule sous le manteau. Selon la politique de la politique, le Pouvoir sait qu'un élu est illégitime, qu'il ne peut pas se revendiquer de ses électeurs qui ne l'ont presque pas élu mais subi, qu'il n'a pas de pouvoir et que donc on peut le mâcher et l'utiliser pour repeindre à la chaux le pluralisme autochtone. Dans une autre wilaya, un élu vient d'être jugé et condamné à une amende, selon l'un de nos confère. La raison ? Il a contesté la dépense de 750 millions de centimes en danses de hanches, fleurs, gâteaux et autres accessoires lors de la visite de Bouteflika. Pour s'en sortir, et conscient de qui lui a donné naissance, cet élu n'en a pas appelé à ses électeurs, mais à Bouteflika. On peut aussi continuer. On doit s'arrêter. L'essentiel est dans la fable car le plus important aujourd'hui est d'aller de l'avant, dans un sens ou dans l'autre.

    Dans une équation où le maire dépend d'un chef de daïra pour acheter un stylo, le peuple des électeurs a la valeur nominale d'un trombone. Le but est donc d'adresser une lettre ouverte national au Pouvoir: qu'il choisisse. On ne peut pas continuer à élire des élus pour eux-mêmes et gérer des wilayas avec des walis désignés qui n'y ont que le lien de leurs enfants scolarisés. Il faut trancher et soit renvoyer les élus chez eux ou renvoyer les walis dans leurs wilayas d'origine pour voir s'ils y sont populaires et peuvent y être élus. Car techniquement, et avec le point de vue le plus naïf qui soit, on ne voit pas pourquoi il faut élire un président et subir un chef de daïra. Il faut soit démocratiser avec le risque que l'on devine ou revenir au système ottoman de la désignation des Beys, la nomination des notables et l'annexion des élites locales, et arrêter cette comédie de l'os élu par le peuple mais sous tutelle d'un secrétaire général. Décrédibilisés, les élus de toute sorte ne peuvent même pas négocier avec les émeutiers, faibles ils ne peuvent même pas lever les yeux sur un wali, filtrés et infantilisés par les faines alimentaires, ils sont mal cotés à la bourse des valeurs.

    Autant donc trancher et stopper la mascarade: on sait que ce peuple ne pèse pas, mais au moins essayons de rester polis quand on se lève le matin.
    Le Quotidien d'Oran .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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